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MÉDIAS - L’affaire de la NTV suscite des réactions politiques Hoss et Najah Wakim interpellent le pouvoir judiciaire

L’enquête préliminaire entamée par l’avocat général près la cour d’appel, Rabiha Ammache-Kaddoura, dans l’affaire du bulletin télévisé de la NTV a poussé l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss et l’ancien député Najah Wakim à s’interroger sur l’arbitraire dont fait preuve le pouvoir politique, et à sa suite le judiciaire, dans la décision d’ouverture des enquêtes.
« Quoi de plus normal que le pouvoir judiciaire enquête, après avoir été saisi d’une information par un ministre en exercice et un responsable administratif, a déclaré Sélim Hoss. Mais n’est-il pas normal que ce pouvoir considère aussi comme une information judiciaire l’ouvrage “Le cellulaire, le scandale du siècle”, et se saisisse d’une affaire où plus de 400 infractions sont répertoriées ? Quel intérêt a-t-on à passer sur cette quantité d’infractions, si tant est qu’elles ont bien eu lieu ? »
Pour sa part, l’ancien député Najah Wakim a affirmé :
« Les convocations judiciaires adressées à des responsables et employés de la NTV sur information du directeur général de la Sûreté générale sont éloquentes. Il est normal, il est nécessaire que la justice se mette en branle, quand une information lui parvient. Toutefois, le fait que cette justice s’abstienne de faire son devoir dans de nombreuses autres informations dont l’objet dépasse le cas de simples infractions verbales et touche à ce qui est bien plus grave, comme le pillage de l’argent public, les marchés et les pots-de-vin, l’abus de pouvoir aux dépens de l’intérêt public, l’abus de position et la provocation confessionnelle de nature à mettre en péril la paix civile, nous poussent à poser les deux questions suivantes : Le pouvoir judiciaire se met-il en branle en fonction de l’objet de l’information ou de la personnalité de celui qui la présente ? Les informations documentées publiées dans différents médias au sujet de marchés suspects et en contradiction flagrante avec la loi ne méritent-elles pas d’attirer l’attention des responsables judiciaires ? »
À l’appui de ses propos, Najah Wakim a cité trois dossiers, celui de l’exploitation de la zone franche de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), les travaux d’agrandissement de l’AIB et les infractions sur les biens-fonds maritimes et fluviaux.
Selon M. Wakim, le contrat d’exploitation de la zone franche de l’AIB est « en contravention flagrante avec les dispositions réglementant l’exploitation des biens publics », ainsi qu’avec le code pénal et la loi sur l’enrichissement illicite.
Au sujet des coûts des travaux d’agrandissement de l’ AIB, Najah Wakim a rappelé qu’ils ont été estimés à 350 millions de dollars au maximum, « une somme en tout cas exorbitante », mais que ces coûts ont dépassé de plusieurs centaines de millions de dollars cette estimation, que le citoyen et l’État ont réglés de leurs fonds. « Un tel dépassement des prévisions ne mérite-t-il pas l’ouverture d’une enquête ? » s’est interrogé Wakim, avant d’ajouter : « J’aimerais que l’on interroge les pilotes qui en savent long sur la construction des pistes d’atterrissage et comment l’on a caché de grands abus touchant à l’exécution des travaux, qui mettent en péril la sécurité publique. »
« Sur les infractions aux biens-fonds maritimes et fluviaux, tout ou presque a été dit, a ajouté Najah Wakim, mais ces informations ne semblent pas encore être parvenues aux oreilles des juges. Je me contente de ces exemples, mais je ne demande pas comment Chahé Barsoumian (ancien ministre du Pétrole) a fini par être libéré, ni pourquoi l’enquête ouverte à son sujet a été suspendue ni comment il a été autorisé à quitter le Liban pour la France ? »
« La loi dit que l’aveu est la plus grande des preuves, a conclu M. Wakim, et il est des fautifs qui ont reconnu ouvertement leurs infractions. J’en cite aujourd’hui seulement le président de la Chambre et le Premier ministre, qui ont tous deux avoué qu’il n’ont pas le droit de posséder des stations de télévision, un aveu indirect du fait qu’ils en possèdent une, et pas du fait qu’ils en ont héritée que je sache, mais bien plutôt parce qu’ils ont usé de leur influence politique (trafic d’influence et abus de position). »
On rappelle que mis en cause dans un bulletin de nouvelles de la NTV, après le Conseil des ministres de mardi dernier, le ministre des TP, Négib Mikati, et le directeur de la Sûreté générale, Jamil el-Sayyed, ont demandé à la justice de se saisir de ce qu’ils considèrent comme de la diffamation.
L’enquête préliminaire entamée par l’avocat général près la cour d’appel, Rabiha Ammache-Kaddoura, dans l’affaire du bulletin télévisé de la NTV a poussé l’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss et l’ancien député Najah Wakim à s’interroger sur l’arbitraire dont fait preuve le pouvoir politique, et à sa suite le judiciaire, dans la décision d’ouverture...