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Dossier régional - Le chef de la diplomatie allemande reçu par Lahoud et Berry Fischer favorable à l’inclusion du Liban et de la Syrie dans les efforts de paix(photo)

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a souligné une nouvelle fois hier à Beyrouth l’importance d’inclure le Liban et la Syrie dans les efforts en cours pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, tout en continuant à plaider pour un soutien de la part de tous les acteurs de la région aux démarches, principalement américaines, visant à instaurer la paix. À ce propos, il a même invité implicitement le Hezbollah à devenir « pacifique » et à appuyer la voie des négociations.
« Je pense qu’il est très important que le Liban et la Syrie soient inclus » dans un règlement global pour la paix au Proche-Orient, a déclaré M. Fischer à la presse après avoir été reçu au palais de Baabda par le président de la République, Émile Lahoud.
Selon lui, la « feuille de route », le plan du quartette (États-Unis, Union européenne, Russie et Onu) pour la paix entre Palestiniens et Israéliens, devrait permettre de « progresser vers un règlement dans la région ».
Comme la veille, M. Fischer a rappelé que l’ adhésion prochaine de Chypre à l’Union européenne ferait du Liban – et du Proche-Orient en général – un « voisin ». Or, a-t-il dit, « nous voulons que la situation soit bonne chez nos voisins ».
Il a, en outre, déclaré comprendre l’attachement du Liban, qui héberge plus de 380 000 réfugiés palestiniens, à la reconnaissance par Israël de leur droit au retour stipulé par les résolutions de l’Onu.
« Nous comprenons combien ce problème est sensible et je pense que tout le monde est d’accord sur le fait qu’il doit faire partie du règlement final », a affirmé M. Fischer.
Le chef de la diplomatie allemande a évoqué d’autres « disputes » entravant un règlement total dans la région, et cité le litige portant sur le plateau syrien du Golan conquis par Israël en 1967 puis annexé par l’État hébreu, précisant que c’est dans le but d’évoquer ce sujet qu’il se rend à Damas.
Selon un communiqué de la présidence de la République, M. Lahoud a fait savoir au ministre allemand que le Liban était en faveur d’un rôle plus élargi pour l’Europe dans les efforts en cours destinés à relancer le processus de paix au Proche-Orient. Il a aussi souligné qu’une présence du Liban et de la Syrie au cœur de ce processus conduirait à l’instauration d’une paix juste et globale dans la région.

Rappel des constantes
libanaises
Le chef de l’État a d’autre part expliqué à M. Fischer que le Liban avait des difficultés à répondre positivement aux « signaux qu’il reçoit périodiquement de diverses origines », car une telle réponse entraînerait « des périls menaçant la stabilité au Liban et dans la région et ne servirait en pratique que les intérêts d’Israël ».
Pour M. Lahoud, les responsables israéliens ne cachent d’ailleurs pas « leur irritation face à la sécurité et la stabilité dont jouit le Liban ». « Est-il raisonnable, à la seule fin de satisfaire Israël, de réclamer du Liban qu’il sacrifie ses acquis, alors même que de nombreux points importants (dans le cadre du processus de paix) demeurent sans solution ? » s’est interrogé le chef de l’État, soulignant que « le plus adéquat serait de trouver des solutions en conformité avec les résolutions internationales ».
En tout état de cause, M. Lahoud a assuré au chef de la diplomatie allemande que Beyrouth, qui suit avec grande attention les contacts internationaux en cours, pense qu’il est nécessaire de « créer un climat favorable à ces démarches, en commençant par l’arrêt de l’escalade dans les territoires palestiniens, due aux agressions israéliennes contre les Palestiniens, et à la cessation de toute menace contre le Liban et la Syrie ».
Le président de la République a saisi l’occasion pour réaffirmer l’attachement du Liban à ses constantes, et notamment à l’application des résolutions de l’Onu, « qui ont servi de fondement à l’initiative arabe de paix », formulée lors du sommet arabe de Beyrouth, en mars 2002.
Pour lui, une telle application signifie d’abord un retrait israélien des territoires arabes occupés au Liban, en Syrie et en Palestine, et ensuite une garantie du droit de retour des réfugiés palestiniens, dont l’implantation au Liban serait rendue impossible.
Enfin, le chef de l’État a expliqué à M. Fischer le point de vue de Beyrouth au sujet de la « feuille de route », du terrorisme et de la situation en Irak.
Toujours selon le communiqué de la présidence, le ministre allemand a, de son côté, souligné devant M. Lahoud la nécessité d’accorder sa chance à l’occasion offerte actuellement pour la reprise du processus de paix, et fait valoir le « rôle fondamental » du Liban dans ce processus.
Il s’est d’autre part dit satisfait du niveau de la coopération entre le Liban et l’Allemagne, des progrès accomplis sur le plan économique à Beyrouth et de la stabilité qui prévaut dans le pays, tout en considérant que c’est avec « l’instauration de la paix au Proche-Orient que le Liban pourra jouir d’une présence plus forte dans le monde ».
Arrivé dimanche de Jordanie, où il a participé au Forum économique mondial (World Economic Forum – WEF), le chef de la diplomatie allemande s’était entretenu dimanche soir avec son homologue, Jean Obeid, et avait eu un dîner de travail avec le Premier ministre Rafic Hariri. À l’issue de ces entretiens, il avait invité tous les acteurs du Proche-Orient à soutenir les efforts américains de paix et estimé que la « feuille de route » constituait une occasion à saisir.
M. Fischer a renouvelé cet appel hier dans des propos similaires tenus devant les journalistes au terme d’un entretien avec le président de la Chambre, Nabih Berry.
Interrogé plus spécifiquement sur le rôle du Hezbollah, M. Fischer a été on ne peut plus clair : « Nous pensons que toutes les parties concernées doivent faire preuve de retenue, s’abstenir d’user de la force, être pacifiques et soutenir la voie des négociations », a-t-il dit.
Aussitôt après sa rencontre avec M. Berry, le ministre allemand s’est envolé pour Damas, avant-dernière étape de sa tournée, qui englobe également Le Caire.
















Le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fischer, a souligné une nouvelle fois hier à Beyrouth l’importance d’inclure le Liban et la Syrie dans les efforts en cours pour relancer le processus de paix au Proche-Orient, tout en continuant à plaider pour un soutien de la part de tous les acteurs de la région aux démarches, principalement américaines, visant à...