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vie politique - Renforcer l’unité de la Rencontre, dans l’esprit du synode La Rencontre de Kornet Chehwane reprend le collier aujourd’hui

Après une pause relativement longue, motivée par le synode maronite ainsi que par l’absence de membres en voyage, la Rencontre de Kornet Chehwane reprend aujourd’hui ses concertations cycliques. Rien d’extraordinaire à l’ordre du jour. Pas de positions marquées ou nouvelles, l’opposition ayant déjà dit son mot sur tout ce qui est essentiel. Mais il faut bien suivre l’actualité. Et tenter, quand même, d’en faire un peu partie.
En planchant, notamment, sur les tentatives tactiques de certaines parties de faire réviser la Constitution. Non pas dans un sens positif, mais pour altérer encore davantage un Taëf déjà si tronqué. Ces visées sont vues d’un mauvais œil par une opposition qui craint qu’elles ne viennent jeter de l’huile sur le feu des conflits intérieurs. Des querelles qui enveniment le climat entre les officiels, ce qu’assez étrangement les opposants ont l’air de regretter. En fait leur réprobation découle de ce que les empoignades entre loyalistes découlent essentiellement des préparatifs pour la grande bataille de la présidentielle. En d’autres termes, en se crêpant le chignon de la sorte autour d’une course au fauteuil suprême, les gens qui partagent le pouvoir en excluent automatiquement l’Est. Ou plutôt le tiennent pour quantité si négligeable qu’ils ne songent pas à unir leurs forces contre lui.
Comme on voit, l’analyse, l’approche de ces sources opposantes est aussi subtile, ou complexe, que subjective. Il n’en reste pas moins qu’en surface, et ils n’ont évidemment pas tort, les opposants regrettent le bras de fer entre loyalistes parce qu’il porte préjudice au pays. Sur le plan vital socio-économique, en tout premier lieu.
Toujours est-il que, sur le plan ponctuel, on croit savoir que le communiqué de clôture de la réunion d’aujourd’hui ne fera pas état des débats qui auront eu lieu entre les membres de la Rencontre. Parce que cela serait inutile : l’opposition est globalement convaincue que le pays, comme la région, se trouve dans une période de wait and see forcée. Il faut attendre de voir comment les choses vont se décanter du côté de la « feuille de route », du côté de l’Irak, du côté des relations de Washington avec Damas comme avec Téhéran. Des changements sont en gestation, d’autant qu’on parle sérieusement d’un dernier redéploiement syrien, suivi d’un probable retrait complet. Dans ces conditions, estiment les opposants, il ne faut pas aggraver les dissonances et les tensions internes. Ce serait, en effet, un mauvais service rendu à un pays qui a besoin de souffler, comme il a besoin de cohésion. Et qui mérite de connaître une bonne saison touristique d’été, si des attaques israéliennes ne viennent pas l’en priver comme tant de fois par le passé. De plus, dans cette phase délicate, il ne faut pas faire le jeu des parties extérieures qui jouent sur les divisions entre les Libanais. Astuce classique destinée à prouver au monde que ce pays reste immature et a toujours besoin de tuteurs.
Kornet Chehwane est en tout cas résolu, pour sa part, à renforcer son unité, dans l’esprit du synode. Par contre, en face, pour le Rassemblement parlementaire de concertation loyaliste, c’est presque l’agonie. Certains soutiennent qu’on n’en est pas là, que la formation peut se retrouver à tout moment, si la conjoncture le demande. Et qu’en tout cas, elle continue à exister, parce qu’elle est liée par une même ligne politique. Le groupe a cependant mal vécu la formation du gouvernement, qui a fait beaucoup de déçus dans ses rangs. Plusieurs de ses membres. Même son président, Kabalan Issa el-Khoury, ne voit plus l’utilité de continuer. Et le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, s’est retiré. Il faut dire que ce champion du modérantisme et du dialogue avait dû faire face, à l’intérieur du bloc, à une campagne causée par son constant souci de garder des liens actifs avec Bkerké. Cependant, les efforts du Rassemblement de se rapprocher du patriarcat non pas pour faire alliance, mais pour distendre les rapports entre le siège et Kornet Chehwane ont manifestement échoué. Le groupement parlementaire chrétien, censé concurrencer l’opposition au niveau de la rue, s’estompe donc à l’horizon. Troublante coïncidence : la cellule dite de Hamad, formation confessionnelle anti-Bkerké dirigée par cheikh Taha Sabounji, disparaît également du paysage. C’est à croire qu’après avoir sorti de leur chapeau haut de forme deux citrons et après les avoir pressés, les magiciens n’ont rien de plus pressé que de les jeter.
Philippe ABI-AKL
Après une pause relativement longue, motivée par le synode maronite ainsi que par l’absence de membres en voyage, la Rencontre de Kornet Chehwane reprend aujourd’hui ses concertations cycliques. Rien d’extraordinaire à l’ordre du jour. Pas de positions marquées ou nouvelles, l’opposition ayant déjà dit son mot sur tout ce qui est essentiel. Mais il faut bien suivre...