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CONCERT À l’auditorium de l’Université de Balamand Ensemble Canario : une musique venue d’ailleurs… (photo)

Un concert sortant un peu des chemins battus et cela grâce aux jeunes… Présenté par le Goethe Institut à l’occasion de la Fête de la musique, l’ensemble Canario a offert aux mélomanes un florilège d’œuvres de la musique de la Renaissance et de l’époque baroque, où la cithare avait les accents d’un luth magique et la flûte à bec toute la douceur et l’imprévisible du vent. Trois jeunes et talentueux musiciens (24 et 28 ans) qui se sont rencontrés pendant leurs études au conservatoire Richard Strauss à Munich et servent depuis, avec zèle et dévotion, une musique venue d’ailleurs, où le XVIIe siècle surtout brille de tous ses lustres.
Formé de Mélanie Kraus (violoncelle), Stefan Temmingh (flûtiste) et Léopold Hurt (cithare), l’ensemble Canario, pour son premier concert donné à l’auditorium de l’Université de Balamand, a interprété des pages de Downland, Van Eyck, Fontana, Kapsperger, Marini , Merula et Peter Kiesewtter qui en a assuré tous les arrangements.
Ouverture magnifique sur les sonorités délicates, tendres et vaporeuses de la cithare avec une Toccata arpeggiata. Et s’enchaîne la ronde des notes gaies ou mélancoliques, aériennes ou graves d’une narration développant avec quelque rigueur une sorte de musique de cour brillante et aux accents venus d’un autre temps… Mélodies fluides et sinueuses ou rythmes de danses oscillant entre grâce, légèreté et mignardise, voilà des harmonies du temps de jadis qu’on écoute comme on feuillette un livre d’images ou d’histoire ancienne. Comme portée par un rêve jailli des brumes, cette musique aux prosodies bien marquées et nettes nous ramène vers des images de jadis où pointent des tourelles, châteaux magnifiques, des fastes oubliés, des jardins taillés avec soin, des joies simples, des paysages verdoyants, des battements de cœur, le froissement d’étoffes soyeuses, des salons éclairés aux flambeaux…
Des œuvres absolument inconnues de notre auditoire et qu’on découvre avec émerveillement. Surtout cet Œil dans le tourbillon de Peter Kiesewetter, avec ses quelques accords angoissants et secrets qui finissent en mourant dans un murmure à peine audible.
Interprétation au-dessus de tout éloge des trois musiciens, absolument maîtres de leur art et inspirés, pour ce tonique voyage à travers un siècle marqué par la religion et tentant d’occulter ses mystères à travers les balbutiements de la science. Une musique venue d’ailleurs, à savourer comme un vin parfumé et gorgé de soleil.

Edgar DAVIDIAN

* L’ensemble Canario se produira encore à Beyrouth, centre-ville, en l’église évangélique, Riad el-Solh, aujourd’hui, à 19h10 et 20h, et à Tyr, cathédrale Notre-Dame des Mers, demain dimanche 22 juin à 19h.
Un concert sortant un peu des chemins battus et cela grâce aux jeunes… Présenté par le Goethe Institut à l’occasion de la Fête de la musique, l’ensemble Canario a offert aux mélomanes un florilège d’œuvres de la musique de la Renaissance et de l’époque baroque, où la cithare avait les accents d’un luth magique et la flûte à bec toute la douceur et...