C’est dans le centre du continent qu’incontinent le tableau se fait… noir. Des guerres, des putschs, des massacres, des génocides, les tutsis, les huttus, les Idi Amine Dada, les Mobutu, les Taylor (mine is rich, mais peu Assimil), et on en passe, ou trépasse, beaucoup. Rien que de sanglantes convulsions. L’un des plus typiques chefs d’État, c’est encore Robert Mugabe. À près de quatre-vingts ans, il s’accroche au pouvoir. À peine réélu, par un suffrage truqué, tronqué, terrorisant sinon terroriste avec attentats à la clé, il veut évincer toute opposition, pour assurer la suite, s’il a le temps d’en avoir une.
Un modèle dont nous sommes heureusement très éloignés. Chez nous, le président, gardien de la Constitution, n’admet aucune dérogation à ses règles d’or. Ainsi Hraoui n’a fait neuf ans qu’à son corps défendant. Deux ans avant la fin de sa première tranche, il proclamait en effet qu’il savait trop bien lire l’histoire, pour répéter les malheureuses expériences d’un Béchara el-Khoury ou d’un Camille Chamoun. Sans compter le cas le plus intéressant, Fouad Chehab. Qui n’a pas voulu forcer le destin, voyant que l’opposition était trop marquée. Cet exemple d’abnégation , que certaines similitudes rendent encore plus important, devrait toujours être suivi. Malgré les pressions amicales de fervents loyalistes dont beaucoup ne militent pour la reconduction que par crainte de perdre leurs avantages ou leurs strapontins à la Chambre. Et aussi, le cas échéant, malgré les sollicitations des décideurs. Nous devons tenter de ne pas glisser petit à petit, en copiant d’abord le système démocratiquement pérennisé, héréditaire, du voisin, vers le tout noir continent. Vers la loi de la jungle, vers le règne animal. Et du mâle de troupeau dominant.
Jean ISSA
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