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CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater-USJ De Schumann à Granados avec Walid Moussallem (photo)

Du piano et encore du piano… Un des derniers concerts à Beyrouth avant la ruée en été vers les festivals entre Beiteddine et Baalbeck. Au clavier, Walid Moussallem dans le cadre des activités organisées par le Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater. Un programme ramassé et ambitieux, oscillant entre lyrisme romantique, esprit français et éclat ibérique. Au menu donc, des pages de Schumann, Ravel et Granados.
Ouverture avec les accords calmes et quelque peu majestueux des Études symphoniques, sommet de l’œuvre pianistique de Robert Schumann. Œuvre ardue et brillante, développée comme des variations très élargies sur un motif musical donné par le père d’Ernestine de Frincken, un premier amour qui a laissé des traces dans la vie sentimentale de ce musicien tourmenté et qui représente si bien «le mal du siècle» des ténébreux romantiques. Narration ample aux digressions séduisantes avec des embranchements multiples où se coulent rêveries cotonneuses, agitation profonde, cris passionnés et quelque influence bachienne dans un style fugué d’une admirable clarté. Une partition aux nuances multiples et à laquelle on ne s’attaque pas impunément.
Œuvre non moins périlleuse et aux glissades inévitables, et l’on parle bien entendu du Gaspard de la nuit de Maurice Ravel. Inspirée des poèmes d’Aloysius Bertrand, cette œuvre à la virtuosité soumise à la recherche de la couleur et de l’expression renferme trois pièces : la transparente Ondine, le Gibet aux harmonies étranges soutenues par une pédale lancinante et surtout Scarbo qui dépeint un nain difforme «pirouettant sur un pied». Mystère, sonorités fluides et poésie quelque peu insaisissable sont les clefs de cette partition originale et qui ne livre ses vraies beautés qu’aux mains qui savent faire parler les notes avec éloquence et exactitude...
Pour conclure, du soleil, du sang rouge vif, des roses baccarat, toute l’histoire de l’Espagne défile à travers ces Los requiebros (compliments galants), inspirés des estampes de Goya en suites de tableaux pour piano à Enrique Granados. Rythmes animés et incisifs avec tout l’éclat d’une inspiration exubérante. En bis, comme le prolongement d’une même mélodie imbibée d’une eau de vie forte, les trémolos et les chemins lumineusement poussiéreux du pays de Lorca, avec des accents d’une élégance bien particulière.

E.D.
Du piano et encore du piano… Un des derniers concerts à Beyrouth avant la ruée en été vers les festivals entre Beiteddine et Baalbeck. Au clavier, Walid Moussallem dans le cadre des activités organisées par le Conservatoire national supérieur de musique à l’amphithéâtre Aboukhater. Un programme ramassé et ambitieux, oscillant entre lyrisme romantique, esprit français et...