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EXPOSITION - Jusqu’à fin août, à la galerie Le Point : Aractingi, Calder, Segui, Bassili-Sehnaoui et les autres... Iconographies contemporaines inspirées des Fables de La Fontaine(photos)

La galerie Le Point (128, rue Clemenceau) présente, jusqu’à fin août, une exposition pleine de fraîcheur, d’humour et de dérision. Normal, il s’agit d’illustrations, par une quinzaine d’artistes libanais et étrangers, des fameuses Fables de La Fontaine.
L’instigateur de ce sympathique accrochage est Willy Aractingi. Lequel est connu en France pour avoir reproduit en peintures (à l’huile) les 244 fables du célèbre poète moraliste. Ses tableaux sont d’ailleurs exposés à la Galerie des Fables du musée de l’Épine-aux-Bois, située dans la région natale de Jean de La Fontaine.
Willy Aractingi a peint – dans un style, comme toujours, à la fois naïf et intellectuel – différentes versions de certaines fables. À l’instar de celle du Corbeau et du renard qu’il propose, au cours de cette exposition, en huit compositions similaires reproduites en différentes déclinaisons de couleurs.
Considéré comme l’un des grands spécialistes du genre, Aractingi a su choisir, parmi les nombreuses iconographies inspirées des Fables, celles d’une quinzaine d’artistes qui présentent le plus d’intérêt, tant au niveau de l’esthétique que de la créativité. Parmi la sélection d’œuvres qu’il montre, jusqu’à fin août, il y a une peinture sous forme de livre, réalisée par Etel Adnan sur un texte du précurseur arabe de La Fontaine, le fameux fabuliste Ibn al-Moukaffah. Il s’agit, en d’autres termes, de passages de la fable orientale Kalila wa doumna calligraphiés à l’aquarelle et regroupés sur plusieurs pages en un livre.

Du graphisme élégant
à la peinture pop ou brute
Autres œuvres à signaler: celles d’un artiste français, François Arnaud, qui utilise la technique du graphisme en ligne continue pour reproduire, avec élégance et éloquence, par un simple tracé gris sur papier Japon, les scènes tirées des aventures des Deux pigeons par exemple ou de Pierrette et le pot au lait. Cette dernière fable a également inspiré à Yves Courson un portrait à l’huile très pop acidulé de la belle laitière, recouvert d’une plaque de verre sur laquelle il a retranscrit en rouge le texte de la fable. Tandis que Calder a signé, quant à lui, une très belle lithographie intitulée Le rhinocéros et l’éléphant. Français également, Gabriel Lefebvre, illustrateur de livres pour la jeunesse, a donné une version piquante, à l’aquarelle et à la plume d’encre, de bon nombre de fables telles : Le singe et le dauphin, La cigogne et le renard ou encore Le rat des ville et le rat des champs. Tandis que sa compatriote, Monique Touvey, les a reproduites de manière plus classique en vert tendre à l’aquarelle.
Antonio Segui a peint au pastel, de sa touche inimitable à la fois intense et caricaturale, Le loup et l’agneau mais aussi une fable sans animaux : L’homme et son image. Idem pour Élie Philippe Schéhadé qui a illustré une fable mythologique cette fois, celle de Jupiter et du tonnerre.
Parmi les Libanais, Mona Trad Dabaji, toujours fidèle à sa fibre patriotique, a transposé les protagonistes des aventures du Loup et de l’agneau dans un paysage de la Békaa.

Humour
Mona Bassili Sehnaoui a signé, pour sa part, un petit tableau sur Le lièvre et la tortue (gouache sur papier) plein de gouaille. Un arrêt humour s’impose ici. Le lièvre y est représenté, enturbanné comme un pacha, piquant une petite sieste remplie de rêves de dollars, d’euros, de musique et de trophée. La tortue, quant à elle, maquillée, bijoutée, lourdement chargée de sa carapace, rêve, les yeux ouverts, de cœur, de maison, d’enfants...
On l’a vu, chaque artiste a sa manière propre d’appréhender les poèmes satiriques de La Fontaine et de les transposer dans son contexte personnel, qu’il soit imaginaire, géographique ou culturel. Valéry Mehdi Djelil, peintre franco-marocain, a exprimé, au moyen de l’art brut, soit par des dessins colorés, spontanés et proches de ceux des enfants, réalisés au crayon et pastel, sa perception des récits de Jean de La Fontaine. Tandis que Julien et Alphonse Yémadjé, deux frères issus d’une lignée de tisserands béninois et qui ont remis à l’honneur la technique des tentures appliquées, ont transcrit les scènes truculentes du bestiaire de La Fontaine en tentures tissées et patchworks hauts en couleur. Bref, une exposition qui joue les variations sur un même thème, tout en offrant une large palette d’œuvres de qualité. À voir. En famille aussi.
Z.Z.
La galerie Le Point (128, rue Clemenceau) présente, jusqu’à fin août, une exposition pleine de fraîcheur, d’humour et de dérision. Normal, il s’agit d’illustrations, par une quinzaine d’artistes libanais et étrangers, des fameuses Fables de La Fontaine. L’instigateur de ce sympathique accrochage est Willy Aractingi. Lequel est connu en France pour avoir reproduit en...