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Synode patriarcal maronite - Échanges animés autour du projet de communiqué final La parole sera donnée aujourd’hui aux observateurs des communautés chrétiennes et musulmanes(photo)

Le synode patriarcal maronite, dont la première session approche de sa fin, consacre ce matin une session à l’audition des interventions des délégués des autres Églises et des communautés musulmanes et druze invitées à suivre ses débats.
En fin de matinée, hier, les membres du synode ont écouté Mgr Boulos Matar, archevêque de Beyrouth, lire la première version d’un communiqué final destiné à être publié samedi, à la fin de cette première session. Message d’espérance et appel au renouveau, le communiqué résumera le sens des interventions du synode. La commission tiendra compte des nombreux amendements proposés et en soumettra une nouvelle version, demain, à l’approbation de l’assemblée.
Cela dit, le plus clair de la matinée a été consacré hier à l’audition d’un surcroît d’interventions sur le thème de l’Église maronite répandue dans le monde, un sujet particulièrement riche en sous-thèmes.
Aux interventions « classiques » de Farid el-Khazen et de Harès Chéhab qui font l’historique des rapports entre l’Église du Liban et les pays d’émigration et parlent de l’évidente nécessité de renforcer les liens entre le Liban résident et le Liban émigré, succèdent des propos anticonformistes dénonçant le machisme si « oriental » de la société maronite.
Moins de 10 % des membres du synode patriarcal maronite sont des femmes, souligne-t-on. Ce nombre ne rend pas compte de l’importance du rôle des congrégations religieuses féminines ni des services immenses qu’elles rendent au Liban et dans les pays d’émigration, aussi bien sur le plan fonctionnel, dans les secteurs scolaire et hospitalier, que sur le plan spirituel.
C’est souvent grâce aux femmes que l’Église maronite est une Église priante, souligne sœur Judith Haroun, supérieure des Antonines, qui appelle l’Église maronite à rester une Église monastique et mariale, c’est-à-dire disposée à une conversion permanente.
Pour certains, on ferait bien de songer à élever le pourcentage des femmes dans l’assemblée synodale, au cas où l’idée de nommer de nouveaux experts serait retenue.
Cette idée rejoint l’aspiration exprimée par certains de « partir à la recherche des élites maronites laïques » et de les inviter à faire entendre leurs voix.
Devançant ce désir, auquel il est sensible, le comité du synode a mis au point un mécanisme devant aider ces élites à se prononcer sur les documents synodaux. Il sera rendu public aussitôt que la présente session sera clôturée.

Un moment théologique
À Mgr Hamid Mourani, ancien évêque de Damas, le synode devra le moment de réflexion théologique le plus profond. L’évêque rappelle que le mystère de l’Église universelle, sacrement de salut, existe dans toutes les Églises locales qui possèdent un territoire et des caractéristiques sociales et culturelles. Certes, cette Église locale n’est pas toute l’Église, mais elle a tout ce qui est nécessaire pour être Église. Ainsi, le lien entre les Églises est essentiellement un lien de communion, souligne Mgr Mourani, qui rappelle que Paul VI a parlé de « l’Église universelle du Christ » qui comprend les deux « Églises sœurs » (orthodoxe et catholique). Les implications de ces vérités sont évidentes sur le plan oecuménique comme sur le plan des relations entre Rome et l’Église patriarcale maronite.
Évêque actuel de Damas, Mgr Raymond Eid fera entendre un tout autre appel, et invitera l’Église maronite du Liban à regarder en direction de la Syrie autant qu’elle regarde outre-mer, indépendamment de l’importance numérique de la communauté maronite en Syrie.
Se voulant réaliste, l’évêque redoute que le Liban ne devienne une « nouvelle Antioche » désertée et vide, et invite l’Église maronite répandue à travers le monde à participer activement à l’édification des institutions nécessaires à la pérennité de l’Église maronite au Liban.
Ce que l’hémorragie humaine pourrait faire au Liban, l’histoire contemporaine l’a déjà fait en Terre sainte, rappelle un délégué de ce diocèse où les maronites ne sont plus que quelques centaines.

Ne pas décevoir
les attentes
La lecture, en fin de matinée, du projet de communiqué final sera suivie de nombreuses remarques. Beaucoup d’intervenants souhaitent que ses accents ne soient pas ceux d’un « communiqué final », mais d’un appel à un engagement de tous dans la démarche synodale.
L’importance de ne pas décevoir les attentes, en particulier celle des jeunes, est mise en évidence. La crise économique et sociale, que le synode patriarcal a examinée de près, doit y figurer en bonne place, soulignent des voix soucieuses de se rapprocher des jeunes, particulièrement touchés.
Cette dimension ne doit pas faire oublier l’Évangile, qui doit être « le point de départ et le point d’arrivée » de toute réflexion, soulignent d’autres voix.
Bien entendu, le communiqué final n’oubliera pas de rappeler que le Liban doit retrouver sa souveraineté et son indépendance entières, loin de toute tutelle étrangère.
Par-dessus tout, le communiqué reflétera la volonté de l’Église maronite de ne pas céder à la tentation du découragement et de rester une Église de la Pentecôte et de l’espérance.

Fady NOUN
Le synode patriarcal maronite, dont la première session approche de sa fin, consacre ce matin une session à l’audition des interventions des délégués des autres Églises et des communautés musulmanes et druze invitées à suivre ses débats.En fin de matinée, hier, les membres du synode ont écouté Mgr Boulos Matar, archevêque de Beyrouth, lire la première version d’un...