L’Église grecque melkite-catholique tient la semaine prochaine son synode annuel au cours duquel un programme de lutte contre la pauvreté sera mis au point et lancé, a annoncé hier le patriarche Grégoire III au cours d’une rencontre avec la presse au siège patriarcal de Raboué, à laquelle se sont associés les présidents des deux Ordres de la presse et des journalistes. Le synode s’étalera sur deux semaines et se tiendra en partie, et pour la première fois de l’histoire de cette Église orientale, en Syrie.
La date d’ouverture du synode est fixée au 17 juin. La première semaine, les évêques membres du synode, une quarantaine, ainsi que les supérieurs des ordres religieux se réuniront à Saïdnaya (Syrie), avant de regagner le siège patriarcal de Raboué.
Le thème central du synode est le code canon de l’Église melkite établi en 1994 et appliqué de façon expérimentale. Il sera discuté et évalué. Par ailleurs, le synode posera une structure générale pour les diocèses melkites afin d’en améliorer les services spirituels, pastoraux, sociaux, culturels et sanitaires. Il s’agit là d’une stratégie destinée à s’intégrer à une lutte bien étudiée contre la pauvreté.
Cet objectif revêt une importance particulière aux yeux de l’Église et de son patriarche Grégoire III, qui s’est fixé un but bien exigeant : éliminer la pauvreté de ses diocèses dans le monde. Un but qui, il en est bien conscient, sera difficile à atteindre, mais qui devrait permettre à toutes les ressources pastorales, humaines et économiques de l’Église melkite de se mobiliser. Bien entendu, le patriarche espère bien réussir à faire participer les grandes fortunes de sa communauté à son projet.
Plus généralement, le synode doit réaffirmer certaines constantes qui font partie de l’identité de l’Église melkite, « Église des Arabes », selon l’expression du P. Jean Corbon. « Église arabe, pour les Arabes », ajoute Grégoire III. De ce fait, l’Église melkite s’estime en position d’aider les pays occidentaux à mieux comprendre les pays arabes et le monde islamique ainsi que les rapports islamo-chrétiens.
Pour le patriarche Grégoire III, le monde arabe est, qu’on le veuille ou non, un mélange indissociable de données culturelles chrétiennes et musulmanes, et non pas exclusivement musulmanes. Par ailleurs, ce monde arabe n’est pas monolithique mais plural.
L’actualité régionale ne sera certainement pas absente du synode, a assuré enfin le patriarche, et notamment la question de Jérusalem, capitale spirituelle des trois religions monothéistes.
Au passage, le chef de l’Église grecque-catholique a réaffirmé que la militarisation de l’intifada a été une grave erreur. L’une de ses conséquences est d’avoir contribué à inciter beaucoup de chrétiens de Terre sainte à émigrer pour des cieux plus cléments, à la recherche de travail. Selon Grégoire III, il ne reste plus que 10 000 chrétiens à Jérusalem.
Le siège patriarcal
de Aïn Trez
Par ailleurs, les services du patriarcat ont distribué hier un communiqué dans lequel ils ont fait le bilan des travaux de réfection des bâtiments de la communauté melkite au Liban endommagés durant la guerre.
La place d’honneur revient, dans ce communiqué, au siège patriarcal d’été de Aïn Trez, dans le caza de Aley, une demeure traditionnelle dont le cachet a été préservé, mais à laquelle on a ajouté un étage pour la rendre plus fonctionnelle. Les travaux de restauration de Aïn Trez avancent et le bâtiment remis à neuf sera inauguré durant l’été 2004, annonce le communiqué.
Par ailleurs, le communiqué signale qu’une partie des archives du siège patriarcal, qui a servi de quartier général à diverses milices, y compris chrétiennes, a été récupéré. « Cinq cents dossiers volés de Aïn Trez ont été récupérés », y précise-t-on.
Agrandi, rendu plus fonctionnel, le siège patriarcal estival doit servir de résidence patriarcale d’été, de centre de recherche, de centre de rencontre et de dialogue, de centre de retraites spirituelles et de bibliothèque générale de la communauté melkite.
Construction de deux écoles
Sur le plan éducatif, la communauté melkite projette la construction de deux écoles, l’une à Raboué, l’autre à Damas. La pose de la première pierre de l’école de Raboué aura lieu durant la deuxième semaine du synode. Par contre, la construction de la nouvelle école à Damas a commencé durant l’hiver.
En outre, l’école patriarcale de Beyrouth va être relancée dans de meilleures conditions. Son personnel va recevoir du sang neuf. Une section anglaise sera créée dans les petites classes, et trois spécialisations scientifiques seront créées au niveau du secondaire.
À Rayak, le bâtiment de l’église et six autres édifices, notamment celui du jardin d’enfants et des petites classes, ont été récupérés, souligne le communiqué. L’école peut de nouveau accueillir les activités scoutes et de jeunesse, ainsi que des sessions de formation à la langue française organisées par le Centre culturel français pour les professeurs de la Békaa. Une école hôtelière pourrait bientôt ouvrir.
Le siège patriarcal
de Raboué
Le communiqué fait état par ailleurs de la rénovation et de la modernisation du siège patriarcal de Raboué, où chaque évêque de la communauté dispose désormais de sa chambre. Les chambres des séminaristes qui s’y préparent à la vie cléricale ont également été remises à neuf et disposent désormais de l’eau chaude. Une salle de lecture leur a été aménagée ainsi qu’une salle d’ordinateurs.
Par ailleurs, le communiqué souligne que le centre Maximos, à Abra, a été confié aux religieuses salvatoriennes et a commencé à être réhabilité après les années de guerre. Le domaine de Sabtieh a été affecté aux tribunaux ecclésiastiques. Des formalités sont en cours pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une université, mais le site sur lequel elle s’élèvera n’a pas encore été fixé. Beyrouth est une possibilité, mais Zahlé, Saïda, Ferzol et Rayak aussi. Enfin, la communauté a annoncé qu’un hôpital de 60 lits a commencé à être construit à Damas grâce à une donation privée de Toufic Saabiyé.
Sur le plan culturel, plusieurs icônes ont été restaurées, et le patriarcat envisage d’aménager, quelque part, un musée pour les mettre en valeur.
Sur un plan plus général, la communauté melkite envisage de relancer l’idée d’une union mondiale et de trouver de nouvelles sources de financement pour ses projets sociaux. Une offrande mensuelle ou annuelle de chaque famille melkite pourrait être l’une de ces sources, dans un retour à une pratique courante dans l’Église des premiers siècles, où les chrétiens payaient une dîme. Une ligue des hommes d’affaires, des bureaux d’emploi, une caisse d’étudiants figurent aussi parmi les – nombreux – projets envisagés par la communauté.
F.N.
La date d’ouverture du synode est fixée au 17 juin. La première semaine, les évêques membres du synode, une quarantaine, ainsi que les supérieurs des ordres religieux se réuniront à Saïdnaya (Syrie), avant de regagner le siège patriarcal de Raboué.
Le thème central du synode est le code canon de l’Église melkite établi en 1994 et appliqué de façon expérimentale. Il sera discuté et évalué. Par ailleurs, le synode posera une structure générale pour les diocèses melkites afin d’en améliorer les services spirituels, pastoraux, sociaux, culturels et sanitaires. Il s’agit là d’une stratégie destinée à s’intégrer à une lutte bien étudiée contre la pauvreté.
Cet objectif revêt une importance particulière aux yeux de l’Église et de son patriarche Grégoire III, qui s’est fixé un but bien exigeant : éliminer la pauvreté de ses diocèses dans le monde. Un but qui, il en est bien conscient, sera difficile à atteindre, mais qui devrait permettre à toutes les ressources pastorales, humaines et économiques de l’Église melkite de se mobiliser. Bien entendu, le patriarche espère bien réussir à faire participer les grandes fortunes de sa communauté à son projet.
Plus généralement, le synode doit réaffirmer certaines constantes qui font partie de l’identité de l’Église melkite, « Église des Arabes », selon l’expression du P. Jean Corbon. « Église arabe, pour les Arabes », ajoute Grégoire III. De ce fait, l’Église melkite s’estime en position d’aider les pays occidentaux à mieux comprendre les pays arabes et le monde islamique ainsi que les rapports islamo-chrétiens.
Pour le patriarche Grégoire III, le monde arabe est, qu’on le veuille ou non, un mélange indissociable de données culturelles chrétiennes et musulmanes, et non pas exclusivement musulmanes. Par ailleurs, ce monde arabe n’est pas monolithique mais plural.
L’actualité régionale ne sera certainement pas absente du synode, a assuré enfin le patriarche, et notamment la question de Jérusalem, capitale spirituelle des trois religions monothéistes.
Au passage, le chef de l’Église grecque-catholique a réaffirmé que la militarisation de l’intifada a été une grave erreur. L’une de ses conséquences est d’avoir contribué à inciter beaucoup de chrétiens de Terre sainte à émigrer pour des cieux plus cléments, à la recherche de travail. Selon Grégoire III, il ne reste plus que 10 000 chrétiens à Jérusalem.
Le siège patriarcal
de Aïn Trez
Par ailleurs, les services du patriarcat ont distribué hier un communiqué dans lequel ils ont fait le bilan des travaux de réfection des bâtiments de la communauté melkite au Liban endommagés durant la guerre.
La place d’honneur revient, dans ce communiqué, au siège patriarcal d’été de Aïn Trez, dans le caza de Aley, une demeure traditionnelle dont le cachet a été préservé, mais à laquelle on a ajouté un étage pour la rendre plus fonctionnelle. Les travaux de restauration de Aïn Trez avancent et le bâtiment remis à neuf sera inauguré durant l’été 2004, annonce le communiqué.
Par ailleurs, le communiqué signale qu’une partie des archives du siège patriarcal, qui a servi de quartier général à diverses milices, y compris chrétiennes, a été récupéré. « Cinq cents dossiers volés de Aïn Trez ont été récupérés », y précise-t-on.
Agrandi, rendu plus fonctionnel, le siège patriarcal estival doit servir de résidence patriarcale d’été, de centre de recherche, de centre de rencontre et de dialogue, de centre de retraites spirituelles et de bibliothèque générale de la communauté melkite.
Construction de deux écoles
Sur le plan éducatif, la communauté melkite projette la construction de deux écoles, l’une à Raboué, l’autre à Damas. La pose de la première pierre de l’école de Raboué aura lieu durant la deuxième semaine du synode. Par contre, la construction de la nouvelle école à Damas a commencé durant l’hiver.
En outre, l’école patriarcale de Beyrouth va être relancée dans de meilleures conditions. Son personnel va recevoir du sang neuf. Une section anglaise sera créée dans les petites classes, et trois spécialisations scientifiques seront créées au niveau du secondaire.
À Rayak, le bâtiment de l’église et six autres édifices, notamment celui du jardin d’enfants et des petites classes, ont été récupérés, souligne le communiqué. L’école peut de nouveau accueillir les activités scoutes et de jeunesse, ainsi que des sessions de formation à la langue française organisées par le Centre culturel français pour les professeurs de la Békaa. Une école hôtelière pourrait bientôt ouvrir.
Le siège patriarcal
de Raboué
Le communiqué fait état par ailleurs de la rénovation et de la modernisation du siège patriarcal de Raboué, où chaque évêque de la communauté dispose désormais de sa chambre. Les chambres des séminaristes qui s’y préparent à la vie cléricale ont également été remises à neuf et disposent désormais de l’eau chaude. Une salle de lecture leur a été aménagée ainsi qu’une salle d’ordinateurs.
Par ailleurs, le communiqué souligne que le centre Maximos, à Abra, a été confié aux religieuses salvatoriennes et a commencé à être réhabilité après les années de guerre. Le domaine de Sabtieh a été affecté aux tribunaux ecclésiastiques. Des formalités sont en cours pour obtenir l’autorisation d’ouvrir une université, mais le site sur lequel elle s’élèvera n’a pas encore été fixé. Beyrouth est une possibilité, mais Zahlé, Saïda, Ferzol et Rayak aussi. Enfin, la communauté a annoncé qu’un hôpital de 60 lits a commencé à être construit à Damas grâce à une donation privée de Toufic Saabiyé.
Sur le plan culturel, plusieurs icônes ont été restaurées, et le patriarcat envisage d’aménager, quelque part, un musée pour les mettre en valeur.
Sur un plan plus général, la communauté melkite envisage de relancer l’idée d’une union mondiale et de trouver de nouvelles sources de financement pour ses projets sociaux. Une offrande mensuelle ou annuelle de chaque famille melkite pourrait être l’une de ces sources, dans un retour à une pratique courante dans l’Église des premiers siècles, où les chrétiens payaient une dîme. Une ligue des hommes d’affaires, des bureaux d’emploi, une caisse d’étudiants figurent aussi parmi les – nombreux – projets envisagés par la communauté.
F.N.
L’Église grecque melkite-catholique tient la semaine prochaine son synode annuel au cours duquel un programme de lutte contre la pauvreté sera mis au point et lancé, a annoncé hier le patriarche Grégoire III au cours d’une rencontre avec la presse au siège patriarcal de Raboué, à laquelle se sont associés les présidents des deux Ordres de la presse et des journalistes. Le...
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