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Liban-France - Le Premier ministre a eu un entretien de deux heures avec Chirac à l’Élysée Hariri accuse le gouvernement Sharon de saboter le plan de paix

PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Au terme d’un tête-à-tête de deux heures avec le président Jacques Chirac hier à l’Élysée, le chef du gouvernement libanais, M. Rafic Hariri, a exprimé son inquiétude et celle de son hôte à l’égard de la détérioration de la situation à Gaza et en Cisjordanie ainsi que de la conjoncture en Irak, affirmant que cela est dû au comportement du gouvernement de M. Ariel Sharon qui, tout en approuvant la « feuille de route » américaine, tente de saboter les efforts de paix dans la région.
Le chef du gouvernement s’est félicité par ailleurs du succès du congrès des investisseurs brésiliens d’origine libanaise qui vient de se tenir à Rio en sa présence et en présence du chef de l’État brésilien.
M. Hariri qui a répondu comme à l’accoutumée aux questions des journalistes qui l’attendaient dans la cour de l’Élysée après son entretien avec le président Chirac – de 9 à 11 heures – a indiqué par ailleurs que les contours de « l’autre feuille de route » (celle que vient de proposer M. Solana et qui concerne le Liban et la Syrie) restent imprécis et qu’il ne s’agit là que d’une simple idée préconisant une paix globale au Proche-Orient.
Prié de dire si le Liban approuve ce projet de « feuille de route » prévoyant une solution au conflit entre Israël, d’une part, et le Liban et la Syrie, d’autre part, le Premier ministre a indiqué que son gouvernement ne pouvait pas encore se prononcer à ce propos avant qu’un document écrit ne lui soit soumis. Pour l’instant, a précisé M. Hariri, nous n’avons pris connaissance du plan de M. Solana que par la presse. « Aucun pays ne peut se prononcer sur quelque chose qui ne lui a pas été proposé par écrit », a-t-il souligné, tout en affirmant que le Liban reste favorable à une paix globale au Proche-Orient.
À un journaliste qui lui demandait quand la « feuille de route » européenne serait officiellement proposée, M. Hariri a lancé : « Il faut poser cette question à M. Solana qui a parlé de son projet après sa visite au Liban et en Syrie et en a discuté avec les responsables européens et russes. »
Sur le point de savoir s’il s’était entretenu avec le président Chirac du terrorisme et du Hezbollah, M. Hariri s’est contenté de déclarer que l’entretien de l’Élysée a porté sur la Cisjordanie et Gaza où il apparaît clairement que la détérioration de la situation est due au fait qu’Israël ne semble pas vouloir appliquer la “ feuille de route ” américaine en dépit de l’engagement ferme de Washington à réaliser la paix au Moyen-Orient.
« Le président Chirac m’a dit que lors du sommet d’Évian, le président Bush lui avait réaffirmé son engagement en faveur d’un règlement dans la région », a poursuivi M. Hariri qui a toutefois constaté que la situation sur le terrain n’est guère encourageante du fait des tentatives israéliennes de menacer les efforts de paix.
Après avoir indiqué qu’il avait convenu avec le chef de l’État français de la nécessité d’un règlement de paix englobant le Liban et la Syrie, M. Hariri a souligné qu’à sa connaissance, il n’y avait pas de propositions françaises pour arrêter la détérioration de la situation dans la région.
À un journaliste qui lui demandait si les pressions américaines sur la Syrie et le Liban avaient quelque peu baissé, le Premier ministre a dit qu’il n’y a rien de nouveau à cet égard, que la situation se complique tant en Cisjordanie et à Gaza qu’en Irak, et que si de véritables pressions américaines n’étaient pas exercées sur Israël, « on ne sait pas où cela nous mènerait ».
Au sujet de la position du président Chirac sur l’Irak, M. Hariri a indiqué que le chef de l’État français a exprimé son attachement à la sauvegarde de l’unité, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de l’Irak.
Prié de dire s’il avait l’intention de se rendre prochainement en Arabie saoudite, le président Hariri a laissé entendre qu’une telle visite est en préparation et qu’il s’agirait de faire le point de la situation au Moyen-Orient avec les dirigeants saoudiens.
À propos du congrès des hommes d’affaires et investisseurs libanais tenu au Brésil et auquel il vient de participer, M. Hariri a souligné l’enthousiasme des investisseurs brésiliens d’origine libanaise à initier des projets au Liban, ajoutant que dès son retour à Beyrouth, il évoquerait cette question avec le président Émile Lahoud afin que tout soit fait pour créer les meilleures conditions pour attirer ces investissements. « Les Libanais du Brésil représentent le double de la population du Liban et il faut tout faire pour les intéresser au Liban », a conclu M. Hariri.
PARIS, d’Élie MASBOUNGIAu terme d’un tête-à-tête de deux heures avec le président Jacques Chirac hier à l’Élysée, le chef du gouvernement libanais, M. Rafic Hariri, a exprimé son inquiétude et celle de son hôte à l’égard de la détérioration de la situation à Gaza et en Cisjordanie ainsi que de la conjoncture en Irak, affirmant que cela est dû au comportement du...