Rodéo clip

Patience, encore quelques barbus allumés aux missiles d’hélicoptère, assortis d’un bon paquet d’attentats-suicide contre des bus israéliens en vadrouille, et le prestige de George Doublevé va virer au bandage herniaire usagé !
À partir de combien de cannettes de bière au juste le Phénix de la Maison-Blanche a-t-il commencé à avoir sa « vision » de Palestiniens et d’Israéliens main dans la main,
gambadant nus sur la plage en regardant dans la même
direction ? Va savoir. Sauf qu’il y a de sérieux grumeaux dans le clip. Ariel le Char charrie tout sur son passage et ne calmera le rodéo qu’après avoir rasé les barbes et les
territoires. Certes, il s’est ramassé une veste mémorable du Texan disjoncté après son tir forain loupé contre Rantissi, mais il n’en a cure : depuis longtemps, il a placé les Palestiniens sous un chapiteau. « Qu’ils me haïssent,
pourvu qu’ils me craignent », disait Néron, qui aimait aussi le cirque.
En face, c’est pas Broadway non plus. Le vieux Yasser
s’ennuie dans son cagibi et trouve de moins en moins de monde pour écouter ses bobards. Mais Ramallah est grand et Abou Mazen est aujourd’hui son prophète. Encore que, face aux islamistes, ce chef-d’œuvre en péril n’a pas montré qu’il avait grand-chose dans le pantalon. Normal : tout est dans la tête, disent ses ministres, dont certains sont en
dessous du niveau de la mer.
Pour l’heure, y a plus que les Égyptiens pour fantasmer sur un possible accord entre barbus du Hamas et imberbes du Fateh. Dans l’espoir sans doute de faire avaler leur kippa aux colons en folie. Mais tiens, fume ! Ariel ne rêve que d’une chose : foncer sabre au clair et tailler dans le vif au milieu des poils. Aussi, les Palestiniens sont priés de cesser de finasser et de ne plus s’écarter de la stratégie mise en place par la fauconnerie du Likoud.
À ce régime, l’été passera vite, et d’ici à l’automne, la « feuille de route » s’en ira rejoindre ses consœurs pour égayer la saison des feuilles mortes.
Gaby NASR