Au salon d’honneur de l’aéroport, le chef de la diplomatie a commenté, en réponse aux questions des journalistes, les derniers développements sur la scène israélo-palestinienne, à la suite, notamment, de la tentative d’assassinat d’un des leaders du mouvement islamiste palestinien Hamas, Abdel-Aziz el-Rantissi. M. Obeid a affirmé sur ce plan que les obstacles qui entravent la mise en application de la « feuille de route », en vue d’une solution au conflit israélo-palestinien, résident dans le fait que « les dirigeants et les gouvernements successifs israéliens, de même d’ailleurs qu’une partie de l’opinion publique israélienne, ne sont pas encore suffisamment mûrs pour une solution juste et globale au Proche-Orient ».
M. Obeid a déploré à ce sujet le caractère partiel et fragmentaire que revêt le projet de solution prévu par la « feuille de route ». « Nous ne sommes pas un obstacle à la “feuille de route”, a notamment déclaré le chef de la diplomatie. Nous ne pouvons que nous réjouir de voir les Palestiniens obtenir la promesse d’un État indépendant et stable. Mais il ne s’agit là que d’une solution partielle qui n’aboutit ni à un règlement juste et acceptable pour les Palestiniens ni à une solution globale. »
Et le ministre des AE d’ajouter : « Nous estimons que le conflit revêt un caractère arabe et non pas seulement palestinien. Cela ne signifie pas que cette position devrait constituer une entrave aux efforts déployés actuellement au niveau de la “feuille de route”. Cette question concerne les Palestiniens eux-mêmes. Nous avons formulé nos réserves portant sur la situation des (réfugiés) palestiniens. Nous conseillons aux parties concernées d’élargir le cadre de la “feuille de route”. » M. Obeid a, d’autre part, souligné que « les parties arabes et internationales qui désirent aboutir à une paix dans cette région du monde devraient œuvrer afin que l’opinion publique israélienne et les dirigeants israéliens soient mûrs pour une solution juste et globale. Ils devraient aussi peser de tout leur poids pour que les Israéliens consentent à se soumettre aux résolutions internationales ».
Évoquant, par ailleurs, le déroulement des travaux du comité de suivi de Charm el-Cheikh, le chef de la diplomatie a rappelé que ce comité a été formé afin de débattre de tous les dossiers cruciaux qui intéressent les pays arabes, notamment la solution du conflit du Proche-Orient, l’affaire de l’Irak et le problème de la réactivation de la Ligue arabe. Précisant que ce comité n’avait aucune prérogative, M. Obeid a souligné que ses membres tiendront une nouvelle réunion en septembre prochain.
Notons sur ce plan que selon notre correspondant diplomatique, Khalil Fleyhane, les réunions que le comité de suivi a tenues à Manama ont été les plus calmes qu’il ait tenues depuis sa formation, en mars dernier. Le ministre des AE du Bahreïn, cheikh Mohammed ben Moubarak ben Khalifa, a usé de toute sa diplomatie et de tout son doigté pour que les débats entre les ministres arabes, notamment en ce qui concerne les points litigieux (tels que la « feuille de route »), se déroulent dans un climat serein, en dépit des divergences politiques profondes qui opposent les pays membres du comité de suivi.
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