L’attentat manqué contre le chef islamiste déclenche un nouveau cycle de violence (26 morts) et met en péril la « feuille de route » Le Hamas venge Rantissi à Jérusalem, Israël se déchaîne contre Gaza « Il y a des gens au P-O qui haïssent la paix », déclare Bush, qui condamne les « actes criminels »

Le Hamas avait promis un tremblement de terre après l’attaque israélienne héliportée lancée mardi contre l’un de ses chefs, Abdelaziz al-Rantissi. Et la terre a effectivement tremblé hier après-midi à Jérusalem-Ouest quand un kamikaze palestinien s’est fait sauter dans un bus, entraînant avec lui dans la mort 16 Israéliens. Il n’a pas fallu plus d’une heure à Israël pour adresser sa première réponse, suivie d’une réplique au milieu de la nuit, en envoyant à nouveau ses hélicoptères à Gaza. Bilan de ces deux opérations : 9 morts dont au moins quatre membres du Hamas. Le Hamas qui, ignorant les appels au cessez-le-feu lancés par Mahmoud Abbas et Yasser Arafat, a promis de « poursuivre la lutte ». Mercredi n’est donc peut-être que la première journée d’un nouveau cycle sanglant enclenché par les « bons offices » d’Ariel Sharon qui justifiait encore hier l’attaque menée contre Rantissi une semaine à peine après le sommet d’Aqaba. Cette décision pourrait bien sonner le glas de la « feuille de route » alors que, comble de l’ironie, ce même Ariel Sharon se disait prêt hier à « poursuivre le processus de paix ». Une paix dont George Bush, qui a condamné « les actes criminels » de la journée, déplorait hier que « des gens au P-O la haïssent ». Des gens malheureusement haut placés.
PAGE 10