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SYNODE - L’école catholique est-elle toujours un choix stratégique pour l’Église ? Sfeir : Le Liban appartient à toutes ses communautés(photos)

Le synode patriarcal maronite a achevé samedi la première semaine des travaux de sa première session. Les évêques maronites présents tiendront, à partir de ce matin, une retraite spirituelle d’une semaine à Bkerké.
Après ce temps de prière, d’écoute et de révision de vie, les membres du synode patriarcal se retrouveront lundi prochain pour une nouvelle semaine de réunions qui permettra d’achever les interventions sur les deux documents restants et de voter les propositions d’amendements aux documents qui ont été formulées durant la première semaine, que des commissions d’experts sont chargées de rédiger et de situer dans les textes d’origine. Une seconde session se tiendra en juin 2004.
Les membres du synode patriarcal se sont quittés samedi sur un ferme rappel du patriarche que les maronites sont au Liban et non le Liban aux maronites, et que « toutes les interventions au synode ou en dehors de ce contexte devront tenir compte de cette vérité ».
« Nous avons soulevé d’importants sujets tout au long de cette semaine, a déclaré le patriarche, qui concluait les travaux de la journée de samedi. À ce stade, posons-nous la question. Est-ce que les maronites sont au Liban ou le Liban aux maronites ? Nous répondons clairement que ce sont les maronites qui sont pour le Liban. Nous ne saurions entreprendre quoi que ce soit qui donnerait l’impression qu’il n’y a que nous dans ce pays. Le Liban est à nous et à nos partenaires musulmans ainsi qu’aux membres des communautés chrétiennes sœurs. Toutes les interventions au synode ou hors du synode devront tenir compte de cette vérité. C’est une vérité à laquelle nous tenons et notre mission est de nous y tenir de plus en plus, car elle incarne notre présence commune, chrétiens et musulmans qui bâtissons notre avenir sur la base du respect mutuel, de la justice et de l’égalité. »
Le patriarche a également rappelé que, selon Vatican II, l’Église ne s’identifie à aucun système politique, mais se hisse au niveau des principes pour juger telle ou telle politique particulière.
Le chef de l’Église maronite a enfin remercié les membres des Églises-cœurs ainsi que les observateurs des communautés musulmanes et druze, pour leur participation aux travaux du synode, ainsi que les organisateurs de la session.

Déjà-vu
Entamé vendredi, l’examen des documents du troisième dossier s’est terminé samedi. À l’ordre du jour : l’Église maronite apôtre de la modernité, l’Église maronite et l’information, l’Église maronite et la question sociale, l’Église maronite et les questions économiques et enfin l’Église maronite et la terre.
Sur le thème général « Église maronite et modernité », ce sont les écoles catholiques, l’enseignement supérieur et la culture en général qui ont été examinés. L’une des questions les plus pertinentes posées a été de savoir « si l’école catholique fait toujours partie des choix stratégiques de la présence de l’Église au Liban », même si dans certaines de ces écoles, le pourcentage d’élèves musulmans est largement supérieur à celui des élèves chrétiens.
La multiplication des universités catholiques et la concurrence qu’elles se font ont également été mises en question. Des intervenants y voyant un gaspillage d’argent et une dispersion des énergies, surtout lorsque deux universités proches l’une de l’autre décident d’enseigner les mêmes matières.
Chacun des trois ordres religieux maronites a désormais son université (ordre libanais maronite, ordre mariamite, ordre antonin), sans compter le diocèse de Beyrouth qui vient d’ouvrir son université (Saint-Paul de La Sagesse). Ces quatre établissements entrent par ailleurs en concurrence avec l’Université Saint-Joseph, rappelle-t-on.
Du reste, la notion même de « modernité » a besoin d’être mieux cernée, selon plusieurs intervenants.
Sur les autres documents synodaux (information, questions économiques et sociales, rapport à la terre), les propositions ont le goût du déjà-vu. Ainsi, la proposition de création d’une caisse financée par les grandes fortunes maronites, chargée d’acheter les biens-fonds de membres de la communauté contraints, pour des raisons économiques, de les vendre. Ou l’exploitation rationnelle des biens-wakfs de l’Église, le financement de Caritas-Liban, la création de coopératives, etc. Dans ce domaine, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais les initiatives concrètes, qui exigent une révolution des mentalités.
Signalons pour finir que pendant le temps de retraite des évêques maronites, les prêtres et laïcs maronites venus de l’étranger partiront à la découverte du Liban, grâce à un programme spécial de visites et de pèlerinages qui leur a été préparé.

Fady NOUN
Le synode patriarcal maronite a achevé samedi la première semaine des travaux de sa première session. Les évêques maronites présents tiendront, à partir de ce matin, une retraite spirituelle d’une semaine à Bkerké.Après ce temps de prière, d’écoute et de révision de vie, les membres du synode patriarcal se retrouveront lundi prochain pour une nouvelle semaine de...