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INSTALLATION - « 150 watts », de Mounira el-Solh, à la galerie Fennel Rêverie autour de l’image et du souvenir(photos)

Nassib el-Solh, grand amateur de photographies, a rempli des albums de famille entiers. Sa fille Mounira, dont l’installation « 150 watts » est montée à la galerie Fennel (rue Clemenceau) jusqu’au 13 juin, en a sorti certaines de leur boîte et les a mises en confrontation avec des extraits du recueil de poèmes de Bassam Hajjar, The Family Album, Followed By The Passerby in an Edward Hopper Night Scene.
Point commun entre le photographe amateur, le poète et le peintre réaliste américain du début du XXe siècle : un double hommage, un double regard mis en scène par la jeune artiste de 25 ans, qui signe ici sa première exposition personnelle : « J’aime le sens esthétique des photos de mon père, que j’ai découvertes l’année dernière, explique-t-elle, en montrant onze photos en noir et blanc imprimées sur du plexiglas et placées dans une boîte lumineuse (le clin d’œil à l’usage de l’électricité est présent dans le titre de l’installation). Je voulais les utiliser sans encore savoir quoi en faire. C’est en lisant, en janvier dernier, les poèmes de Bassam Hajjar que j’ai eu envie de les réunir. » Faisant face aux clichés représentant des avions de modélisme prenant leur envol à la Broummana High School, en 1967, mêlés à ceux, plus récents, d’appareil de ligne et de radar, une autre boîte lumineuse sur laquelle est disposé un plexiglas teinté à la façon d’un damier, où ont été «déposés» de courts poèmes: «Bassam Hajjar s’arrête sur ce qui n’est pas immédiatement visible, que ce soit lui-même dans un album de famille ou un détail dans un tableau de Hopper», poursuit-elle.

Syndrome de répétition
Des photos de son père, elle met en avant ce qu’elle appelle «l’évolution de la composition du vide», ou comment le ciel, après le passage de l’avion, prend peu à peu toute la place.
Exactement comme dans la reproduction, de plus en plus foncée et toujours sur le support d’une boîte lumineuse, de la photo de Nassib el-Solh représentant, dans un mouvement ascendant, les cousins de ce dernier en visite à la basilique de Harissa.
Troisième élément de l’installation: une vidéo passant en boucle des scènes filmées à bord d’une voiture où, là aussi, le ciel se révèle découpé par les réverbères municipaux, la fin d’un tunnel ou les cheminées des usines. Des images où le quotidien révèle son envoûtant «syndrome de répétition», observées par un passant qui ne s’y arrête pas.
À travers une «rêverie autour de la photo, du souvenir, de l’évolution et du vide», Mounira el-Solh, troisième artiste de l’intéressante galerie Fennel, propose une réflexion sur l’image – l’ «image textuelle», issue de l’instantané mental, des poésies de Bassam Hajjar, en fait évidemment partie –, pièce maîtresse de l’art contemporain qui devient, dans la mise en regard de quatre artistes, un témoin du temps qui passe à l’intérieur d’une existence urbaine.
Diala GEMAYEL
Nassib el-Solh, grand amateur de photographies, a rempli des albums de famille entiers. Sa fille Mounira, dont l’installation « 150 watts » est montée à la galerie Fennel (rue Clemenceau) jusqu’au 13 juin, en a sorti certaines de leur boîte et les a mises en confrontation avec des extraits du recueil de poèmes de Bassam Hajjar, The Family Album, Followed By The Passerby in an...