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Sécurité - L’opération a abouti à la découverte d’une grande quantité d’armes et de munitions Le chef du gang de voleurs de voitures abattu par l’armée à Brital

Brital, un village à part dans la Békaa, refuge des repris de justice et théâtre privilégié de tous les trafics, notamment celui des vols de voitures, véritable cauchemar des Libanais. Depuis des années, l’État libanais tente d’y établir son autorité, et le ministère de l’Intérieur avait même prévu d’y ouvrir rapidement un commissariat. Mais le délicat équilibre tribal et la présence sur place de plusieurs partisans de cheikh Sobhi Toufayli, le dissident du Hezbollah qui pourrait toujours servir pour faire pression sur ce parti, ont poussé l’État à reporter ses projets, se contentant d’envoyer occasionnellement des patrouilles sur place, à la recherche de malfaiteurs. Hier encore, une mission de ce genre a abouti à un échange de tirs entre la patrouille de l’armée et une bande de hors-la-loi, aboutissant à la mort du repris de justice Abbas Tlayss, chef du gang, alors qu’un de ses fils a été grièvement blessé et un autre arrêté.
Abbas Tlayss, dit Abbas el-Halabiyé, 55 ans, est accusé par la justice libanaise de trafic de drogue, vols de voitures, écoulement de faux billets et autres activités du genre, sans oublier les assassinats divers sous couvert de règlements de comptes tribaux. Il est frappé de 44 mandats d’arrêt et de 27 mandats d’amener. Il fait aussi l’objet de 38 jugements par défaut. C’est dire si la police et les services en général le connaissent bien et, en tout cas, le surveillent depuis longtemps. Réfugié à Brital, son village natal, il y a constitué une bande, formée notamment de ses fils et de nombreux membres de la tribu Tlayss, qui compte plusieurs milliers de personnes.

Une bataille en règle
Après des mois d’investigations poussées, l’armée libanaise, en coopération avec les FSI, a finalement décidé de lancer une patrouille dans le fief de cette bande, à la recherche d’armes, de munitions et éventuellement de drogues non écoulées.
Arrivée à Brital hier à l’aube, la patrouille a essuyé des tirs. Ce qui l’a contraint à répliquer. Une bataille en règle s’est déroulée, réveillant l’ensemble du village et provoquant une grande panique chez les habitants. Finalement, Abbas Tlayss a été tué, alors que son fils Hassan a été grièvement blessé, avant d’être transporté, sous haute surveillance, dans un hôpital de la région.
Le second fils de Abbas el-Halabiyé, Hamad, ainsi que d’autres membres du groupe, ont été arrêtés, des mandats ayant été émis à leur encontre. En perquisitionnant dans les refuges de la bande, la patrouille de l’armée a trouvé plusieurs voitures volées ainsi qu’une grande quantité d’armes et de munitions. La totalité du « butin » a été placée sous le contrôle de l’armée, qui a aussitôt établi un cordon de sécurité autour de la bourgade, afin d’éviter des actes de vendettas ou même des fuites de personnes recherchées par la justice. Si l’armée a publié un communiqué officiel relatant l’incident, les habitants de la bourgade ne se sont pas encore manifestés. De même que les soldats syriens, déployés en grand nombre dans la Békaa. Même si, selon l’avis de tous les experts, une telle opération n’aurait pas pu être possible sans leur accord, ou même leur aide. Est-ce enfin le début de la fin du trafic de vols de voitures qui n’en finit pas de terroriser les Libanais ? Abbas Tlayss était peut-être un des chefs de bandes spécialisées dans ce trafic, mais il n’est sans doute pas le seul. En tout cas, le timing de l’opération suscite quelques questions. L’armée a-t-elle attendu d’avoir suffisamment d’éléments pour envoyer une patrouille sur place, ou bien l’opération aurait-elle d’autres objectifs, plus politiques ceux-là ?
Quoi qu’il en soit, le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a expliqué en soirée que la décision d’envoyer l’armée à Brital avait été prise il y a quelques jours par le haut conseil de sécurité.
Interrogé à la télévision, M. Murr a réaffirmé que l’État était déterminé à poursuivre tous les réseaux de criminels et que nul ne devrait se considérer au-dessus des lois.
Le ministre a annoncé à cet égard qu’un plan a été arrêté par les autorités pour combattre la délinquance dans le pays au cours des deux prochains mois. M. Murr s’est abstenu pour le moment de fournir des détails sur ce plan.
Brital, un village à part dans la Békaa, refuge des repris de justice et théâtre privilégié de tous les trafics, notamment celui des vols de voitures, véritable cauchemar des Libanais. Depuis des années, l’État libanais tente d’y établir son autorité, et le ministère de l’Intérieur avait même prévu d’y ouvrir rapidement un commissariat. Mais le délicat...