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Les exercices d’échauffement pour la présidentielle battent leur plein Tout dépendra des circonstances, soutiennent les proches du régime

Selon des loyalistes du haut du panier, le président Lahoud n’a jamais rien sollicité, ni la prolongation de son mandat en tant que commandant en chef ni la présidence de la République. Il n’a donc aucune intention de demander la prorogation de son bail à Baabda. Mais il sait, précisent ces fidèles, que tout dépend, et dépendra toujours, des circonstances régionales et internationales. Le cas échéant, il ne refuserait pas de continuer à servir son pays.
Ceux qui suggèrent, enchaînent ces sources, que le chef de l’État devrait proclamer qu’il ne recherche pas la reconduction de son mandat semblent ignorer qu’en ce faisant, il s’inscrirait comme partie prenante dans la course à la première magistrature. Il en influerait le cours, alors qu’il doit, par fonction, rester au-dessus de toute mêlée. De plus, s’il confirmait vouloir partir, son pouvoir s’en trouverait érodé pendant les 18 mois qui lui restent. Comme il n’a jamais indiqué qu’il souhaitait rester, il n’a pas à déclarer le contraire. Les vétérans se souviennent que c’était exactement l’attitude adoptée en 58 par le président Chamoun, qui avait refusé de proclamer son refus d’une éventuelle réélection, en faisant valoir qu’il n’avait jamais affiché sa volonté de se maintenir au pouvoir. La différence est que le président Chamoun avait organisé, en 57, des élections lui assurant une confortable majorité à la Chambre, ce qui n’est pas le cas pour le président Lahoud. Dont les proches ajoutent que s’il avait voulu préparer efficacement sa reconduction, il aurait empêché la formation d’un cabinet de nouveau présidé par Hariri, qui lui est notoirement opposé. Et qui est en mesure, de toute évidence, de faire capoter toute tentative d’amendement de l’article 49 de la Constitution visant à permettre le renouvellement du mandat présidentiel. D’autant plus facilement que c’est le chef du gouvernement qui établit l’ordre du jour du Conseil des ministres.
Ces remarques omettent cependant un élément essentiel, mille fois expérimenté : si les décideurs le veulent, rien ne peut faire obstacle à la révision de l’article 49 et à la réélection du président Lahoud ou à la prorogation de son mandat, comme ce fut le cas pour le président Hraoui.
Les adversaires du régime soutiennent pour leur part que, pour bien servir les institutions, le chef de l’État devrait lever toute équivoque. En suivant l’exemple du président Sarkis qui avait nettement, ouvertement, rejeté les avances régionales ou autres lui promettant un deuxième mandat. Ces professionnels précisent que, selon toute probabilité, ce n’est pas le chef de l’État lui-même qui souhaite la reconduction, mais certains pôles qui tirent profit de sa présence à Baabda. Ils donnent raison au président quand il demande qu’on gèle un débat, une campagne prématurés. Mais ils répètent que le meilleur moyen de couper court serait encore une proclamation de non-candidature. Selon eux, l’autorité et le prestige de la présidence de la République, notamment dans les instances internationales, ne seraient pas affaiblis, mais au contraire renforcés par une telle initiative. Car la présidence y gagnerait en popularité et en respect. Tout en donnant une leçon institutionnelle à ses successeurs, pour le plus grand bien de la stabilité constitutionnelle et de la démocratie.

Émile KHOURY
Selon des loyalistes du haut du panier, le président Lahoud n’a jamais rien sollicité, ni la prolongation de son mandat en tant que commandant en chef ni la présidence de la République. Il n’a donc aucune intention de demander la prorogation de son bail à Baabda. Mais il sait, précisent ces fidèles, que tout dépend, et dépendra toujours, des circonstances régionales et...