Rechercher
Rechercher

Actualités

DOSSIER RÉGIONAL - Les ambassadeurs des États-Unis et de France reçus au palais Bustros Obeid : Le Liban et la Syrie sont incontournables si on veut une paix globale

«Pour qui veut une paix juste et globale, le Liban et la Syrie sont incontournables ». Ces propos qui s’inscrivent dans la ligne politique générale libano-syrienne, c’est le ministre des Affaires étrangères, M. Jean Obeid, qui les a prononcés, au cours d’une conférence de presse tenue hier au palais Bustros, après une matinée riche en rencontres, notamment avec les ambassadeurs des États-Unis et de France, MM. Vincent Battle et Philippe Lecourtier, et avec le représentant du ministre norvégien des Affaires étrangères au Proche-Orient, l’ambassadeur Jakken Bjorn Lian.
Malgré toutes leurs tentatives, avec le ministre Obeid et aussi avec les ambassadeurs Battle et Lecourtier, les journalistes n’ont pas pu obtenir des détails concrets sur la teneur de l’entretien Bush-Chirac, ni sur la possibilité d’intégrer le Liban et la Syrie à « la feuille de route » palestinienne. Les diplomates ont répété ce qui a été dit dans les communiqués officiels, en ce qui concerne Battle, sur l’engagement ferme du président américain à faire appliquer la fameuse « feuille de route » et en ce qui concerne Lecourtier, sur la détermination du président français à inclure le Liban et la Syrie dans le processus en cours.
De son côté, M. Obeid a précisé que l’ambassadeur américain lui a parlé du climat qui a prévalu dans les sommets de Charm el-Cheikh et d’Aqaba. « J’ai insisté sur le fait qu’il ne peut y avoir de paix sans décision politique, la seule sécurité ne suffit pas. Nous avons aussi longuement discuté avec l’ambassadeur de la nécessité de ne pas ignorer le Liban et la Syrie et surtout de reconnaître le droit des Palestiniens au retour sur leur terre. Nous avons aussi évoqué la rencontre euro-méditerranéenne de Crète et celle de Téhéran et j’ai parlé de la différence entre la résistance et le terrorisme. Nous condamnons bien sûr le terrorisme qui frappe des personnes innocentes, alors que la résistance est légitime lorsqu’un territoire est occupé ».

Respect de toute décision
palestinienne
Selon le ministre des AE, ce sont les politiques israéliennes injustes qui ont exacerbé l’intifada et poussé les gens à choisir la mort plutôt que la vie ou, en tout cas, la voie du sacrifice. « Et si les Palestiniens veulent choisir de renoncer à la résistance armée, a ajouté le ministre, nous respectons leur décisions et nous restons convaincus qu’en définitive, une solution politique véritable passe par un réglement juste et équilibré ».
Concernant l’attitude du Canada et de l’Australie envers le Hezbollah, M. Jean Obeid a déclaré que son ministère s’emploie à tenter de régler ce différend. « Pour le Liban, a-t-il souligné, le Hezbollah est partie intégrante de la vie politique et du tissu social interne. C’est aussi un facteur de stabilité, au Sud notamment. Mais nous souhaitons que le Liban et la Syrie se retrouvent autour de la table des négociations et alors, il ne sera plus nécessaire de recourir aux armes. Le Hezbollah est aussi une partie de la vie de la résistance et celle-ci continuera tant que le territoire sera occupé. De toute façon, la stabilité au Sud est une décision politique ».
L’ambassadeur américain, M. Vincent Battle, qui avait rencontré M. Obeid en présence du directeur des affaires politiques, M. Naji Abi Assi, du responsable de la section des affaires internationales, M. Gébrane Soufane, et du premier conseiller à l’ambassade, Mme Carol Calin, s’est aussi adressé aux journalistes. Il a confirmé l’engagement perceptible chez toutes les parties, à Charm el-Cheikh et à Aqaba, à obtenir l’application de la « feuille de route ». L’ambassadeur a insisté sur la détermination du président George W. Bush à aboutir à une paix globale.

« Il est temps d’ouvrir
tous les dossiers »
L’ambassadeur de France, M.Philippe Lecourtier, a, de son côté, évoqué le sommet d’Évian, qui est intervenu alors que la communauté internationale apparaissait assez divisée. « Ce sommet, a-t-il dit, n’est pas une réunion du Conseil de sécurité, mais une rencontre politique entre les dirigeants d’une vingtaine de pays, représentant pratiquement l’ensemble de la planète. Je pense que nous avons réussi à dépasser la phase des conflits et ce qui compte désormais, c’est le climat de coopération américaine avec le reste du monde. Dans ce contexte, l’Europe a un rôle important à jouer ».
M. Lecourtier a reconnu que l’Europe n’est pas encore tout à fait au cœur des décisions, « du moins comme nous le souhaitons, mais ce qui s’est passé au cours des derniers jours est porteur d’un nouvel espoir. Toutefois, nous ne devons pas nous contenter de petits pas, qui se limitent à des questions sécuritaires. Nous devons avoir une vision politique pour pouvoir calmer le jeu de façon décisive». L’ambassadeur de France a réitéré la position officielle de son pays, qui souhaite que le processus s’étende au Liban et à la Syrie, « qui n’ont pas seulement leur mot à dire, mais aussi des intérêts à faire valoir. Je crois d’ailleurs que cette question a été abordée au sommet d’Évian, non pas dans les débats officiels, mais dans les échanges informels d’idées».
« Il est temps que tous les dossiers soient ouverts », a encore déclaré M. Lecourtier, ajoutant toutefois ignorer la nature du mécanisme qui pourrait être adopté dans ce but.
«Pour qui veut une paix juste et globale, le Liban et la Syrie sont incontournables ». Ces propos qui s’inscrivent dans la ligne politique générale libano-syrienne, c’est le ministre des Affaires étrangères, M. Jean Obeid, qui les a prononcés, au cours d’une conférence de presse tenue hier au palais Bustros, après une matinée riche en rencontres, notamment avec les...