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RESTAURATION L’histoire vraie d’une icône miraculeuse(PHOTOS)

« En 35 ans de métier, je n’ai jamais vécu une telle expérience », affirme Michael Kaylas, le célèbre restaurateur grec d’icônes, le visage éclairé d’un sourire radieux. Depuis que le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, et le comité de restauration de la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes du centre-ville lui ont confié, il y a huit mois, la restauration d’une icône représentant une «Vierge à l’enfant », Michael Kaylas a vécu des choses extraordinaires.

Il a ainsi compris qu’il fallait manifester à l’égard de la sainte image un respect, une vénération tout particuliers. En effet, il lui est vite apparu qu’il ne pouvait pas recouvrir l’œuvre d’un voile pendant les pauses. Et qu’il fallait placer le tréteau au centre de son atelier à Londres (où il l’avait transportée pour la traiter) et nulle part ailleurs. Car autrement pleins de déboires se produisaient dans la maison.
« La Vierge miraculeuse », comme il la nomme désormais, a manifesté, à d’autres reprises, sa volonté au cours de la restauration. « Dès que quelque chose lui déplaisait, la Vierge miraculeuse le faisait savoir, raconte-t-il. Ainsi, plusieurs fioles de produits chimiques, que j’étais sur le point de lui appliquer, se sont brisées sans raison. Jusqu’à ce que je trouve le bon produit. »
Des « incidents » destinés à guider Michael Kaylas dans sa difficile mission, car l’icône était extrêmement endommagée. « Les couleurs étaient recouvertes d’une épaisse couche calcaire. Son bois était complètement desséché et sur le point de s’effriter. J’ai craint de ne parvenir à la remettre en état. Aujourd’hui j’estime que j’ai pu accomplir ce délicat travail grâce à la Vierge miraculeuse», affirme le restaurateur. Qui soutient par ailleurs avoir obtenu, avec sa femme, de nombreuses grâces personnelles lors du séjour de l’icône chez eux.

Un artiste de grand talent
Avant d’entreprendre son travail, Michael Kaylas a procédé aux examens d’usage pour déterminer ses origines. « C’est sans doute un artiste de grand talent qui a peint cette icône, signale-t-il. Il a employé les matériaux les plus précieux et le bois de noyer que l’on n’utilise pas en général dans l’art iconographique. Ce bois, qui a la particularité d’être lourd et de couleur uniforme (sans cercles concentriques), a été traité par assemblage de trois parties. L’artiste a d’abord posé une couche d’or sur l’ensemble avant de commencer à peindre. L’œuvre ainsi réalisée est absolument admirable, car les couleurs se fixent difficilement sur l’or. Il a réussi a les faire tenir en utilisant un liquide prélevé dans le pancréas d’un veau ! Par ailleurs, cette image sainte, peinte selon la technique byzantine d’Antioche, me permet de supposer que son auteur était de la région. Elle remonterait au XVIIe siècle. On pourrait la dater entre l’an 1600 et 1640. J’ai également découvert que la couleur bleue utilisée provient du lapis-lazuli, une pierre semi-précieuse rapportée sans doute d’Afghanistan. »
Michael Kaylas n’a pas totalement effacé les traces de la guerre, « parce que, dit-il, ce sont des “ blessures ” qui font partie de son histoire ». Le restaurateur, qui l’a rapportée au métropolite Élias Audeh, a narré à ce dernier l’histoire des manifestations extraordinaires de la Vierge miraculeuse. Une icône que cet artiste, qui a à son actif la réparation d’une trentaine d’œuvres sacrées par an, n’oubliera jamais.
« Elle m’a apporté, outre de nombreuses grâces, un sentiment de paix intérieure indescriptible », conclut-il.
« En 35 ans de métier, je n’ai jamais vécu une telle expérience », affirme Michael Kaylas, le célèbre restaurateur grec d’icônes, le visage éclairé d’un sourire radieux. Depuis que le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audeh, et le comité de restauration de la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes du centre-ville lui ont confié, il y a huit mois, la...