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Communautés - Audacieux plaidoyer de Michel Eddé en faveur des écoles catholiques Les voix de la famille, des prêtres et des jeunes se sont fait entendre hier, au synode patriarcal maronite

Dans l’amphithéâtre de la maison d’accueil Notre-Dame du Mont, où se tient depuis lundi le premier synode patriarcal maronite depuis 150 ans, la voix des femmes a enfin retenti pour défendre la famille contre tout ce qui la menace ou la désintègre.
L’occasion en a été donnée par le débat sur le deuxième dossier abordé par le synode, celui du renouveau pastoral. Dans ce dossier figurent des documents sur le rôle des laïcs dans l’Église, la situation des prêtres, la famille et les jeunes.
Sur les onze interventions au sujet de la famille, sept émanaient de femmes, religieuses, épouses ou laïques consacrées. Ont pris la parole sur ce dossier Mme Nouhad Makhlouf, épouse de prêtre, Sr Yolla Nasr, Sr Clotilde Dibé, Sr Clémence Hélou, Mme Philou Karmizi (de l’Église maronite chypriote), Jocelyne Khoueyri et Simone Moubarak, par ailleurs membre du comité central du synode.
Des propositions concrètes ont été faites pour contrecarrer ce qui détruit la famille, notamment la lutte pour une législation pénalisant la pornographie, l’enseignement de la morale conjugale à l’école, le respect par le corps médical chrétien de l’enseignement de l’Église sur l’avortement, la création d’une commission nationale pour les affaires de la famille, la protection de la vie familiale par des lois spécifiques (le congé paternité !), la création d’un institut de la famille.
Sur ce sujet, il a également été question des sectes et des médias, du handicap physique, de la vieillesse et de leur impact sur la famille, du travail de la femme et de la pauvreté, de la séparation forcée des couples pour des raisons économiques, de la drogue, des ravages d’une mauvaise préparation au mariage et des naufrages prématurés de tant de relations conjugales, des tribunaux religieux et de leur réputation de vénalité, justifiée ou non.
Dans ces déserts spirituels que sont devenus certains pans de la société, des « oasis spirituelles » existent sous la forme de mouvement d’apostolat laïcs que les paroisses maronites sont invitées à associer à leur mission.

La voix des jeunes
et des prêtres
Avec la voix de la famille, se sont fait entendre hier deux autres, celles des prêtres de paroisse et des jeunes.
Le plaidoyer le plus éloquent en faveur des prêtres de paroisse a été prononcé par Mgr Youhanna el-Hajje, archevêque de Tripoli et coordonnateur des travaux de la commission qui en a établi le dossier. Pour ces prêtres débordés assumant, outre leurs charges pastorales, des fonctions sans rapport avec leur mission, Mgr Hajje a recommandé la création d’un fonds qui doit leur assurer des soins médicaux adéquats, la réactivation du service diaconal, un salaire décent qui leur permette d’accomplir leur service pastoral libre des soucis de la vie quotidienne, une formation plus riche.
Enfin, le synode patriarcal a pu entendre des interventions axées sur la pastorale des jeunes, de ceux qui, selon Jean-Paul II, sont l’« avenir de l’Église » comme de ceux qui sont indifférents aux « racines antiochiennes de l’Église maronite », et ne demandent qu’un travail décent, un logement ou une formation universitaire abordable.

L’engagement des laïcs
Dans ce paysage, l’intervention de Michel Eddé a détonné. Partant d’une phrase de l’Évangile selon saint Jean, et avec le tonus qu’on lui connaît, l’ancien ministre a affirmé que le verset « J’ai encore des brebis qui ne sont pas de cet enclos » a valeur universelle. Si les chrétiens ne sont pas « du monde » ils n’en sont pas moins « dans le monde », a-t-il ajouté, et doivent le rester, sans chercher à se séparer d’un environnement dont ils sont appelés à être « le sel et le levain ». M. Eddé a donc plaidé avec passion pour les écoles catholiques, dont il a souligné l’importance. « On se désole que les élèves de certaines écoles catholiques sont à 80 % musulmans. Mais que veut-on de mieux ? s’est-il exclamé. C’est sur les bancs de l’école que chrétiens et musulmans apprennent le mieux à vivre ensemble et à s’accepter, vivant les mêmes valeurs. »
Plusieurs interventions sont venues confirmer ce plaidoyer pour un engagement audacieux dans la vie publique, notamment dans la vie politique. « Si la politique n’est pas tout, elle est dans tout », a affirmé l’un des intervenants, citant Emmanuel Mounier et se faisant l’écho d’un autre membre laïc du synode qui a demandé que le document sur les laïcs comprenne un appel explicite à l’engagement politique, « une voie de service difficile, mais irremplaçable ».

Fady NOUN

Kabalan ce matin à Fatka

Le vice-président du Conseil supérieur chiite, Abdel Amir Kabalan, est attendu ce matin à la maison d’accueil Notre-Dame du Mont (Fatqa), où il suivra les travaux du synode patriarcal maronite.
La nouvelle de cette visite prend son sens d’une déclaration faite mardi par le mufti jaafarite dans laquelle il affirmait regretter de n’avoir pas été invité au synode.
Pourtant, on apprend de source bien informée qu’avant l’ouverture des travaux, une délégation présidsée par Mgr Youssef Béchara, évêque maronite d’Antélias et secrétaire général du synode, s’était rendue auprès des chefs spirituels des trois grandes communautés sunnite, chiite et druze, pour les inviter officiellement à nommer un représentant qui assisterait au travaux à titre d’« observateur ».
Sur la liste officielle des personnes qui assistent aux travaux, figurent les noms de MM. Mohammed Sammak, pour la communauté sunnite, Ali el-Hassan, représentant les chiites, et Nabih el-Aawar, pour la communauté druze.
Dans l’amphithéâtre de la maison d’accueil Notre-Dame du Mont, où se tient depuis lundi le premier synode patriarcal maronite depuis 150 ans, la voix des femmes a enfin retenti pour défendre la famille contre tout ce qui la menace ou la désintègre.L’occasion en a été donnée par le débat sur le deuxième dossier abordé par le synode, celui du renouveau pastoral. Dans ce...