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Le délégué syrien empêche son homologue égyptien de mentionner le plan de paix Les parlementaires arabes ignorent la « feuille de route » et soutiennent l’intifada

On s’attendait à ce que la « feuille de route » figure en tête des priorités de la deuxième et dernière journée des travaux de l’Union des parlementaires arabes (UPA) à Beyrouth. Celle-ci a préféré éluder la question, du moins dans ses recommandations finales. Une approbation de ce document aurait certainement embarrassé le Liban et la Syrie qui, rappelons-le, sans l’avoir rejeté expressément, estiment toutefois être marginalisés par le plan. Du reste, le délégué syrien a empêché son homologue égyptien de faire figurer une recommandation sur la question. Les parlementaires arabes ont réussi à contourner la difficulté en faisant abstraction de la « feuille de route » au moment où celle-ci était au centre des discussions de Charm el-Cheikh et de Aqaba. Bien que la majorité des délégations présentes à cette conférence vienne de pays qui sont favorables au plan du quartette, les parlementaires ont quand même tenu à exprimer leur soutien à l’intifada, alors que le Premier ministre palestinien, Mahmoud Abbas, appelait, au sommet de Aqaba, à sa « démilitarisation”. Ces paradoxes confortent les déclarations du président de la Chambre, Nabih Berry , qui avait relevé la veille l’absence de solidarité entre les pays arabes et leur « impuissance » à faire front commun face aux menaces qui planent sur la région.
Si la question palestinienne et la situation dans les territoires occupés ont occupé une grande place dans les résolutions finales, aucune mention n’a été faite de la « feuille de route », malgré les multiples interventions avortées du délégué égyptien, qui a tenté de convaincre les participants d’introduire une phrase réclamant « l’exécution à la lettre » de ce document par Israël. Ce dernier a été interrompu par le délégué syrien, qui lui a coupé la parole à plusieurs reprises en changeant à chaque fois de sujet dans le but de créer une diversion. C’est ce dernier qui a finalement obtenu gain de cause, puisque la séance sera levée quelques minutes plus tard avant que les chefs des délégations ne se réunissent une dernière fois pour l’adoption du texte final.
Autre point de litige, la question de l’Irak qui a fait l’objet d’une discussion de dernière minute entre le délégué koweïtien et le délégué syrien, le premier ayant réclamé avec insistance que soit mis l’accent sur les « crimes commis par l’ancien régime (irakien) et sur les charniers récemment découverts ». Une proposition à laquelle s’est opposé le délégué syrien.
Sur la question palestinienne, les parlementaires arabes ont réaffirmé leur soutien total à l’intifada. Ils ont en outre condamné les agressions israéliennes contre le peuple palestinien et la répression dont ces derniers sont victimes. Mettant en garde contre la politique d’implantation suivie par l’État hébreu, les parlementaires ont affirmé que le chemin vers la paix passe par la fin de l’occupation et la reconnaissance des droits des Palestiniens, notamment leur droit au retour. Ils ont en outre invité les pays arabes à améliorer les conditions de vie des réfugiés palestiniens installés chez eux. Ils ont enfin réaffirmé la nécessité de parvenir à une paix juste et globale dans la région conformément aux résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité.
Les parlementaires ont par ailleurs souligné leur soutien à la Syrie « dans la récupération du Golan », et au Liban dans sa revendication des fermes de Chebaa.
Concernant l’Irak, les parlementaires ont réclamé la fin de l’ingérence extérieure et stigmatisé l’occupation américano-britannique. Ils ont réclamé un rôle pour les « Nations unies dans la mise en place d’un gouvernement intérimaire en Irak » et salué la décision du Conseil de sécurité de lever l’embargo imposé à ce pays depuis 1990. Condamnant les attentats perpétrés à Ryad et à Casablanca, ils ont dénoncé le terrorisme sous toutes ses formes.
Auparavant dans la journée, les chefs des délégations arabes s’étaient rendus auprès du chef de l’État, Émile Lahoud, en compagnie de Nabih Berry. M. Lahoud a affirmé devant ses visiteurs la nécessité pour les pays arabes de mettre de côté les dissensions marginales et d’œuvrer en vue de consolider la solidarité arabe pour faire face aux défis qui menacent la région. il a estimé que les parlements, qui incarnent la représentation populaire, constituent le pilier de l’unité arabe dans la mesure où ils reflètent la volonté des peuples de la région qui aspirent à cette unité. Le chef de l’État en en outre souligné que le Liban et la Syrie ont réitéré devant les responsables en visite dans la région leur position en faveur d’une paix juste et globale et d’une application des résolutions internationales.
Je.J.
On s’attendait à ce que la « feuille de route » figure en tête des priorités de la deuxième et dernière journée des travaux de l’Union des parlementaires arabes (UPA) à Beyrouth. Celle-ci a préféré éluder la question, du moins dans ses recommandations finales. Une approbation de ce document aurait certainement embarrassé le Liban et la Syrie qui, rappelons-le, sans...