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Dossier régional - Concertations entre le Hezbollah et le Hamas avant le sommet de Aqaba Les milieux politiques divisés sur la relance du processus de paix

Les milieux politiques au Liban ont accueilli diversement les développements survenus ces dernières quarante-heures sur le plan de la relance du processus de paix au Proche-Orient.
Au lendemain du sommet arabo-américain de Charm el-Cheikh et avant même la tenue de celui de Aqaba, qui a réuni hier le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et son homologue palestinien, Mahmoud Abbas, autour du président George W. Bush, la séparation entre ceux qui souhaitent donner une chance aux efforts américains en cours et ceux qui y sont résolument hostiles s’est déjà opérée.
Officiellement, le Liban n’avait encore reçu, jusqu’à hier soir, aucun rapport de ses missions à l’étranger sur les résultats des deux sommets, pas plus que sur celui du G8 à Évian, au cours duquel le Proche-Orient a occupé une part non négligeable des discussions.
Évian et Charm el-Cheikh ont toutefois été au centre d’un entretien que le chef du gouvernement, Rafic Hariri, a eu hier matin avec l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle, à la demande de ce dernier. M. Battle s’est abstenu de toute déclaration à l’issue de l’entretien.
Interrogé par la radio de la BBC sur la position de Beyrouth à l’égard des décisions annoncées à Charm el-Cheikh, tant pour ce qui est du soutien des Arabes modérés à la « feuille de route » qu’en ce qui concerne leur engagement à lutter contre le terrorisme, le ministre de l’Information, Michel Samaha, s’est employé à faire preuve de bonne volonté tout en réitérant les réserves du Liban, qui n’avait pas été invité à ce sommet, tout comme la Syrie.
« Si Charm el-Cheikh est le sommet de l’engagement à parvenir à une solution globale, alors il est le bienvenu », a déclaré M. Samaha, ajoutant que toute « feuille de route » qui ambitionne d’atteindre un tel objectif « devrait nécessairement passer par Beyrouth et Damas ».
« Notre absence du sommet est une chose, notre présence au cœur du problème en est une autre », a-t-il souligné, notant qu’il fallait « interroger ceux qui ont appelé à la tenue du sommet pourquoi ils ont jugé inutile d’inviter le Liban et la Syrie. »
L’ancien Premier ministre Sélim Hoss est autrement plus sévère. Il a estimé, dans une déclaration, que Charm el-Cheikh a débouché sur « une condamnation du droit des Arabes à résister contre l’occupation » et à « une légitimation par les Arabes de l’occupation américaine de l’Irak ».
Le Renouveau démocratique, formation que préside le député du Metn, Nassib Lahoud, est aux antipodes de cette conception. « Avec le démarrage dans la pratique du mécanisme de la “feuille de route”, par le biais des sommets de Charm el-Cheikh et de Aqaba, l’occasion de parvenir à un règlement sérieux du conflit israélo-arabe pointe à l’horizon », estime le RD dans un communiqué. « À condition que les États-Unis s’engagent à user de leur influence grandissante pour pousser le gouvernement de Sharon dans la voie de la paix juste et globale », s’empresse-t-il toutefois d’ajouter.
Quant aux partis et courants dits « nationaux », ils ont dénoncé avec virulence, dans un communiqué conjoint, auquel se sont associées des organisations palestiniennes radicales, des résolutions qui « visent à anéantir les causes arabes et à définir comme étant du terrorisme la politique de résistance contre les occupations sioniste et américaine ». Parallèlement, la relance du processus de paix contraint les formations les plus radicales à la concertation. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et le chef du bureau politique du Hamas palestinien, Khaled Mechaal, se sont ainsi rencontrés mardi à Beyrouth, à la veille du sommet de Aqaba, ont annoncé hier les deux formations dans des communiqués distincts.
« Nous, résistants, ne sommes pas inquiets, même si nous sommes visés dans des sommets comme celui-là, parce que nous estimons que les projets de ce genre sont voués à l’échec », a déclaré cheikh Nasrallah, cité dans le communiqué du Hezbollah.
« C’était une réunion de concertation. Une rencontre à tonalité politique, pas militaire », a pour sa part expliqué à Reuters un membre du bureau politique du Hamas. S’exprimant hier, à l’occasion de la commémoration à l’ambassade d’Iran du 14e anniversaire du décès de l’imam Khomeyni, sayyed Nasrallah a mis en garde mercredi contre le « transfert » des Palestiniens en dehors des territoires qu’a consacré selon lui le sommet d’Aqaba.
« Nous décelons derrière la demande (de reconnaître l’État d’Israël) l’idée du projet de transfert et de déplacement des Palestiniens de 1948 », a déclaré sayyed Nasrallah. « Ce n’est pas la première fois que grands et petits, géants et nains se réunissent pour prendre des décisions visant à liquider les mouvements de résistance en Palestine », a-t-il ajouté.
« Ceux qui veulent liquider la résistance et remettre la terre, l’eau et les lieux saints à Bush et Sharon détruisent cette nation (palestinienne), alors que ceux qui la défendent avec leur sang et leur âme sont ses vrais propriétaires », a-t-il conclu.
Les milieux politiques au Liban ont accueilli diversement les développements survenus ces dernières quarante-heures sur le plan de la relance du processus de paix au Proche-Orient. Au lendemain du sommet arabo-américain de Charm el-Cheikh et avant même la tenue de celui de Aqaba, qui a réuni hier le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, et son homologue palestinien, Mahmoud...