En ce qui concerne l’épineuse question des relations avec Hariri, les lahoudistes martèlent d’abord avec force qu’il n’y a, de la part de leur guide, aucun ressentiment d’ordre personnel à l’encontre du Premier ministre. Ils relèvent ensuite que, de leur point de vue, ce n’est pas de conflit qu’il faut parler. Mais de divergences normales, simples, naturelles. Dans toute république, ajoutent-ils, il arrive que les dirigeants aient des conceptions différentes pour ce qui est des mécanismes d’exécution à adopter, tout en s’entendant sur les principes. Pour eux, s’il se répand dans l’air comme des effluves d’empoignades, la faute en est aux haririens. Qui, toujours selon les mêmes loyalistes proches de Baabda, ne manquent aucune occasion pour s’en prendre au régime, en particulier dans les médias qu’ils contrôlent. Au sujet de la toute dernière confrontation en Conseil des ministres, les lahoudistes soutiennent que le chef de l’État n’avait nulle intention d’attaquer pour attaquer (le plan Hariri d’expropriations). Mais qu’il était de son droit, voire de son devoir, de formuler des remarques, des observations sur un projet relatif finalement au développement national. Et ils répètent que la présidence de la République n’a jamais formé le projet d’affaiblir le président Hariri, en contestant ses propositions d’expropriations ou ses plans pour la ville de Beyrouth qu’il considère comme son fief électoral.
Quoi qu’il en soit, on envisage un déblocage sur la question des expropriations. Le CDR serait prié de revoir sa copie, en prenant en compte les multiples remarques émises par les ministres lors de la dernière séance du Conseil. Ce qui devrait jouer en faveur de la province, désavantagée dans le projet initial par rapport à Beyrouth, selon les ministres.
Reste la controverse sur les prérogatives, cheval de bataille actuel des haririens. Les lahoudistes répliquent que rien n’est fait pour rogner le pouvoir de la présidence du Conseil. Mais, en pratique, et si les relations ne s’améliorent pas sous l’impulsion de Damas, le camp proche du régime pourrait recourir à une riposte tactique : remettre sur le tapis, tant qu’à y faire, les exigences toujours insatisfaites de la vice-présidence du Conseil...
I.D.
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