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JAZZ - Le chanteur de Philadelphie jusqu’au 14 juin au Blue Note Café JD Walter met en pratique son imagination(PHOTOS)

Combien faut-il écouter de chanteurs de jazz pour être convaincu, enthousiasmé, par l’un d’entre eux ? Beaucoup, semble-t-il, surtout depuis la fin des années 60. Pourtant, les apprentis chanteurs sont pléthore aux États-Unis et si peu percent. À l’évidence, ils intéressent moins le public qu’un pianiste, un saxophoniste ou un bassiste. Bonne nouvelle : le Blue Note Café a dégoté à Philadelphie JD Walter, un chanteur blanc d’une trentaine d’années qui tord le coup d’une remarquable manière au cliché du « jazz singer » à la voix acidulée et aux refrains énamourés.
Crâne rasé de près, deux anneaux aux oreilles, grand sourire carnassier (un « must » pour les chanteurs qui s’adressent de facto à son public féminin) aussitôt transformé en concentration dès qu’il rentre dans la phase de l’interprétation.

Esprit du jazz
Comme tous les musiciens audacieux, JD Walter a longtemps évolué dans l’apprentissage classique : chorales dès son plus jeune âge, mère professeur de piano, formation spécialisée au Texas, d’où il est originaire : «Adolescent, je jouais de la batterie dans un groupe sans vraiment comprendre le jazz, explique-t-il pendant une courte pause, entre un café et une cigarette. Je voulais à la fois faire partie de la mélodie et créer comme un musicien.»
Fort de cette conviction, JD Walter part pour la Hollande retrouver la chanteuse et professeur Deborah Brown et revient dans son pays se faire rapidement une place au soleil auprès des jazzeux de Philadelphie, qui apprécient le naturel de sa voix, la légèreté de son timbre et son exceptionnelle capacité à s’approprier une chanson : « Pour moi, l’esprit du jazz, c’est le dialogue, poursuit-il. Il me fallait le créer en mettant en pratique mon imagination. »
Accompagné à Beyrouth du pianiste Faure Basulto, du bassiste Carlos Abou Chabké et du batteur Walid Tawil, il reproduit le trio d’instruments de son album Sirens in the C-House (2000, Dreambox Media). Un cinquième participant, un « loop » (enregistreur de sons reproduits en boucle, employé habituellement pour la guitare ou la basse), donne à la performance un tour totalement nouveau : « J’ai acheté cette machine l’année dernière, après avoir entendu comment le bassiste Jacko Pastorias l’utilisait, explique-t-il. J’ai trouvé cela très intéressant pour la voix.»
Les amateurs de Diana Krall, le pendant féminin de JD Walker, aimeront à coup sûr la voix de ce dernier, la très grande qualité de ses «scattings» (onomatopées fredonnées à grande vitesse) et, avant toute chose, la façon unique dont cet artiste s’approprie les mots et leur injecte ses émotions du moment, celui de la scène. Une belle parenthèse au milieu de la pléiade d’instrumentistes de jazz étrangers qui sont passés par le club de la rue Makhoul.

Diala GEMAYEL
Combien faut-il écouter de chanteurs de jazz pour être convaincu, enthousiasmé, par l’un d’entre eux ? Beaucoup, semble-t-il, surtout depuis la fin des années 60. Pourtant, les apprentis chanteurs sont pléthore aux États-Unis et si peu percent. À l’évidence, ils intéressent moins le public qu’un pianiste, un saxophoniste ou un bassiste. Bonne nouvelle : le Blue Note...