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Transports - La compagnie devait assurer trois vols hebdomadaires sans escale La liaison aérienne Montréal-Beyrouth d’Air Canada annulée pour raisons de sécurité

Air Canada a annoncé lundi que le gouvernement canadien lui avait retiré « pour des raisons de sécurité nationale » la permission d’assurer la seule liaison directe entre l’Amérique du Nord et le Liban. Du coup, ce sont 4 410 réservations effectuées jusqu’en octobre qui vont être annulées, selon l’agent d’Air Canada au Liban, Nagi Ataya.
« Nous avons appris la décision du gouvernement au cours des 48 dernières heures », a déclaré Bill Bredt, vice-président pour la gestion du réseau d’Air Canada, cité dans un communiqué, repris hier par l’AFP dans une dépêche datée de Montréal.
Air Canada devait lancer hier le seul service sans escale entre le continent nord-américain et le Liban, au départ de Montréal, avec trois vols hebdomadaires à bord d’un Boeing 767 de 212 sièges.
« Invoquant des raisons de sécurité nationale, le gouvernement fédéral a ordonné à l’OTC (Office des transports du Canada) de suspendre la licence qu’il avait octroyée à Air Canada le 28 mars 2003 », a indiqué la compagnie.
Un porte-parole du solliciteur général du Canada (l’équivalent du ministre de l’Intérieur) n’a pas voulu détailler les raisons ayant poussé le gouvernement à interdire les vols d’Air Canada sur Beyrouth. « Nous avons pris cette décision afin d’assurer la sécurité de notre système de transport national », s’est-il contenté de déclarer, ajoutant que la décision s’appuyait sur une analyse du service canadien du renseignement de sécurité.
La décision a été communiquée à la Direction générale de l’Aviation civile ainsi qu’à l’agent du Canada au Liban. Mais selon certaines informations, le chef du gouvernement, Rafic Hariri, aurait reçu, lundi soir, l’ambassadeur du Canada, Michel Duval, qui lui aurait fait part de la décision du gouvernement canadien. M. Hariri aurait également pris contact avec son homologue canadien, Jean Chrétien.
Le ministre des Transports et des Travaux publics, Négib Mikati, doit recevoir au cours des prochaines 48 heures M. Duval, pour s’enquérir auprès de lui des motivations de cette décision, a-t-on indiqué de sources officielles à L’Orient-Le Jour. Celle-ci serait liée, selon ces mêmes sources, aux mesures de sécurité prises par les autorités américaines pour surveiller l’entrée d’étrangers sur leur territoire. Des voyageurs venant en direct du Liban vers le Canada peuvent facilement embarquer de nouveau vers les États-Unis, a-t-on expliqué de mêmes sources. Mais cette information reste à vérifier, surtout que l’ambassadeur du Canada n’était pas joignable hier.
On sait que le Canada a emboîté le pas aux États-Unis, interdisant sur son territoire le Hezbollah, considéré comme étant une organisation terroriste.
Selon M. Nagi Ataya, le communiqué des autorités canadiennes ne donne pas de précisions sur les raisons de l’annulation de la liaison aérienne avec Beyrouth. « Le 23 mars dernier, a-t-il déclaré à L’Orient-Le Jour, nous avions obtenu un permis de l’Office des transports du Canada (OTC) pour assurer des vols directs vers le Liban et nous avons été surpris par l’initiative du gouvernement qui a adressé une lettre à l’OTC lui demandant de suspendre ce permis. »
M. Ataya n’a pas été en mesure de dire si cette décision est provisoire ou définitive. « Les autorités canadiennes nous demandent seulement de nous conformer aux textes des communiqués qu’elles nous adressent », a-t-il précisé, soulignant que 4 410 passagers avaient effectué, jusqu’en octobre 2003, des réservations pour des vols directs au Liban. Celles-ci doivent être maintenant annulées.
Les passagers à destination du Liban sont partis hier de Montréal, mais Air Canada les déposera dans un aéroport européen où ils prendront un second vol vers Beyrouth, a indiqué la compagnie.
« Nous sommes déçus de cette décision », a déclaré Bill Bredt en soulignant qu’après l’annonce de cette nouvelle liaison, la réponse du public avait été « très positive » parmi « la communauté libanaise, à Montréal particulièrement, mais aussi ailleurs en Amérique du Nord ».
La compagnie se voit maintenant contrainte de trouver des solutions de rechange pour ses clients, au moment même où elle tente par tous les moyens de se restructurer à l’abri de la justice pour éviter la faillite.
Lundi, le titre du transporteur aérien canadien avait gagné 15 % à la Bourse de Toronto, à 1,92 dollar canadien (1,40 dollar américain) au lendemain de l’accord conclu entre la direction et ses 3 150 pilotes sur la réduction des coûts de main-d’œuvre.
Croulant sous des dettes de 13 milliards de dollars canadiens (9,51 milliards de dollars américains), Air Canada est placée depuis début avril sous la protection de la loi canadienne sur les faillites. La compagnie a maintenant l’accord de principe des neuf syndicats de ses employés pour se restructuer, mais elle doit encore s’entendre avec ses fournisseurs et ses créanciers pour pouvoir assurer sa viabilité.
Air Canada a annoncé lundi que le gouvernement canadien lui avait retiré « pour des raisons de sécurité nationale » la permission d’assurer la seule liaison directe entre l’Amérique du Nord et le Liban. Du coup, ce sont 4 410 réservations effectuées jusqu’en octobre qui vont être annulées, selon l’agent d’Air Canada au Liban, Nagi Ataya.« Nous avons appris la...