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Un doctorat honoris causa décerné à Khatami par l’UL Le président iranien appelle à un ordre mondial régi par « l’éthique et le savoir » (photo)

«L’éthique que je vous invite à respecter est celle qui va constituer un terrain fertile au dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions. » C’est sur cette idée d’éthique combinée au savoir et à la politique, « un triangle » solidement soudé, que le président Mohammed Khatami a fondé hier son discours à l’Unesco où il venait de se voir décerner un doctorat honoris causa en sciences politiques par l’Université libanaise. Devant plusieurs centaines de personnes venues assister à la cérémonie organisée en son honneur, le président iranien a appelé à l’établissement d’un ordre mondial régi par « l’éthique et le savoir ». Et c’est sur un magnifique message d’espoir que M. Khatami clôturera son discours, en invitant à une prière « de pluie » qui viendrait effacer les traces de sang laissées par la guerre en Irak. C’est à 10 heures du matin, comme prévu au programme, que le président iranien a fait son entrée au milieu d’un parterre de personnalités qui l’attendaient déjà depuis une bonne demi-heure. Accompagné du chef de l’État, le général Émile Lahoud, M. Khatami avançait arborant son éternel sourire et saluant de la tête tous ceux que son regard croisait. Sur l’estrade, en robe rouge et noir, les doyens, directeurs et professeurs de l’Université libanaise se sont levés d’un même mouvement pour acclamer leur hôte. L’hymne national iranien, suivi de l’hymne de l’UL, a marqué le début de la cérémonie qui a été inaugurée par le doyen de la faculté de droit et des sciences politiques, Georges Charaf. Présentant le président iranien, M. Charaf a mis l’accent sur l’érudition de cet « homme constamment à la recherche de la connaissance et de la vérité ». Il a en outre rendu hommage à l’esprit de celui qui a longtemps été à la recherche de « points de rencontre entre les religions célestes, à partir du principe de l’unicité de la vérité prônée par les religions monothéistes, face à tous ceux qui prétendent avoir le monopole de cette vérité ». Bref, celui qui a entamé le dialogue des cultures, pour mieux enraciner « la culture du dialogue », a précisé l’intervenant. Quant à l’homme de pouvoir, il a prouvé que « la politique, avant d’être une praxis au quotidien, est avant tout une conviction et des prises de position fondées sur des principes mis au service de l’homme », a précisé M. Charaf. À son tour, le recteur de l’UL a pris la parole pour souhaiter la bienvenue à celui « que l’on reconnaît à sa sérénité, à son esprit éclairé et à sa foi solide », a-t-il dit. Relevant que la présence du chef de l’État iranien au Liban est d’autant plus importante que le Proche-Orient traverse une crise, M. Kobeissi a relevé qu’il s’agit d’une période où « la politique se mêle au militaire et à l’idéologique ainsi qu’à des visions incertaines » sur l’avenir fondées sur l’illusion, l’intolérance et la raison du plus fort. D’où le fameux appel lancé par M. Khatami à l’Onu en faveur d’un dialogue des cultures, a-t-il dit, « non dans le but de réagir ou pour éviter le conflit, mais pour marquer les spécificités (des peuples) et le droit à la différence ». Et M. Kobeissi de conclure sur une note d’espérance en invitant le président iranien à venir le rejoindre sur la tribune pour recevoir son doctorat honorifique. Revêtant la robe traditionnelle rouge et noir au milieu d’un flot d’applaudissements, M. Khatami a reçu son doctorat des mains du recteur de l’université avant de prendre à son tour la parole. « L’université se trouve au carrefour de la connaissance et de la politique. C’est en ce sens qu’elle joue un rôle influent dans les développements sociaux », a indiqué le président iranien dont les propos en persan ont été traduits en arabe. « Toutes les fois que l’université s’est trouvée à l’avant-garde du progrès et des transformations sociales, une révolution s’est simultanément opérée au niveau des sciences, de l’homme et de la société », a-t-il ajouté. Il a appelé en outre les universitaires, enseignants et étudiants « à agir dans leur milieu car il n’existe par de connaissance pure. Toute connaissance naît et grandit dans son milieu naturel ». Pour le responsable iranien, « le politique, l’éthique et le savoir doivent former un triangle qui vaincra alors le monde des ténèbres dans lequel nous vivons ». Citant le poète irakien Badr Chaker as-Sayyab, il a appelé en conclusion à faire la prière de pluie, afin que soit lavé le sang à l’eau de pluie et que fleurisse l’espoir en Irak. Je. J.
«L’éthique que je vous invite à respecter est celle qui va constituer un terrain fertile au dialogue entre les cultures, les civilisations et les religions. » C’est sur cette idée d’éthique combinée au savoir et à la politique, « un triangle » solidement soudé, que le président Mohammed Khatami a fondé hier son discours à l’Unesco où il venait de se voir...