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Liban-Iran - Faute de temps, le débat tant attendu n’a pas eu lieu Khatami à l’USJ : Réconcilier religion et liberté(photo)

Le sourire modeste, au milieu d’une nuée de gardes de sécurité, le président Khatami a rendu une visite hautement symbolique, hier, au campus de l’Université Saint-Joseph, rue Huvelin. Mais, faute de temps et d’organisation, le débat tant attendu avec le corps académique de l’université n’a pas eu lieu, et la présence du chef de l’État iranien sur les lieux s’est contentée d’être un échange de discours entre le recteur Sélim Abou, le doyen de la faculté de droit et de sciences politiques de l’USJ et le président Khatami. Arrivé avec près de 45 minutes de retard, en raison de ses engagements antérieurs – le meeting de la Cité sportive et une visite au siège de l’administration de l’Université libanaise, secteur du Musée –, le président Khatami a entamé son discours par une référence religieuse chrétienne. « Nous sommes là dans la seconde plus ancienne université libanaise, a-t-il dit, une université portant le nom de l’un des plus grands saints de la religion chrétienne. » Sur le thème liberté et religion., le président Khatami a ensuite parlé de l’antagonisme historique entre ces deux notions, en sorte que dans l’histoire humaine, la religion a presque toujours brimé la liberté et la liberté persécuté la religion. « Ce faisant, on a porté atteinte et à la religion, et à la liberté », a affirmé le président Khatami. Le chef de l’État iranien a ensuite plaidé pour la conciliation historique de cette « antinomie humaine » qui a entraîné tant de morts, tué tantôt au nom de la religion, tantôt au nom de la liberté. Il a plaidé aussi pour « une adaptation de la religion aux exigences des temps modernes », comme à une « libération de la liberté » de l’esclavage des passions., « afin que le monde que nous connaissons devienne celui que le Christ et Mahomet ont cherché à instaurer ». Le président Khatami a conclu sa brève intervention en affirmant qu’à travers l’histoire, ceux qui détiennent le pouvoir politique se sont servis de la culture et de la religion pour parvenir à leurs propres desseins, mais qu’il est temps que les hommes du pouvoir se mettent au service de la religion et de la culture, « comme je le suis aujourd’hui, modeste étudiant au service de la connaissance ». L’intervention du président Khatami avait été précédée de deux courts mots d’accueil du père Sélim Abou s.j., recteur de l’USJ, et du Pr Fayez Hajj-Chahine, doyen de la faculté de droit, qui accueillaient le chef de l’État iranien. Le recteur de l’USJ n’a pu s’empêcher, au début de son allocution, de faire allusion à la cause libanaise, en affirmant qu’il se félicite de ce que l’Iran et le Liban soient étroitement liés « par leur foi commune dans la justesse de leurs causes et le droit des peuples à décider de leur sort ». En allusion à la présence du président iranien sur le campus de l’USJ, symbole d’ouverture culturelle et d’opposition politique, le recteur de l’USJ s’est félicité de ce que le président Khatami ait tenu à « donner à sa visite une dimension nationale, en accordant à notre université cette rencontre exceptionnnelle et en voulant remettre à notre bibliothèque les premières copies de ses ouvrages : La pensée politique musulmane et Le dialogue des cultures : la cause des causes du XXIe siècle ». Le P. Abou a souligné que c’est justement pour servir cette cause que l’USJ a créé l’institut d’études islamo-chrétiennes, et qu’il va créer prochainement une chaire d’anthropologie du dialogue des cultures. Pour sa part, le Pr Hajj-Chahine a rendu hommage à la modestie scientifique du grand hôte et a énuméré divers projets académiques marquant l’existence d’un échange culturel entre l’Iran et l’USJ. Parmi les privilégiés dont l’ambassade d’Iran a approuvé la présence sur le campus de l’USJ, citons le ministre Bahige Tabbarah, la députée Nayla Mouawad, M. Nasser Saïdi, le bâtonnier Raymond Chédid et M. Ghassan Tuéni.
Le sourire modeste, au milieu d’une nuée de gardes de sécurité, le président Khatami a rendu une visite hautement symbolique, hier, au campus de l’Université Saint-Joseph, rue Huvelin. Mais, faute de temps et d’organisation, le débat tant attendu avec le corps académique de l’université n’a pas eu lieu, et la présence du chef de l’État iranien sur les lieux...