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Conférence sur l’écotourisme à l’Usek « Le Liban a besoin d’une politique environnementale », affirme Boueiz

«Le Liban doit adopter une politique environnementale, non seulement parce que la nature y est belle, mais parce que, entre la guerre et notre sens inexistant des responsabilités, nous avons gaspillé trop de temps et vivons actuellement une catastrophe écologique. » C’est par ces mots que le nouveau ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a entamé hier son intervention sur l’écotourisme, lors d’une conférence sur ce sujet, organisée à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) par les facultés d’agronomie et de gestion de cet établissement. « L’environnement est un domaine où il est possible d’avoir une marge de manœuvre plus vaste, afin de s’occuper de problèmes qui sont, en définitive, plus importants que d’autres », a déclaré le ministre. M. Boueiz a réitéré sa volonté de « mettre au point un nouveau cadre juridique qui accorde au ministère une capacité d’intervention sur le terrain et de supervision de l’exécution des projets, avec des moyens dissuasifs ». Il a espéré que « dans deux mois au maximum, nous pourrons soumettre ces textes au Conseil des ministres ». Il a déclaré avoir pris la tête d’un ministère qui a « de grands besoins, une équipe très qualifiée et beaucoup d’études ». Pour ce qui est de l’écotourisme, M. Boueiz a rappelé les principaux textes de loi pour la protection de l’environnement, adoptés, selon lui, grâce aux efforts du ministère. On apprend, au détour d’une phrase, que l’un d’eux, le décret d’organisation du travail des carrières, devra être modifié incessamment, sans précisions supplémentaires. Le ministre rappelle toutefois que le succès de l’écotourisme dépend du partenariat entre le gouvernement, le secteur du tourisme, les populations locales et les touristes eux-mêmes. « Les compagnies touristiques doivent prendre l’initiative de mesures pour réduire la pollution, surtout dans un contexte où la pollution politique sévit et affecte les différentes composantes de l’environnement », a-t-il ajouté. Le second conférencier, Ricardo Haber, expert environnemental, a profité de son intervention abondamment illustrée pour se lancer dans une diatribe contre les pratiques qui ne respectent pas l’environnement, les politiques inadaptées et les responsables inactifs. « Que faisons-nous pour préparer notre pays à l’écotourisme, qui deviendra le secteur principal du siècle actuel ? » s’est-il demandé. « Rien que des paroles. Souvent, ceux qui prétendent défendre le mieux la nature sont ceux qui la détruisent le plus. » M. Haber a abordé d’une manière très globale le sujet de l’écotourisme, montrant par des exemples concrets l’impact positif de telles activités sur le développement durable, donc sur les populations locales et étayant son exposé de statistiques. « L’écotourisme représente désormais 60 % de l’ensemble du tourisme mondial », a-t-il dit. « Le nombre des écotouristes est passé de 157 à 236 millions. Leur contribution aux PNB des pays visités s’est élevée de 93 à 233 milliards de dollars. » Toujours selon M. Haber, l’écotourisme a, en gros, poussé les responsables des pays concernés à élaborer des politiques de protection des ressources naturelles et de développement durable, incité les autorités locales à s’occuper sérieusement des atouts naturels de leur région et encouragé les populations à reconnaître la valeur de leur patrimoine naturel et culturel et à le préserver de la destruction. La réussite de l’écotourisme dépend évidemment de la préservation de la faune et de la flore caractéristiques du pays, parce que l’écotouriste « n’accepte pas de se rendre dans des sites dégradés et pollués et n’est pas intéressé par les constructions artificielles ». La conférence avait été introduite par le recteur de l’Usek, le père Karam Rizk, qui a plaidé pour une utilisation plus rationnelle par les Libanais de leurs ressources naturelles, pour la lutte contre la désertification et pour la préservation de l’héritage culturel. « Les observateurs notent que la croissance annuelle de l’écotourisme dans le monde se situe entre 10 et 30 %, alors que celle du tourisme traditionnel n’est que de 4 % dans les pays qui sont des destinations privilégiées », a poursuivi le père Rizk. « Où se situe le Liban sur la carte mondiale de l’écotourisme ? » a-t-il conclu. S.B.
«Le Liban doit adopter une politique environnementale, non seulement parce que la nature y est belle, mais parce que, entre la guerre et notre sens inexistant des responsabilités, nous avons gaspillé trop de temps et vivons actuellement une catastrophe écologique. » C’est par ces mots que le nouveau ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, a entamé hier son intervention...