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Vie politique - En attendant les retrouvailles, jeudi, de Kornet Chehwane Le camp loyaliste se désagrège et l’opposition se raffermit

Tel est pris qui croyait prendre. Le camp loyaliste voulait marginaliser l’opposition. Et même la disloquer. En lui inventant un vis-à-vis, le Rassemblement parlementaire de concertation. En tentant aussi, et surtout, de dissocier Kornet Chehwane de Bkerké. En lui portant des coups de massue comme l’invalidation du mandat de Gabriel Murr, la fermeture de la MTV ou les matraquages d’étudiants. Un moment, l’opposition a paru effectivement en baisse de forme. Ses piliers ne s’entendaient plus très bien. Et il n’est pas déraisonnable de penser que certains de ses membres ont pu mollir en rêvant d’un portefeuille ministériel. Mais comme les décideurs se sont passés de leurs services, ces nobles âmes ont retrouvé aisément le sentier lumineux de l’esprit critique. Qui doit sans doute marquer le communiqué du 15, date des retrouvailles de Kornet Chehwane. En face, c’est un tableau de désunion qui s’offre à la vue. Dès les premières prises de contact de la nouvelle formule ministérielle, les figures de proue du camp loyaliste se sont mises à s’étriper. Sur des thèmes parfois nouveaux, parfois récurrents. D’entrée de jeu, Khalil Hraoui a pris à partie Hariri sur l’affaire du cellulaire. Puis il y a eu le malentendu retentissant entre Sleiman Frangié et le chef de l’État. Puis Abdel Rahim Mrad a fait exploser à son tour une bombe sonore. En s’en prenant, dans un quotidien koweïtien, au chef du gouvernement au moment même où ce dernier visitait le Koweït. Pour tenter d’effacer les séquelles de la position adoptée contre ce pays, à la Ligue, par Mahmoud Hammoud quand il était ministre des AE. Hariri, qui a la phobie d’une reprise des anciennes pratiques contestataires, a dénoncé cette échappée du ministre Mrad. Il pensait même écarter ce dernier. Mais Berry et d’autres sont intervenus pour l’en dissuader. Moyennant quoi Mrad a précisé que ses déclarations sont anciennes et non pas d’actualité. De son côté, Assaad Hardane, ministre du Travail, a attaqué à son tour le Premier ministre. En lui reprochant de bloquer par ses revendications nominales le remplacement du conseil d’administration de la CNSS. Parallèlement, le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, a ouvert le feu sur le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, au sujet des fantaisies comptables (vingt millions de dollars par mois !) au service mécanique auto. Quant à Kabalan Issa el-Khoury, il a tout bonnement annoncé la disparition du Rassemblement parlementaire de concertation cité plus haut. Bref, il n’y a plus de front du pouvoir et le seul ciment qui subsiste reste l’allégeance, ou la fidélité, à un même tuteur. Dans ce cadre, cependant, on note en coulisses de sourds fléchissements. Des sons de cloche, parfois très officiels, qui tout en réitérant l’attachement indéfectible au jumelage ne cessent de souligner la nécessité de préserver de bonnes relations avec les USA. Ce qui est généralement interprété comme un signe d’affaiblissement sinon de faiblesse. Alors que, tout au contraire, quand Bkerké proclame qu’on ne peut pas accabler un partenaire dans l’épreuve en faisant allusion à Damas, on y voit une manifestation de force tranquille. Ce que confirme ce député membre de la Rencontre qui affirme qu’il est désormais impossible de quitter le groupe tant il est soudé. Derrière des objectifs communs et malgré des divergences de vues, notamment sur les méthodes d’action ou de réaction à adopter. Philippe ABI-AKL
Tel est pris qui croyait prendre. Le camp loyaliste voulait marginaliser l’opposition. Et même la disloquer. En lui inventant un vis-à-vis, le Rassemblement parlementaire de concertation. En tentant aussi, et surtout, de dissocier Kornet Chehwane de Bkerké. En lui portant des coups de massue comme l’invalidation du mandat de Gabriel Murr, la fermeture de la MTV ou les...