Métamorphose

Changer. Pour ne pas être changé. En statue de sel. Comme la femme de Loth fuyant Sodome et Gomorrhe. Antres de dérive devenues Sohmor et Yohmor, au pied du mont Hébron. Alias Golan. Le message de Biblic Bush à Damas, relayé par Powell, est d’une clarté de feu céleste. Changer. De politique d’abord. L’antiaméricanisme larvé doit être gommé. Ce qui implique, ipso facto puisque les deux font la paire, qu’il faut fortement tempérer l’hostilité héréditaire vouée à l’État hébreu. Et du même coup, rompre avec les Perses. Seule concession : le virage à 180 degrés ne se ferait pas obligatoirement sur l’aile. Mais suivant une courbe large et lente. En y mettant les formes, pour sauver la face. Comme pour éviter un effet boomerang au niveau de l’opinion arabe ou islamique. Du lest est du reste déjà lâché. Autant que la mouvance extrémiste palestinienne, dont les bureaux se ferment. Soi-disant avec son consentement, voire à sa propre demande. Changer. De système ensuite. Condition plus lointaine et nettement plus élastique. On n’insisterait pas trop là-dessus si l’aggiornamento politique requis au plan régional est bien amorcé. Comme on laisserait au tuteur, devenu pupille, son droit de regard sur certain petit pays voisin. Dont l’avenir, en tout état de cause, reste plus que jamais incertain. J.I.