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Liban-Iran - Première visite d’un président iranien depuis la Révolution islamique Le Hezbollah au cœur des entretiens de Khatami à Beyrouth(photo)

La visite officielle du 12 au 14 mai au Liban du président iranien, Mohammed Khatami – qui arrivera à Beyrouth dans la soirée de lundi –, sera éminemment politique et attirera l’attention et l’intérêt de moults cercles diplomatiques, notamment américains. Ne serait-ce qu’à la lumière de l’actualité proche-orientale et de ses perpétuels rebondissements depuis plusieurs mois, et parce que Washington estime que l’Iran (l’objet de nombreuses accusations) est un élément poids lourd de l’équation politique régionale – avec, en toile de fond, la résolution du conflit israélo-arabe –, puisque Téhéran est particulièrement impliqué au Liban-Sud, de par son appui naturel et inconditionnel au Hezbollah. Sans compter le soutien qu’il apporte à la résistance palestinienne dans les territoires occupés. Des sources bien informées citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, affirment que Washington continue de se baser sur des renseignements colportés par les services secrets israéliens, selon lesquels Téhéran arme, entraîne, finance et appuie politiquement le Hezbollah. Pour ces sources, le parti intégriste sera au cœur des entretiens du n° 1 iranien avec les responsables libanais en général et avec le chef de l’État, Émile Lahoud, en particulier. Sachant que celui-ci bénéficie d’une estime toute spéciale dans la capitale iranienne, en raison de son soutien total et irréversible au Hezb. Un soutien qui a attiré au président Lahoud bien des reproches de la part de plusieurs puissances étrangères, qui lui ont demandé, à plusieurs reprises, de tempérer ses ardeurs pro-Hezbollah. Sauf que pour l’instant Émile Lahoud continue de ne pas céder, malgré tous les changements post-Saddam, et la nouvelle méthodologie politique en vigueur, particulièrement coercitive avec les pays qui refusent d’obtempérer. Quoi qu’il en soit, l’ambassadeur américain Vincent Battle a déjà entamé ses contacts, toujours selon les sources bien informées, pour se mettre un tant soit peu au parfum. Et connaître si possible les grandes lignes des positions que viendra défendre Mohammed Khatami à Beyrouth en ce qui concerne les différentes pressions US : démantèlement et démilitarisation du Hezb, déploiement de l’armée libanaise le long de la ligne bleue, etc. L’ambassadeur Battle veut également savoir le degré d’une éventuelle coopération iranienne avec les États-Unis, eu égard au sérieux du ton de ces derniers. D’autant plus que pour l’ensemble des responsables, les exigences « non négociables » américaines sont tout sauf des menaces en l’air, en raison des atomes crochus entre les intérêts US et ceux de l’État hébreu. Et leur vision commune selon laquelle le Hezb est « une organisation terroriste à l’intérieur du territoire libanais, et ayant des ramifications à l’extérieur ». Le secrétaire d’État US, Colin Powell, l’a répété au cours de sa conférence de presse à Baabda la semaine dernière, et Israël a toujours considéré que les armes du Hezbollah, que celui-ci dirige contre les terres israéliennes, constituent bel et bien « un danger stratégique ». Il n’empêche, ces sources ont tenu à rappeler que tout désarmement du parti intégriste ne se décide que par le Liban, la Syrie et l’Iran, et ne saurait être débattu qu’au sein de réunions étroites, et sans quelque procès-verbal que ce soit. Pour sa part, l’ambassadeur libanais en poste à Téhéran, Adnane Mansour, a informé hier les responsables de l’ambiance qui règne dans les couloirs officiels iraniens, ainsi que de la teneur des dossiers qui seront proposés à Beyrouth par la délégation iranienne, après qu’ils eurent fait l’objet d’intenses concertations à Téhéran. Le diplomate libanais a ainsi préparé une série de rapports sur la politique régionale de l’Iran, notamment en ce qui concerne l’Irak et l’ère post-Saddam. Et si le sujet brûlant des discussions bilatérales reste le moyen de faire face, raisonnablement, aux menaces US à l’encontre du Hezbollah, et d’éviter son démantèlement, plusieurs autres dossiers seront évoqués entre les deux parties : le conflit israélo-arabe à la lumière de la « feuille de route », l’Irak et quel rôle, réaliste, pragmatique, pour l’Iran. Enfin, il convient de signaler que ce n’est pas la première visite de Mohammed Khatami au Liban – où il était déjà venu en 1997, lorsqu’il était ministre de la Culture et de l’Orientation –, mais bien la première d’un président iranien depuis la Révolution islamique de 1979.
La visite officielle du 12 au 14 mai au Liban du président iranien, Mohammed Khatami – qui arrivera à Beyrouth dans la soirée de lundi –, sera éminemment politique et attirera l’attention et l’intérêt de moults cercles diplomatiques, notamment américains. Ne serait-ce qu’à la lumière de l’actualité proche-orientale et de ses perpétuels rebondissements depuis...