Exécutif - Lahoud expose au gouvernement le résultat de la visite de Powell à Beyrouth Premier Conseil des ministres, après la confiance, placé sous le signe de la solidarité et de la discrétion

Les débuts du nouveau cabinet Hariri avaient été marqués par des tiraillements et des échanges de propos aigres-doux au sein même du gouvernement. Pour remettre quelque peu les pendules à l’heure, le premier Conseil des ministres, tenu hier soir, après le vote de confiance a été placé d’entrée de jeu par le président Émile Lahoud sous le signe de la solidarité et de la... discrétion. Les membres du gouvernement ont ainsi été invités par le chef de l’État à s’abstenir de filtrer à la presse des informations sur les débats interministériels et à n’exprimer leurs éventuels griefs ou critiques que dans le cadre des séances du cabinet. Si bien que même les décisions ordinaires prises hier soir au cours du Conseil des ministres n’ont pas été évoquées dans le traditionnel communiqué officiel lu par le ministre de l’Information au terme de la réunion. Parallèlement à cette consigne de discrétion, le président Lahoud a invité les membres du gouvernement à préserver la «solidarité ministérielle », soulignant qu’une fois que le gouvernement prend une quelconque décision, tous les ministres sont tenus de s’y conformer. Après avoir fourni ces premières directives, le chef de l’État a évoqué succinctement le bilan de la visite que le secrétaire d’État américain, Colin Powell, a effectuée samedi dernier à Beyrouth. M. Rafic Hariri a ensuite rendu compte du résultat des entretiens qu’il a eus en début de semaine au Koweït afin de dissiper le malaise qui a marqué les relations entre le Liban et l’émirat à la suite des développements en rapport avec la guerre en Irak. Au terme de ce double exposé politico-diplomatique, les débats ont porté sur l’ordre du jour et sur certains points relatifs à la marche du travail au sein de l’Exécutif. Le ministre Talal Arslane – qui a mis fin hier soir à sa bouderie observée au lendemain de la formation du gouvernement – a soulevé la question de l’adoption d’un règlement interne au Conseil des ministres. M. Hariri est intervenu à ce sujet pour affirmer qu’une telle mesure nécessite un amendement de la Constitution et qu’en tout état de cause, il était réceptif à toute suggestion susceptible d’être présentée sur ce plan. Le ministre de l’Intérieur, Élias Murr, a ensuite pris la parole pour soulever la question des accusations lancées par le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, concernant des malversations financières au niveau du service de la mécanique des voitures (relevant du ministère de l’Intérieur). M. Murr a indiqué qu’il avait réclamé l’ouverture d’une instruction judiciaire à ce propos et qu’il était déterminé à prendre les mesures qui s’imposent au cas où les accusations s’avéreraient fondées. Le Conseil des ministres a, d’autre part, pris note du verdict du Conseil d’État qui a approuvé le recours présenté par la Ligue maronite pour invalider le décret controversé sur les naturalisations adopté en juin 1994. Dans la déclaration qu’il a faite à l’issue de la réunion, le ministre de l’Information, Michel Samaha, a qualifié ce verdict de « particulièrement important ». « Nous devons suivre la mise en application de cette décision afin qu’elle se fasse de façon scrupuleuse et de manière à rectifier les erreurs commises dans le décret en question qui avait été critiqué par de nombreuses parties », a déclaré M. Samaha, qui a indiqué que le verdict du Conseil d’État était sans appel. Notons que la séance du Conseil des ministres a duré près de deux heures trente. Elle a eu lieu en l’absence du vice-Premier ministre, Issam Farès, et du ministre de la Santé, Sleiman Frangié. La semaine prochaine, le Conseil des ministres devrait être saisi du dossier de la Sécurité sociale.