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Controverse persistante entre Washington et le tandem Beyrouth-Damas

Il n’est pas interdit de rêver. À Beyrouth, certains se demandent si le secrétaire d’État US s’est laissé convaincre par les arguments libanais. Et s’il va les défendre face aux faucons de Washington favorables à Tel-Aviv. D’autres pensent que Powell n’est en tout cas pas venu pour écouter. Mais pour délivrer un même message répétitif et impératif : déploiement de l’armée libanaise le long de la ligne bleue, neutralisation de l’aile militaire du Hezbollah, retrait des Syriens, pas d’interférence avec la « feuille de route ». Les réponses libanaises sont aussi claires : l’armée est déjà présente au Sud. Elle n’est certes pas déployée à la frontière, mais cela pour des raisons qui relèvent de la seule estimation du gouvernement libanais. Si le but recherché est d’assurer le calme et la sécurité, ils existent déjà. L’objectif étant ainsi atteint, les instruments comptent peu. Le désarmement du Hezbollah et le retrait des forces syriennes sont liés à la réalisation de la paix. Quant à la « feuille de route », elle concerne les Palestiniens, tout comme le sort de l’Irak ne doit relever que des Irakiens. À partir de cette position, commune, le Liban et la Syrie attendent donc qu’on établisse pour eux aussi un plan de règlement. En base de l’application des résolutions de l’Onu et des principes de Madrid. Aujourd’hui, l’évolution dépend de la ligne que les États-Unis vont suivre. Comme de la disposition de Sharon à accepter une paix véritable. Ce qui annulerait les causes de la résistance armée du Hezbollah comme de la présence des forces syriennes au Liban. Il est assez évident, cependant, que les Israéliens ne sont pas près de restituer le Golan à la Syrie et Chebaa aux Libanais. Leur gouvernement fait passer la sécurité avant la paix. En exigeant le déploiement de l’armée libanaise à la frontière et la neutralisation du Hezbollah. Une position que les faucons de Washington sont tentés de soutenir. Ils pourraient dès lors insister lourdement pour le déploiement de l’armée libanaise sur la ligne bleue et le désarmement du Hezb, sous prétexte qu’Israël a appliqué la 425, ce que le Liban conteste à cause de Chebaa. À ce dernier propos, les radicaux américains, comme les Israéliens, soutiennent que cette enclave n’est pas soumise à la 425 mais à la 242 en termes de légalité internationale, puisqu’il y a équivoque sur la nationalité des hameaux, libanaise ou syrienne. Un point qui n’a pas été tranché, du moment que le Liban n’a pas fait homologuer ses droits auprès de l’Onu en accord avec la Syrie. Tant que cette formalité n’est pas accomplie, Chebaa continuera à être légalement liée au statut du Golan, ajoutent les ultras de Washington. Pour qui la 425 étant maintenant appliquée, il faut que la Syrie, de son côté, respecte la 520 et se retire du Liban. D’autant que si la Syrie veut contrer l’occupation de son Golan par Israël, elle doit le faire à partir de son propre sol et non du territoire libanais. Émile KHOURY
Il n’est pas interdit de rêver. À Beyrouth, certains se demandent si le secrétaire d’État US s’est laissé convaincre par les arguments libanais. Et s’il va les défendre face aux faucons de Washington favorables à Tel-Aviv. D’autres pensent que Powell n’est en tout cas pas venu pour écouter. Mais pour délivrer un même message répétitif et impératif :...