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Remise quasi solennelle, par Battle, de la « feuille de route » aux autorités locales

Pour bien marquer le sérieux de leur engagement à l’égard de la reprise du processus de paix, les Américains procèdent à des remises quasi solennelles de la « feuille de route » aux gouvernements de la région. À Beyrouth, c’est l’ambassadeur Vincent Battle qui va se charger d’une telle mission. On peut un peu s’étonner que Washington assume une telle initiative, du moment que le document en question est le produit d’un quartette groupant également l’Onu, la Russie et l’Europe. Mais le rôle US reste doublement majeur. D’abord parce qu’ils sont les initiateurs de la conférence fondatrice de Madrid. Ensuite, parce que c’est à leur secrétaire d’État, Colin Powell, que les dirigeants syriens et libanais ont pu poser en premier des questions sur le processus, à l’occasion de sa récente visite à Damas puis à Beyrouth. Les Libanais surtout, indiquent des sources informées, se sont montrés désireux d’être notifiés officiellement. Pour être en mesure de formuler, le cas échéant, des observations déterminées. Ou pour réclamer des rajouts, notamment au sujet du rejet de l’implantation, thème essentiel pour eux. Si Washington, indiquent les mêmes sources, satisfait si rapidement à une telle curiosité libanaise, ce n’est pas sans arrière-pensée. Car en impliquant Beyrouth comme Damas, l’on étend implicitement la « feuille de route » au volet libano-syrien. Alors que la position de ces deux capitales est que le texte concerne le dossier palestinien, ce qui signifie qu’il faut l’équivalent pour le Golan et pour Chebaa. En tout cas, la Syrie et le Liban disent et répètent qu’ils souscriront, pour les Palestiniens, à tout ce que ces derniers accepteront de signer. C’est-à-dire, virtuellement, à l’officialisation en 2005 de la création d’un État palestinien, au bout de trois étapes distinctes, par le biais d’une conférence internationale. Un chemin semé d’embûches. Par Sharon qui, bien avant de recevoir sa copie de la « feuille de route » la semaine dernière (en même temps qu’Abou Mazen), a posé des conditions rédhibitoires. Présentées sous forme d’amendements au document du quartette. Il refuse que Jérusalem soit la capitale du futur État palestinien. Et il ne veut même pas reconnaître la souveraineté potentielle de cet État sur l’ensemble de la Cisjordanie. Les USA ont fait la sourde oreille à ces demandes. Mais Sharon compte les plaider lors de sa visite à Bush, le 18 du mois en cours. La requête libano-syrienne d’un plan complémentaire est tout à fait justifiée. La « feuille de route » ne parle pas du tout, en effet, du Golan, de Chebaa ou des prisonniers détenus par Israël. Elle se contente d’indiquer que, durant la troisième étape, il faudra négocier pour une solution équitable, mais également réaliste, du problème des réfugiés palestiniens. Or, à ce propos, Sharon a tout de suite fait savoir qu’il rejette catégoriquement le droit de retour. Le Liban, pour sa part, se plaint de la grave lacune de la « feuille de route » concernant la question des 350 000 réfugiés palestiniens présents sur son sol. Leur implantation mettrait en effet en danger la stabilité du pays, en bouleversant les données démographiques qui fondent la coexistence nationale. Les dirigeants libanais ont incidemment rappelé à Powell que la Constitution libanaise, fille du pacte de Taëf cautionné par Washington, prohibe dans son prologue l’implantation autant que la partition. Ils ont même évoqué le spectre d’une reprise de la guerre intestine si le complot de l’implantation devait passer. Ils ont beaucoup insisté sur ce point. En se demandant comment on peut fermer les dossiers dits sécuritaires en gardant un bouillon de culture en effervescence comme la question des réfugiés, qui peut mettre en péril la paix dans la région. À cause de la position de refus affichée par Sharon. Powell s’est montré compréhensif. Il a indiqué, lors de sa conférence de presse ultérieure, qu’il est nécessaire de trouver une solution pour les réfugiés. En ajoutant qu’il est également impératif de régler tous les volets, afin que le processus ne s’arrête pas au dossier palestinien mais puisse déboucher sur une paix générale. On considère à Beyrouth que ces éléments constituent la partie positive des entretiens avec le secrétaire d’État. Philippe ABI-AKLPour bien marquer le sérieux de leur engagement à l’égard de la reprise du processus de paix, les Américains procèdent à des remises quasi solennelles de la « feuille de route » aux gouvernements de la région. À Beyrouth, c’est l’ambassadeur Vincent Battle qui va se charger d’une telle mission. On peut un peu s’étonner que Washington assume une telle initiative, du moment que le document en question est le produit d’un quartette groupant également l’Onu, la Russie et l’Europe. Mais le rôle US reste doublement majeur. D’abord parce qu’ils sont les initiateurs de la conférence fondatrice de Madrid. Ensuite, parce que c’est à leur secrétaire d’État, Colin Powell, que les dirigeants syriens et libanais ont pu poser en premier des questions sur le processus, à l’occasion de sa récente visite à Damas puis à Beyrouth. Les Libanais surtout, indiquent des sources informées, se sont montrés désireux d’être notifiés officiellement. Pour être en mesure de formuler, le cas échéant, des observations déterminées. Ou pour réclamer des rajouts, notamment au sujet du rejet de l’implantation, thème essentiel pour eux. Si Washington, indiquent les mêmes sources, satisfait si rapidement à une telle curiosité libanaise, ce n’est pas sans arrière-pensée. Car en impliquant Beyrouth comme Damas, l’on étend implicitement la « feuille de route » au volet libano-syrien. Alors que la position de ces deux capitales est que le texte concerne le dossier palestinien, ce qui signifie qu’il faut l’équivalent pour le Golan et pour Chebaa. En tout cas, la Syrie et le Liban disent et répètent qu’ils souscriront, pour les Palestiniens, à tout ce que ces derniers accepteront de signer. C’est-à-dire, virtuellement, à l’officialisation en 2005 de la création d’un État palestinien, au bout de trois étapes distinctes, par le biais d’une conférence internationale. Un chemin semé d’embûches. Par Sharon qui, bien avant de recevoir sa copie de la « feuille de route » la semaine dernière (en même temps qu’Abou Mazen), a posé des conditions rédhibitoires. Présentées sous forme d’amendements au document du quartette. Il refuse que Jérusalem soit la capitale du futur État palestinien. Et il ne veut même pas reconnaître la souveraineté potentielle de cet État sur l’ensemble de la Cisjordanie. Les USA ont fait la sourde oreille à ces demandes. Mais Sharon compte les plaider lors de sa visite à Bush, le 18 du mois en cours. La requête libano-syrienne d’un plan complémentaire est tout à fait justifiée. La « feuille de route » ne parle pas du tout, en effet, du Golan, de Chebaa ou des prisonniers détenus par Israël. Elle se contente d’indiquer que, durant la troisième étape, il faudra négocier pour une solution équitable, mais également réaliste, du problème des réfugiés palestiniens. Or, à ce propos, Sharon a tout de suite fait savoir qu’il rejette catégoriquement le droit de retour. Le Liban, pour sa part, se plaint de la grave lacune de la « feuille de route » concernant la question des 350 000 réfugiés palestiniens présents sur son sol. Leur implantation mettrait en effet en danger la stabilité du pays, en bouleversant les données démographiques qui fondent la coexistence nationale. Les dirigeants libanais ont incidemment rappelé à Powell que la Constitution libanaise, fille du pacte de Taëf cautionné par Washington, prohibe dans son prologue l’implantation autant que la partition. Ils ont même évoqué le spectre d’une reprise de la guerre intestine si le complot de l’implantation devait passer. Ils ont beaucoup insisté sur ce point. En se demandant comment on peut fermer les dossiers dits sécuritaires en gardant un bouillon de culture en effervescence comme la question des réfugiés, qui peut mettre en péril la paix dans la région. À cause de la position de refus affichée par Sharon. Powell s’est montré compréhensif. Il a indiqué, lors de sa conférence de presse ultérieure, qu’il est nécessaire de trouver une solution pour les réfugiés. En ajoutant qu’il est également impératif de régler tous les volets, afin que le processus ne s’arrête pas au dossier palestinien mais puisse déboucher sur une paix générale. On considère à Beyrouth que ces éléments constituent la partie positive des entretiens avec le secrétaire d’État. Philippe ABI-AKL
Pour bien marquer le sérieux de leur engagement à l’égard de la reprise du processus de paix, les Américains procèdent à des remises quasi solennelles de la « feuille de route » aux gouvernements de la région. À Beyrouth, c’est l’ambassadeur Vincent Battle qui va se charger d’une telle mission. On peut un peu s’étonner que Washington assume une telle initiative, du...