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Le CPL dénonce la politique de deux poids, deux mesures du pouvoir Deux étudiants aounistes toujours en état d’arrestation

Deux jeunes étudiants, arrêtés lors de la manifestation antisyrienne d’Achrafieh, samedi, restent en détention. Si l’un deux est toujours hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de France, à cause de la violence exercée sur lui par les agents de l’ordre, l’autre a été déféré hier devant le tribunal militaire pour « résistance aux forces de l’ordre ». Tony Harb, un des responsables estudiantins du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), qui avait harangué les manifestants près du palais Bustros, est toujours placé sous garde policière à l’HDF où il est soigné à cause de contusions provoquées par les coups de crosse et de pied qu’il a reçus. Peter Murr a été pour sa part déféré devant le commissaire adjoint du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Maroun Zakhour, qui a engagé des poursuites judiciaires contre lui, pour « résistance aux forces de l’ordre ». Parallèlement, la répression de la manifestation organisée par le CPL pour réclamer l’application de la résolution 520, au moment où le secrétaire d’État américain, Colin Powell, était reçu à Beyrouth, a été dénoncée aussi bien par le CPL que par l’Union catholique internationale de la presse au Liban (UCIP). « Si nous avions brandi les drapeaux syrien et palestinien et scandé des slogans critiquant Colin Powell, traitant le président George Bush de “boucher” et les États-Unis de “parrains du terrorisme”, comme cela s’était passé lors de la manifestation organisée sur la route de l’aéroport ; si nous avions brûlé le drapeau américain et dénoncé le renversement du régime de Saddam Hussein, nous aurions bénéficié de la protection des services de renseignements. Et si, à ce moment-là, l’un de nous avait porté atteinte à un agent de l’ordre, les services auraient publié un communiqué faisant assumer la responsabilité de l’incident à un agent indiscipliné des FSI et de l’armée. Mais qu’on brandisse le drapeau libanais et qu’on appelle au retrait des troupes d’occupation syrienne du Liban, on devient automatiquement les auteurs d’un crime impardonnable », a ironisé le CPL, dans un communiqué publié hier, pour dénoncer la politique de deux poids, deux mesures pratiquée par les autorités. « Dans le Beyrouth occupé, le patriotique devient un criminel et l’agent stipendié un héros, poursuit le communiqué, et les services encerclent une église où une vingtaine de jeunes s’étaient réfugiés pour s’abriter de la violence de la répression des agents des renseignements et des forces de sécurité ». Rejetant les accusations de violence exercée, selon les FSI, par les manifestants contre les agents de l’ordre, le CPL a déclaré : « Devant le bâtiment de la MTV, les jeunes pacifistes, les journalistes, les photographes et les passants sont devenus des terroristes et des criminels sur la tête de qui les coups de crosse et de matraque s’abattent avec une sauvagerie qui ne reflète que la haine et la rancune de ceux qui ont donné et exécuté les ordres (de répression) et qui ont fini par déformer la vérité. Le ministère de l’Intérieur veut faire croire aux Libanais que les étudiants ont agressé les forces de l’ordre, blessant un officier et trois gendarmes alors que des dizaines de jeunes gens et de jeunes filles ont été roués de coups, même après leur interpellation (...) conformément au témoignage des correspondants de la presse qui ont également reçu leur lot. » Pour le CPL, « si les auteurs de la répression de la manifestation échapperont aujourd’hui aux sanctions à cause de la mainmise du pouvoir sur le parquet, ils ne pourront pas échapper à leurs responsabilités dans les prochains jours, car la fin du régime syrien au Liban commence à devenir une réalité palpable. Nous n’attendrons plus longtemps avant que le fait de brandir un drapeau libanais ne cesse d’être un crime sanctionné par la loi ». L’UCIP a pour sa part estimé, dans un communiqué, que « la répression de la manifestation et l’agression des journalistes ont provoqué une vague de mécontentement populaire et ont donné à l’opinion publique internationale une piètre image du Liban ». Dans le même temps, l’UCIP a déploré l’absence de tout dialogue entre le pouvoir et une large frange des jeunes dont elle a revendiqué le droit à « une participation légitime à l’édification du pays ».
Deux jeunes étudiants, arrêtés lors de la manifestation antisyrienne d’Achrafieh, samedi, restent en détention. Si l’un deux est toujours hospitalisé à l’Hôtel-Dieu de France, à cause de la violence exercée sur lui par les agents de l’ordre, l’autre a été déféré hier devant le tribunal militaire pour « résistance aux forces de l’ordre ». Tony Harb, un des...