Le chef des Kataëb réaffirme son soutien à la politique du président de la République Pakradouni juge « inutile » un déploiement de l’armée à la frontière

Le ministre du Développement administratif et président des Kataëb, Karim Pakradouni, a réaffirmé hier le soutien de son parti à la politique suivie par le chef de l’État, Émile Lahoud, estimant notamment « inutile » un déploiement de l’armée à la frontière libano-israélienne et soulignant la nécessité du maintien « provisoire » de l’armée syrienne au Liban. Commentant lors d’une réunion commune du bureau politique et du conseil central Kataëb la visite au Liban du secrétaire d’État américain Colin Powell, samedi dernier, M. Pakradouni a noté qu’au cours de son entretien avec M. Powell, le président Lahoud a placé en tête de ses priorités « la préservation de la stabilité libanaise par le biais de l’unité nationale et de la coordination totale avec la Syrie ». « Il (M. Lahoud) a assuré que la stabilité du Liban était au-dessus de tout autre considération et s’est dit prêt à subir toutes les pressions extérieures pourvu qu’il puisse protéger cette stabilité. Il a aussi annoncé qu’il ne permettrait pas que le Liban soit détruit rien que pour satisfaire Israël », a déclaré M. Pakradouni. « Les Kataëb soutiennent la position du président de la République. Ils affirment le droit du Liban à la résistance jusqu’à la libération de tout le territoire et sont d’accord pour juger inutile le déploiement de l’armée dans la bande frontalière, car il s’agit d’une éventualité qui ferait peser à l’armée des risques dont nous souhaiterions nous passer », a-t-il poursuivi. Il a ajouté que le parti considérait aussi comme « nécessaire le maintien de l’armée syrienne au Liban de façon provisoire tant que ce pays aura toujours besoin de s’opposer à l’implantation (des Palestiniens), de policer les camps de réfugiés et de stopper les mouvements extrémistes ». Cependant, se voulant réaliste, M. Pakradouni a mis l’accent sur la nécessité de maintenir le calme sur « tout le long de la ligne bleue » et de « ne fournir aucun prétexte à Israël pour attaquer le Liban ». Il a aussi réclamé de l’État libanais qu’il « poursuive la lutte contre toutes formes de terrorisme, quelle que soit leur origine ». M. Pakradouni a estimé par ailleurs que la visite de M. Powell a calmé « la forte tension qui prévalait entre Washington d’une part, Beyrouth et Damas de l’autre ». Selon lui, c’est Israël « qui déploie beaucoup d’efforts pour provoquer une crise » entre les États-Unis, la Syrie et le Liban et pour amener Washington à « douter des initiatives positives » émanant de Damas et de Beyrouth. Sur un autre plan, M. Pakradouni a reçu hier au siège du ministère du Développement administratif l’ambassadeur d’Égypte à Beyrouth, Hussein Darrar, avec lequel il a passé en revue les relations bilatérales ainsi que les développements régionaux.