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Actualités

Opinion Il est libre, Samir

L’un des premiers grands piliers du Liban libre demeure toujours en détention au ministère de la Défense. Dans la conjoncture présente que traverse le pays, il paraît parfaitement logique d’incarcérer le symbole souverainiste et de le confondre, sciemment, à un vulgaire séparatisme. La doctrine de Samir et sa philosophie ne sont pas encore à la portée du quotient intellectuel du politique stéréotypé et du citoyen folklorique. Elles interpellent nos fonctions cognitives au plus haut degré pour nous remettre en question tant sur le plan individuel que collectif, quitte à remodeler notre sacrée cohabitation intercommunautaire qui, malgré le prix exorbitant qu’elle nous impose, persiste à être entretenue par les colporteurs et les démarcheurs d’idées préconçues en tout genre et prêtes à la consommation rapide. Il y a neuf ans déjà, un peu façon procès de Dreyfus et un peu printemps de Prague, la justice libanaise a retenu moult chefs d’inculpation contre Samir et son parti. Ne se souciant plus de la forme et jouant allègrement du contenu, le barreau national s’aligna depuis sur une logique inquisitoriale irréversible en vue d’un eugénisme du linéament politique libanais. Mais neuf ans d’isolement n’ont en rien entaché les convictions de Samir. Mieux encore, son confinement au métrage carré le plus exigu qui soit n’a eu, comme conséquence, qu’un élargissement notable de sa base populaire. De son lieu carcéral, bien qu’étriqué, il doit bien plaindre les Libanais cantonnés dans le vaste espace national. Contrairement à d’autres, Samir n’a pas de compte à rendre ; il ne doit pas se soumettre à des tractations humiliantes pour se maintenir ; il ne commet pas des bévues pour se justifier et ne se contredit pas pour s’expliquer. Samir n’a pas de contraintes temporelles à respecter ni d’espace vital à défendre ; il n’a pas, non plus, la dégradante tâche de l’enrichissement personnel illicite à dissimuler ni la vile fonction d’introduire ses hommes de main dans la fonction publique. Il n’a guère de comédie à jouer. Samir est le rêve défendu d’une génération frustrée. Il est le symbole du sacrifice désintéressé sur l’autel du patriotisme. Il s’est débarrassé de ses immondes chaînes qui l’attiraient vers les basses ignominies politiciennes pour s’élever plus haut que toutes les aspirations de nos gouvernants. Il réside là où plus personne ne le rencontrera. Il est libre, Samir. Dr Joseph MANTOURA
L’un des premiers grands piliers du Liban libre demeure toujours en détention au ministère de la Défense. Dans la conjoncture présente que traverse le pays, il paraît parfaitement logique d’incarcérer le symbole souverainiste et de le confondre, sciemment, à un vulgaire séparatisme. La doctrine de Samir et sa philosophie ne sont pas encore à la portée du quotient...