Le CPL répond aux « plaidoyers de Obeid en faveur de l’occupation syrienne » Sit-in aujourd’hui des aounistes devant le palais Bustros pour l’application de la 520

Le Courant patriotique libre (CPL - aouniste) a annoncé que ses militants tiendront aujourd’hui un sit-in, à 15h, devant le ministère des Affaires étrangères à Achrafieh, pour réclamer « la fin de l’occupation syrienne et le retrait des forces syriennes du Liban conformément à la résolution 520 du Conseil de sécurité ». L’action du CPL coïncidera avec la visite au Liban du secrétaire d’État américain, Colin Powell, qui arrivera à Beyrouth par l’Aéroport international de Beyrouth (AIB). Dans un communiqué distribué hier à la presse, le CPL a indiqué qu’il organisera « un sit-in symbolique à l’occasion de la visite du secrétaire d’État américain Colin Powell en Syrie et au Liban » pour marquer « son rejet du terrorisme et aller dans le sens de la volonté internationale qui commence à prendre forme pour exiger le retrait syrien du Liban et libérer ce pays de l’occupation conformément à la résolution 520 du Conseil de sécurité ». Contacté par L’Orient-Le Jour, l’ancien chef du gouvernement de transition, le général Michel Aoun, a indiqué que si les militants du CPL à Beyrouth avaient décidé de tenir un sit-in, c’est parce que « Colin Powell va se réunir avec les responsables et ne va entendre que leur version concernant la question syrienne au Liban. Une version qui n’est pas celle du peuple libanais ». « Ce rassemblement symbolique va permettre au peuple de faire entendre sa voix souveraine et de contester la version du gouvernement, surtout qu’il existe une convergence d’opinions au niveau des Libanais en ce qui concerne la libération du Liban et la fin de l’occupation syrienne », a-t-il indiqué. Le sit-in hostile à la présence syrienne qui se tiendra aujourd’hui devant le palais Bustros ne rassemblera que des militants aounistes. Des sources responsables au sein du Parti national libéral (PNL) et de la base Kataëb contactées par L’Orient-Le Jour se sont contentées d’affirmer qu’elles n’étaient pas au courant des détails de cette initiative, propre au courant aouniste. Réponse du CPL à Obeid Le CPL a par ailleurs répondu hier aux récents plaidoyers du ministre des Affaires étrangères Jean Obeid en faveur du maintien des troupes syriennes au Liban et à son rejet de la proposition à Damas de retirer ses troupes du territoire libanais conformément à la résolution 520, faite mercredi par le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Dans un communiqué, le CPL a estimé que la conférence de presse tenue jeudi par le ministre des Affaires étrangères au côté de son homologue syrien était « représentative de la satellisation totale du pouvoir libanais par Damas ». « Les signes de satisfaction étaient perceptibles sur le visage du ministre syrien au moment où il laissait le soin à son “homologue libanais”, dont le décret de nomination remonte à quelques jours à peine, d’accomplir sa mission, celle de répondre aux propos de Dominique de Villepin », a ironisé le CPL. Le courant aouniste a accusé le ministre Obeid de « justifier l’occupation syrienne du Liban, la mainmise de Damas sur ses institutions et la satellisation du pays à la politique étrangère de la Syrie ». « Maintenant qu’il existe une volonté internationale évidente, claire et solide de sortir l’armée syrienne du Liban et ses services de renseignements pour permettre au Liban de recouvrer sa souveraineté et sa liberté, les arguments qui sont présentés pour le maintien des forces syriennes au Liban ne sont plus valables que pour les défenseurs de la Syrie. Ils peuvent se griser de leurs propos et s’autoconvaincre continuellement de la viabilité de ces arguments pour se réconforter de leurs frayeurs quant à leur avenir », a poursuivi le CPL. Et de conclure : « La compréhension internationale de la situation d’otage imposée à un Liban dépouillé de ses droits les plus élémentaires en matière de libre décision est profonde et a dépassé les arguments de forme présentés par ceux que Damas a érigés en défenseurs et en porte-parole. Ils ne restent plus à ceux-là que l’option de traiter avec la réalité que constitue la fin de l’ère syrienne au Liban, et à réfléchir sérieusement à ce qui suivra au niveau de la nécessité d’effacer les séquelles de l’occupation et de demander des comptes à ceux qui ont falsifié la volonté populaire. »