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Célébration - Ghassan Ghosn (CGTL) : « Nous ne croyons qu’aux actes » Pas de défilé pour le 1er mai(photo)

Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a annoncé hier que la centrale n’organisera pas aujourd’hui de défilé pour la fête du Travail, « en raison des circonstances délicates que traverse la région ». Mais la raison véritable d’une telle abstention, c’est peut-être parce que la CGTL n’a pas des réalisations susceptibles de nous réjouir, ni rien à annoncer aux travailleurs, a laissé entendre M. Ghosn dans une déclaration à L’Orient-Le Jour. « Dans la déclaration ministérielle, le gouvernement nous promet notamment l’extension aux accidents de travail des prestations de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS). Mais dans la même déclaration, le gouvernement affirme vouloir utiliser les fonds de la CGTL pour souscrire aux bons du Trésor, ce à quoi nous nous opposons fermement. Et comment voulez-vous que nous l’acceptions, quand nous sommes hostiles, au départ, à la privatisation ? » s’est exclamé M. Ghosn « Du reste, nous jugerons le gouvernement sur ses actes, pas sur ses promesses, comme font d’ailleurs, vous avez raison, l’ensemble des Libanais », a conclu le responsable syndical. Par ailleurs, la CGTL a publié un communiqué en deux volets, régional et interne, à la rhétorique traditionnelle. Dans le volet régional, le communiqué prend fait et cause pour un Irak démocratique et libre de toute présence étrangère, ainsi que pour la Palestine. Il déclare aussi se tenir aux côtés de la Syrie, face aux menaces dont elle est l’objet. Sur le plan local, le communiqué demande la nomination d’un conseil d’administration à la CNSS, la proclamation du décret nommant les membres du Conseil économique et social, de la Haute Cour d’arbitrage pour régler les différends collectifs et de l’office national de l’emploi. Manifestation quand même Passant outre à ces considérations, la Fédération nationale des syndicats d’ouvriers et employés du Liban, proche du Parti communiste libanais (PCL), a organisé hier soir une manifestation aux flambeaux à partir de son siège, à Mousseitbé, jusqu’à l’ancien sérail gouvernemental de la rue de la Banque du Liban. Dans un communiqué publié à l’occasion, la fédération communiste s’en prend à la CGTL, qu’elle accuse d’être noyautée par le pouvoir politique. On sait que la direction de la CGTL est très proche du mouvement Amal. « Nous avions l’habitude, le 1er mai, de faire le bilan annuel de notre action et de nos réalisations durant l’année écoulée, a affirmé la fédération dans son communiqué. Hélas, au Liban, et depuis plus de dix ans, la classe ouvrière n’a obtenu satisfaction d’aucune revendication nouvelle, mais au contraire, a perdu beaucoup de ses acquis, du fait des facteurs suivants : - la mainmise des autorités et des instances confessionnelles sur la CGTL ; - l’absence d’application de la loi sur les patrons en état d’infraction ; - la concurrence de la main-d’œuvre étrangère ; - l’augmentation du nombre des émigrés ; - l’absence de protection de l’industrie et de l’agriculture ; - l’inefficacité des tribunaux du travail, qui existent depuis un an, mais qui ne se sont encore jamais réunis ; - le retard dans l’examen des procès, alors que les licenciements se comptent par centaines. » Le communiqué de la fédération constate par ailleurs que la politique du nouveau gouvernement est absolument la même que celle du gouvernement sortant et fixe à la classe ouvrière des objectifs qui dépassent le Liban proprement dit, pour s’en prendre au phénomène de la mondialisation et à ses leviers institutionnels qui, telle l’Organisation mondiale du commerce, ne font que programmer la subordination du monde du travail aux multinationales des pays industrialisés. Les promesses de Hardane Le nouveau ministre du Travail, Assaad Hardane, a félicité hier les travailleurs, à l’occasion du 1er mai. Dans un communiqué, M. Hardane a annoncé son intention de défendre les droits des travailleurs et leurs acquis sociaux et d’œuvrer à l’avènement de la justice sociale et à la création de nouveaux emplois. M. Hardane déclare aussi vouloir travailler pour l’élargissement de la gamme des prestations sociales et leur amélioration, ainsi qu’à la modernisation des lois régissant le travail et la Sécurité sociale. M. Hardane a enfin invité les travailleurs, le patronat et l’État à développer entre eux un dialogue indispensable. Le ministre du Travail souligne au passage que la guerre en Irak et la politique d’austérité au Liban ont des conséquences négatives sur le monde du travail et rendent plus difficiles les conditions de vie, déjà précaires, de certaines catégories sociales. Il annonce par ailleurs qu’un recensement global des milieux de travail sera fait, pour déterminer les priorités dans la lutte contre le chômage. La « stabilité sociale » La déclaration de M. Hardane fait écho à la partie sociale de la déclaration ministérielle en base de laquelle le gouvernement a obtenu hier la confiance. Parallèlement à des mesures économiques et financières devenues des constantes, le gouvernement a annoncé, dans la déclaration ministérielle, l’adoption d’une politique de nature à assurer la « stabilité sociale » et notamment le développement de l’éducation nationale et de la santé publique, rappelle-t-on. La déclaration ministérielle a notamment annoncé que « le gouvernement s’efforcera de réaliser la démocratie de l’éducation nationale (...). Ainsi, dans quelques mois et grâce à un financement extérieur, le gouvernement va procéder à l’adjudication de la construction de dizaines d’écoles publiques dans toutes les régions libanaises, ainsi qu’à Beyrouth et dans sa banlieue, tout en tenant compte de l’importance du rapport entre l’éducation, sa fonction, ses débouchés sur le marché du travail et les nécessités de l’économie ». Toujours sur le plan de l’éducation, « le gouvernement poursuivra sa politique de relèvement du niveau de l’Université libanaise et promouvra son indépendance académique et administrative », a assuré la déclaration ministérielle. Par ailleurs, sur le plan de la santé, la déclaration ministérielle promet l’amélioration du niveau et de la qualité des services de santé tout en affirmant la détermination de l’État à en réduire la facture. Elle avait en particulier annoncé la généralisation de l’expérience d’une gestion autonome des hôpitaux gouvernementaux, dans un but de rationalisation des services et d’économie. Le gouvernement, assurait aussi la déclaration ministérielle, va nommer dans les semaines qui viennent un nouveau conseil d’administration à la CNSS, une décision qui traîne depuis des mois et qu’un désaccord entre le chef de l’État et le Premier ministre empêche d’aboutir. Une telle nomination s’avère pourtant indispensable pour mettre à exécution l’assurance-vieillesse et pousser les recherches sur le coût de la couverture des accidents de travail, sans parler de la couverture des soins dentaires, qui devait entrer en vigueur depuis plus d’un an. On rappelle que l’État s’abstient de régler à la CNSS les arriérés des cotisations qu’il lui doit pour ses propres employés, environ 1 000 milliards de livres, et que les patrons doivent en arriérés quelque 800 milliards de livres. Enfin, et pêle-mêle, la déclaration ministérielle promet une attention particulière à la jeunesse libanaise, la promotion de la présence de la femme dans tous les domaines, la protection de l’environnement, l’octroi de toute l’attention qu’ils méritent aux routes, au transport aérien, au développement des régions frontalières méridionales laissées à l’abandon, aux déplacés, à l’industrie et au tourisme, à l’emploi et au chômage, à l’agriculture « prise entre le marteau des insuffisances internes et l’enclume de la compétition extérieure », à l’exode rural et à la subvention aux exportations. Enfin, la déclaration ministérielle se concluait sur les bonnes intentions d’exploiter les richesses hydrauliques du Liban, de poursuivre la prospection des ressources pétrolières et gazières, de moderniser l’administration et de poursuivre le travail de cadastrage et d’informatisation des données cadastrales.
Le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, a annoncé hier que la centrale n’organisera pas aujourd’hui de défilé pour la fête du Travail, « en raison des circonstances délicates que traverse la région ». Mais la raison véritable d’une telle abstention, c’est peut-être parce que la CGTL n’a pas des réalisations susceptibles de nous réjouir, ni rien à annoncer aux...