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Préparation de l’argumentaire pour répondre au secrétaire d’État Le Hezbollah observe une trêve non déclarée, souligne Beyrouth

Comment voit-on le contentieux syro-libano-américain à Beyrouth ? Un officiel répond tout de go que les USA placent manifestement la sécurité avant la paix, thèse éminemment israélienne. Ils exigent, comme condition préalable à la reprise des négociations, la neutralisation du Hezbollah en tant que formation paramilitaire, son retrait de la bande frontalière au profit de l’armée libanaise. Pour que tout le front allant du mont Hébron, du Golan à Nakoura devienne calme, sans secousses épisodiques. Les Américains réclament la fermeture des bureaux des organisations palestiniennes activistes installés à Damas, qui doit en expulser les cadres. En accusant ces derniers de terrorisme et d’entrave au lancement des pourparlers israélo-palestiniens sur base de la « feuille de route » du quartette. Washington demande en outre, pour le principe, le départ de toutes les forces étrangères du Liban, entendre des Syriens, pour assurer la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de ce pays. Après quoi le volet syro-libano-israélien pourra être activé, tandis que l’on parviendrait à un règlement de la question palestinienne par l’arrêt de l’intifada. La violence serait éradiquée sur tous les fronts et la paix régnerait dans la région. Le Liban et la Syrie répondent, rappelle cette source, en développant les arguments suivants : – C’est la réalisation de la paix qui débouche sur la sécurité pour tous et non l’inverse, qui est évidemment aussi impossible qu’illogique. Au mieux, on peut faire avancer ensemble les deux éléments. Comment peut-on imaginer que l’activité armée des Palestiniens peut cesser avant qu’Israël ne proclame au moins son approbation de la « feuille de route » sans les amendements majeurs qu’Ariel Sharon tente d’imposer ? Les Palestiniens ne peuvent pas accepter de se dessaisir de toutes leurs cartes de pression tant que l’État hébreu ne s’est pas engagé à l’égard du plan du quartette. Car autrement ils iraient à la capitulation pure et simple. – Dans la même optique, les bureaux des organisations à Damas seraient fermés seulement lorsque les pourparlers israélo-palestiniens auraient repris. La Syrie et le Liban approuvent d’avance tout ce que l’Autorité palestinienne accepterait. Ils ne permettraient ensuite aucune activité allant à l’encontre de la signature de cette Autorité. – De même, l’action armée du Hezbollah prendrait automatiquement fin quand les raisons qui la motivent auront été abolies. C’est-à-dire lorsqu’Israël se sera complètement retiré du territoire libanais, en complétant l’application de la 425. Du fait du jumelage libano-syrien, il faudrait également, pour que le Hezbollah désarme, que les Israéliens restituent le Golan à la Syrie. Ils doivent en outre libérer les prisonniers libanais, reconnaître les droits hydrauliques du Liban. Et lui payer des indemnités pour les torts causés lors de l’occupation comme pour les dégâts provoqués par leurs incessantes agressions. Parallèlement, Israël doit admettre le droit de retour des réfugiés palestiniens dont le Liban refuse l’implantation. En tout cas, le Hezbollah, soutenu par le peuple libanais tout entier, a pu parvenir à libérer la plus grande partie du territoire national occupé. Ce parti observe cependant, depuis un certain temps, une trêve non déclarée. Car il tient compte de la gravité de la situation régionale, malgré les multiples violations de la ligne bleue, comme de l’espace aérien libanais, par Israël. Le Hezbollah exerce un droit légitime de résistance et ne peut être classé comme organisation terroriste. – Il faut une « feuille de route » également pour le volet syrien. Car il ne suffit évidemment pas de résoudre la question palestinienne pour régler le conflit israélo-arabe et instaurer la paix dans la région. – À maintes reprises, les autorités libanaise ont certifié que la présence militaire syrienne est nécessaire et légale, mais provisoire. La récente déclaration ministérielle souligne que la persistance des dangers requiert la poursuite du soutien de la Syrie et de son armée, en fonction des impératifs stratégiques convenus entre les deux pays. Cela signifie, relève cet officiel, que l’armée syrienne se retirera quand la paix aura été conclue. Beaucoup observent ici que les USA ne se remémorent cette question de présence militaire qu’aux moments où ils croient devoir exercer des pressions sur la Syrie. Soulever ce point, aujourd’hui même, pourrait avoir pour motivation le souhait que les parties régionales ne réclament pas trop fort le retrait américain de l’Irak. Émile KHOURY
Comment voit-on le contentieux syro-libano-américain à Beyrouth ? Un officiel répond tout de go que les USA placent manifestement la sécurité avant la paix, thèse éminemment israélienne. Ils exigent, comme condition préalable à la reprise des négociations, la neutralisation du Hezbollah en tant que formation paramilitaire, son retrait de la bande frontalière au profit de...