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OPINION Un vrai ministre de l’environnement ? S’il le veut bien !

Par Samy KHAYATH Président de la SPA Nul doute que le ministre Boueiz a lu l’article du docteur Sélim Adib paru dans L’Orient-Le Jour du samedi 26 avril 2003 sous le titre : «L’environnement : plus qu’une question nationale... une tragédie nationale». S’il l’a jeté au panier, ce serait vraiment dommage de la part d’un avocat-diplomate et fils de Nohad Boueiz. S’il a médité dessus, ce serait tout à son honneur et dans la ligne de la tradition familiale des Boueiz. Pour l’aider à choisir entre le panier et la réflexion sur un sujet aussi important aux yeux des citoyens du monde, quoi de plus simple que de consulter ses compatriotes, ces bons Libanais qui, dans leur écrasante majorité, n’ont jamais voix au chapitre ? S’il leur était demandé à eux de choisir un portefeuille pour M. Boueiz, ils l’auraient à coup sûr préféré, non point aux Affaires étrangères (pour des raisons que nul n’ignore plus) mais bien au ministère de l’Environnement. Au moins là, il peut, nous semble-t-il, avoir les mains plus libres pour initier une politique environnementale à même de sauver ce qui reste des ressources naturelles dans notre pays... À moins que des impératifs de « stratégie régionale » n’impliquent, encore une fois, la déclaration de notre patrimoine. Car à la liste des récriminations dressée par le docteur Adib, il faudrait ajouter une panoplie d’agressions perpétrées, sans vergogne et sans retenue aucune, sur un autre maillon faible de notre écosystème : les ressources animales. Où en est-on de la réglementation de la chasse ? Pourquoi ce massacre incessant et impuni de tout ce qui vole dans le ciel du Liban ? Qu’en est-il du respect des directives du partenariat euro-méditerranéen et des conventions internationales signées par notre gouvernement ? Dans quelles conditions sanitaires (et humaines !) se fait le transport et l’abattage des animaux de boucherie ? Qui permet aux nuées de vendeurs de chiens, chats, oiseaux, singes et autres animaux de squatter des bouts de chaussée pour proposer à la vente des bêtes enfermées nuit et jour dans de minuscules cages insalubres et toutes, absolument toutes, atteintes de maladies diverses et jamais soumises à un contrôle vétérinaire ? Qui permet l’introduction au Liban d’animaux appartenant à une race en voie d’extinction et dont il est interdit de faire le commerce ? À quelle autorité s’adresser pour dénoncer ces abus sans être taxé de fou ? Assurément pas aux conseils municipaux, ces chasseurs de chiens et chats dès la nuit tombée et qui sont passés maîtres dans l’art de semer, ça et là, des poisons destinés à exterminer tout ce qui bouge à quatre pattes. Il serait trop long de disserter sur les lacunes de notre politique écologique. Mais M. Boueiz, avocat émérite, serait bien inspiré de forger, avec ses collègues du Parlement, des lois modernes capables d’encadrer et de compléter ce pauvre et orphelin article 761 du code pénal libanais qui punit d’un mois de prison ou d’une amende de... dix livres libanaises toute personne convaincue de cruauté envers un animal (si tant est que quelqu’un dans ce pays ait jamais eu connaissance de l’existence de cette loi). M. Boueiz à l’Environnement ? Un interlocuteur très valable pour les écologistes... S’il le veut bien.
Par Samy KHAYATH Président de la SPA Nul doute que le ministre Boueiz a lu l’article du docteur Sélim Adib paru dans L’Orient-Le Jour du samedi 26 avril 2003 sous le titre : «L’environnement : plus qu’une question nationale... une tragédie nationale». S’il l’a jeté au panier, ce serait vraiment dommage de la part d’un avocat-diplomate et fils de Nohad Boueiz....