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Diplomatie - Chareh aujourd’hui ou demain à Baabda pour coordonner les positions syrienne et libanaise Powell attendu jeudi à Damas et vendredi à Beyrouth

Le département d’État américain a officiellement confirmé hier que le secrétaire d’État Colin Powell se rendra successivement en Espagne, en Albanie, en Syrie et au Liban de jeudi à samedi prochains. La visite que M. Powell effectuerait vendredi à Beyrouth ne devrait pas durer plus de trois heures, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. De fait, il se contenterait d’une réunion élargie qui se tiendrait au palais de Baabda, car son temps est excessivement limité. Des sources très bien informées n’excluent pas toutefois un aparté Powell-Hariri au cours duquel les deux hommes se pencheraient sur les moyens de lever les obstacles empêchant le Liban d’investir en vue de la reconstruction de l’Irak et de l’effacer de la liste noire américaine où il figure parmi onze autres pays. Le porte-parole du département d’État, Richard Boucher, a indiqué que la tournée de M. Powell permettra de discuter « des relations bilatérales, de la libération de l’Irak et des progrès vers un gouvernement démocratique et représentatif à Bagdad, ainsi que des efforts pour faire avancer la paix isarélo-arabe ». L’itinéraire du chef de la diplomatie US constitue un changement majeur par rapport à des projets initiaux de voyage centré sur le Proche-Orient, qui incluaient l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, Israël et les territoires palestiniens. Les étapes abandonnées pour ce voyage devraient être ajoutées à un voyage ultérieur, sans doute à la mi-mai, que devrait effectuer M. Powell en Europe. Ce report laisserait ainsi le temps au Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas (Abou Mazen) de s’installer pendant quelques jours avant le début de la visite officielle de M. Powell. En effet, selon le responsable américain susmentionné, même si M. Abbas a déjà été investi hier, « il faudra qu’il prenne ses marques et installe son cabinet pour être un interlocuteur effectif du secrétaire d’État ». Pour en revenir à la première tournée que celui-ci doit effectuer, il se rendrait d’abord à Madrid pour y rencontrer des responsables européens, alors que des diplomates représentant le « quartette » (États-Unis, Union européenne, Russie, Onu) s’y rencontrent pour discuter de la publication de la « feuille de route » en vue d’un accord de paix. En Syrie et au Liban, il discutera avec ses interlocuteurs des inquiétudes des USA concernant les groupes opérant contre Israël à partir de ces pays. Il demandera par ailleurs à Damas de cesser son appui aux Jihad islamique et Hamas palestiniens, de même qu’au Hezbollah. Les responsables libanais répondront à ces exigences en exprimant à M. Powell leur disposition à entamer un dialogue bilatéral avec Washington ou encore en présence de Damas, l’essentiel étant d’adopter un langage « serein » dépourvu de menaces et d’accusations en tout genre dont le Liban et la Syrie sont les cibles. La position syrienne En prévision de la tournée que le secrétaire d’État – ou tout autre responsable américain – entreprendra dans la région, le président de la République, le général Émile Lahoud, a conféré hier pendant plus d’une heure avec le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid. Le chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh, est attendu demain jeudi à Beyrouth en vue de coordonner les positions de la Syrie et du Liban à l’égard des développements qui concernent les deux pays. Mais sachant que M. Powell se rendrait jeudi à Damas, il est probable que le ministre syrien décide de venir aujourd’hui même à Beyrouth pour être en mesure de recevoir demain son homologue US. M. Chareh avait déjà souhaité hier, à Damas, que la « feuille de route » inclue aussi la Syrie et le Liban. « La Syrie n’a reçu aucune « feuille de route ». Mais lorsque cette feuille sera soumise à Damas, il faudra qu’elle inclue aussi la Syrie et le Liban, et non seulement les frères palestiniens », a-t-il indiqué lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue turc Abdallah Gül. Le ministre syrien a par ailleurs affirmé que son pays était « pour le droit des Palestiniens à l’autodétermination. La Syrie acceptera donc ce que les Palestiniens auront eux-mêmes choisi ». En tout état de cause, dans tout dialogue amorcé avec les responsables américains, les dirigeants au Liban et en Syrie souligneront la nécessité de préserver la stabilité dans ces deux pays, car, à leurs yeux, la stabilité dans la région en dépend. De fait, selon des sources diplomatiques proches du pouvoir, le calme qui prévaut au Sud depuis un certain temps montre bien que le gouvernement libanais est conscient de la précarité de la situation actuelle. La résistance nationale se soucie également du maintien de la stabilité dans la région, ajoutent les mêmes sources, pour qui preuve est ainsi faite que les relations entre le Hezbollah et l’État restent harmonieuses. La résistance cherche en effet à ôter tout prétexte à Israël de provoquer une escalade au Sud. Enfin, le Liban ne définira sa position par rapport à la « feuille de route » qu’une fois celle-ci publiée. Quoi qu’il en soit, le président Lahoud a déjà mis en garde contre toute tentative de l’État hébreu de saborder ce projet avant sa publication. En effet, le Premier ministre israélien Ariel Sharon a d’ores et déjà posé des conditions rédhibitoires concernant notamment l’implantation des Palestiniens dans les pays où ils résident actuellement. Or, c’est une chose que le Liban ne peut accepter, car le projet d’implantation est tout à fait contraire au document d’entente nationale et à la Constitution.
Le département d’État américain a officiellement confirmé hier que le secrétaire d’État Colin Powell se rendra successivement en Espagne, en Albanie, en Syrie et au Liban de jeudi à samedi prochains. La visite que M. Powell effectuerait vendredi à Beyrouth ne devrait pas durer plus de trois heures, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane. De fait, il...