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N. Lahoud : « Le gouvernement des occasions ratées »

Nassib Lahoud annonce la couleur en affirmant qu’il souhaite dire au gouvernement « ce qu’il représente réellement aux yeux des Libanais ». Le tableau qu’il brosse n’est guère flatteur. « Ce gouvernement a commencé à s’autodétruire, quelques heures seulement après sa formation. Il ne possède aucun programme, aucune vision. C’est le gouvernement du vide et de l’aggravation de la crise, à l’époque des changements et des grands défis. Il est le résultat de 10 ans de souffrances pour les Libanais », soutient-il. « Ce gouvernement, ajoute le député, résume et consacre une décennie d’occasions ratées, en raison de l’attachement (des autorités) à des méthodes qui se caractérisent par un court-circuitage de l’accord de Taëf et de la réconciliation nationale, nécessaire pour tourner la page de la guerre, une marginalisation des citoyens, une aliénation de leur volonté et de leurs libertés, pour en faire des sujets affaiblis et des otages qui quémandent leurs droits élémentaires. » M. Lahoud met aussi en relief le clientélisme endémique, la politique de partage des parts et l’abus de pouvoir, qui marquent la vie politique locale, avant de rappeler la série d’occasions ratées par les gouvernements de l’après-Taëf et de souligner que le cabinet actuel est « le fruit d’une conception étriquée des relations libano-syriennes ». Aux farouches partisans d’une aliénation libanaise au profit de la Syrie, le député du Metn a tenté d’expliquer tous les bénéfices que Damas pourrait tirer d’un Liban souverain, et qui lui est solidaire par conviction et non pas parce que cette solidarité lui est imposée, après s’être demandé si le comportement des hommes politiques libanais et la gestion des affaires publiques sont bénéfiques pour la Syrie. Pour lui, la réponse est négative. « N’y avait-il pas moyen d’adopter un autre style d’action plus bénéfique et moins coûteux pour les deux pays, susceptible dans le même temps de garantir les intérêts stratégiques de la Syrie au Liban, sans freiner le développement démocratique du pays ? » s’interroge-t-il. « Un Liban solide, réconcilié avec lui-même, et allié à la Syrie est plus avantageux pour Damas que le Liban actuel », soutient M. Lahoud, en insistant sur le fait que le préjudice porté par la politique en vigueur au Liban s’étend à la Syrie. Le parlementaire exprime son opposition aux pressions américaines exercées sur la Syrie, au « Syria Accountability Act » et se prononce en faveur d’un règlement juste et global du conflit israélo-arabe, fondé sur un retrait israélien total des territoires arabes occupés et l’établissement d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale. « Ces choix arabes relatifs à la gestion de la crise avec Israël constituent la pierre angulaire de toute relation de partenariat avec la Syrie », constate M. Lahoud, qui rappelle son opposition à la guerre contre l’Irak. « Celle-ci constitue une atteinte à la légalité internationale et à la souveraineté d’un État ami. Quiconque revendique la souveraineté pour son pays ne peut pas tolérer la violation de la souveraineté et de l’indépendance d’un autre État. » Affirmant qu’il n’appuyait pas pour autant le régime de Saddam Hussein, il indique que « celui qui réclame la liberté et la démocratie pour son peuple et son pays ne peut pas fermer les yeux sur une dictature où qu’elle soit ». « En résumé, poursuit M. Lahoud, nous souhaitons la souveraineté et l’indépendance pour notre pays et une solidarité, ainsi qu’un partenariat avec la Syrie. Nous sommes en faveur d’un rééquilibrage (des rapports libano-syriens), qui instituerait un nouveau modèle entre les deux États, plus solide, plus durable et plus apte à faire face aux défis et aux bouleversements en cours. » « Nous voulons aussi un nouveau style de gouvernement politique au Liban. Chaque progrès que le gouvernement réalisera sur cette voie sera accueilli par une hausse de notre degré de confiance dans le cabinet », conclut-il.
Nassib Lahoud annonce la couleur en affirmant qu’il souhaite dire au gouvernement « ce qu’il représente réellement aux yeux des Libanais ». Le tableau qu’il brosse n’est guère flatteur. « Ce gouvernement a commencé à s’autodétruire, quelques heures seulement après sa formation. Il ne possède aucun programme, aucune vision. C’est le gouvernement du vide et de...