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Dossier régional - Le Liban inclus dans la zone de ratissage Washington a demandé à Beyrouth de refuser l’entrée aux ex-dirigeants irakiens

Les États-Unis ont très officiellement demandé aux autorités libanaises de s’opposer à l’entrée au Liban de tout ancien responsable irakien, et ont fait comprendre qu’un refus de Beyrouth équivaudrait à une attitude hostile vis-à-vis de Washington, a-t-on appris hier de sources diplomatiques, citées par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane. Selon ces sources, cette demande a été formulée par l’ambassadeur des États-Unis à Beyrouth, Vincent Battle, au Premier ministre Rafic Hariri en personne, quelques heures avant la démission du gouvernement. Elle a ensuite été communiquée par l’ambassade aux services concernés au ministère des Affaires étrangères. Ces sources ont noté que le plus important dans la demande a été le ton avec lequel elle a été formulée. Il semblait clair en effet que les Américains considéreraient tout refus de la part du Liban de se conformer à cette demande comme un acte hostile, renvoyant à la désormais fameuse doctrine : « Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous. » Quoi qu’il en soit, il semble, à en croire les mêmes sources, que les États-Unis ne se contenteraient pas de faire confiance à la diligence des autorités libanaises en la matière et qu’ils ont entamé une surveillance par leurs propres moyens des frontières terrestres, aériennes et maritimes du Liban dans le but de s’assurer qu’aucun membre de l’ancienne direction irakienne, politique comme militaire, ne puisse entrer dans ce pays. Les Américains emploient à cet effet des avions, des hélicoptères, ainsi que... la VIe Flotte tout entière, qui quadrille la Méditerranée. Les mouvements des navires en partance ou à destination des ports libanais sont donc soumis à cette surveillance. De plus, ajoute-t-on de mêmes sources, des informations transmises par les services de renseignements américains font état de la possible arrivée prochaine au Liban de l’ex-ambassadeur d’Irak en Tunisie, Farouk Hijazi. Washington presse Beyrouth de ne pas l’accueillir, d’autant que ce dernier est recherché aux États-Unis pour tentative d’assassinat du président George Bush (père) pendant une visite au Koweït après la guerre du Golfe (1991). Toujours est-il que les responsables libanais n’ont pas été surpris par la mission confiée à la VIe Flotte dans la mesure où la zone de ratissage pour mettre la main sur Saddam Hussein et les anciens responsables de son régime a dû être élargie, les Américains n’ayant pu retrouver grand monde sur le territoire irakien, a-t-on indiqué de mêmes sources. De son côté, poursuit-on, le palais Bustros, anticipant quelque peu sur l’événement, a élaboré une étude juridique destinée à établir la légalité ou non d’actions qui seraient menées par la VIe Flotte sur des bateaux de passagers et de commerce en Méditerranée à la recherche d’individus déterminés. Il en ressort que ces actions sont légales uniquement si le but du ratissage est de capturer des terroristes à bord d’un navire. D’aucuns pensent toutefois que des arraisonnements qui seraient effectués par les Américains pour capturer d’anciens dirigeants irakiens équivaudraient à des actes de piraterie, même si ces individus étaient poursuivis aux États-Unis, dans la mesure où de tels actes feraient courir des risques aux passagers et aux marchandises et pourraient amener les compagnies d’assurances à cesser de couvrir cette zone ou, tout au moins, à majorer leurs primes. Cependant, indiquent encore les sources diplomatiques, on craint par-dessus tout que les États-Unis n’adoptent une proposition qui aurait été avancée par Israël et qui consisterait à permettre aux forces spéciales américaines de mener des opérations contre tout objectif, terrestre ou maritime, dans lequel on soupçonnerait la présence d’un ex-dirigeant irakien.
Les États-Unis ont très officiellement demandé aux autorités libanaises de s’opposer à l’entrée au Liban de tout ancien responsable irakien, et ont fait comprendre qu’un refus de Beyrouth équivaudrait à une attitude hostile vis-à-vis de Washington, a-t-on appris hier de sources diplomatiques, citées par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane. Selon ces...