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Dossier régional - Le Hezbollah, nouvelle cible de Washington ? Londres et Madrid conseillent au Liban de ne pas ignorer d’éventuelles exigences américaines

Londres et Madrid ont conseillé au Liban de ne pas ignorer ce que les États-Unis pourraient lui demander, en expliquant que les revendications de l’Administration américaine sont « étudiées, planifiées et ciblées » et que la réponse qui leur sera donnée sera soumise à un contrôle et risque d’entraîner une demande de comptes, rapporte notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, en citant des sources bien informées. C’est dire qu’après l’Irak, Washington semble vouloir se tourner vers le Liban et la Syrie pour obtenir un désarmement du Hezbollah, ce qui est, en soi, une vieille revendication américaine. Aussi, ce qui inquiète pour le moment les dirigeants libanais, ce ne sont pas les appels israéliens à la neutralisation et au désarmement total de la formation chiite, estime-t-on de mêmes sources, mais le point de savoir si Washington les reprendra à son compte, d’autant que le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait explicitement affirmé qu’il comptait solliciter l’aide des États-Unis pour que la liste de demandes israéliennes concernant le Hezbollah soit appliquée. De mêmes sources, on rappelle qu’après les attentats du 11 septembre 2001, l’Administration américaine avait inclus le Hezbollah dans la liste des organisations qu’elle qualifie de terroristes, estimant que cette formation a une branche terroriste à l’étranger. On rappelle aussi que Washington avait déjà demandé aux autorités libanaises de lui remettre des Libanais qu’elle accuse d’implication dans l’attentat contre l’ambassade US à Aïn el-Mreissé et dans le rapt et l’assassinat des ressortissants américains. Selon ces sources, il est fort probable que l’Administration américaine reprenne à son compte les revendications du Premier ministre israélien et demande à la Syrie de les appliquer, ce qui lui permettra de considérer que tout refus de la part de Damas sera dirigé contre Washington et non pas contre Tel-Aviv. Il ne s’agit cependant pas du seul scénario redouté par le Liban. De mêmes sources, on estime que les États-Unis pourraient également donner à l’État hébreu le feu vert pour attaquer le Hezbollah afin de le neutraliser et de détruire son arsenal militaire, qui comprend des missiles pouvant atteindre le cœur d’Israël. Étant donné le climat dans la région, il est possible qu’Ariel Sharon puisse arracher ce feu vert au président américain, dont il est par ailleurs très proche. Pour ces sources, il faut que le Liban prenne très au sérieux la possibilité d’une exacerbation des pressions américaines sur lui et qu’il s’efforce de sensibiliser Washington sur la gravité « des provocations » israéliennes. Mais c’est là où le bât blesse. Car Beyrouth réalise parfaitement que sa marge de manœuvre est réduite et qu’il ne lui est pas possible d’en appeler à la nouvelle Administration US pour faire cesser les menaces israéliennes, étant donné la nouvelle politique américaine exprimée par le président Bush. Celle-ci, rappelle-t-on de mêmes sources, est basée sur le principe suivant : « Qui n’est pas avec nous est contre nous », et sur le recours à la force au cas où un État ne se conformerait pas aux exigences américaines.
Londres et Madrid ont conseillé au Liban de ne pas ignorer ce que les États-Unis pourraient lui demander, en expliquant que les revendications de l’Administration américaine sont « étudiées, planifiées et ciblées » et que la réponse qui leur sera donnée sera soumise à un contrôle et risque d’entraîner une demande de comptes, rapporte notre correspondant au palais...