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Contagion

De notre temps, marquise, on disait : quand le roi éternue, la France s’enrhume. Aujourd’hui, c’est la grippe asiatique, en Asie naturellement. À cause de la pneumopathie atypique, l’économie de l’Extrême-Orient, gravement malade, enregistre déjà des pertes qui se chiffrent en milliards de dollars. C’est plutôt étrange car l’épidémie, disons-le sans cynisme, est très loin de faucher des vies humaines autant que le sida, que le cancer, que la route meurtrière ou que Rumsfeld. Mais la panique qu’elle provoque procède de la peur viscérale immédiate que suscite l’inconnu. Une psychose largement alimentée par les médias qui exploitent la fascination du public pour tout ce qui touche à la mort. Ou au mal. On se rappelle de la sorte, vous et moi marquise, de la mode romantique, pneumopathétique, de la phtisie, illustrée par La Dame aux Camélias, devenue La Traviata ou encore par La Montagne magique de Thomas Mann. D’ailleurs, troublante coïncidence, juste avant que la pneumopathie ne se déclare, les scientifiques indiquaient que la tuberculose, descendue en flammes par Fleming, semble renaître de ses cendres. Et se trouverait désormais insensible à la pénicilline. Sautons du coq à l’âne, comme disent Chirac le républicain et le républicain Bush dont ces bestioles sont les mascottes respectives : côté contagion, nul n’est plus exposé qu’un jumeau. Alors quand notre sorella a la migraine, nous sommes pris de tremblements. Cependant, quand les règles d’hygiène changent, il ne sert à rien de changer de sous-vêtement. Si c’est pour appliquer les mêmes bases et reprendre à peu près le même gouvernement. Notre nouveau costume est ailleurs. Il nous faut aller le décrocher chez l’autre tailleur. De pierres tombales. J.I.
De notre temps, marquise, on disait : quand le roi éternue, la France s’enrhume. Aujourd’hui, c’est la grippe asiatique, en Asie naturellement. À cause de la pneumopathie atypique, l’économie de l’Extrême-Orient, gravement malade, enregistre déjà des pertes qui se chiffrent en milliards de dollars. C’est plutôt étrange car l’épidémie, disons-le sans cynisme, est...