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Près de 72 % des députés ont souhaité revoir Rafic Hariri au Sérail

Autant l’annonce de la démission du gouvernement Hariri et son timing ont constitué, avant-hier mardi, la surprise, autant le déroulement de la formation du prochain gouvernement paraît routinier. À commencer par les consultations parlementaires auxquelles a procédé hier le chef de l’État, Émile Lahoud, et dont l’issue était claire dès leurs premières heures : c’est le Premier ministre sortant, Rafic Hariri, qui succédera à lui-même. Et qui est chargé de constituer un nouveau cabinet, dont les grandes lignes ont déjà fait l’objet d’un réel consensus entre le président Lahoud et le chef du Parlement. C’est en tout cas ce qu’aurait observé le vice-président sortant du Conseil, Issam Farès, qui a prévu la naissance de la nouvelle cuvée Hariri pour après-demain samedi, vu la vitesse à laquelle se déroulent les différentes étapes de cet accouchement. Lesquelles étapes – dans leur forme comme dans leur fond – auraient convaincu l’ancien Premier ministre Omar Karamé de refuser toute participation aux consultations et, éventuellement, au prochain gouvernement, qualifiant le tout de « mascarade » et de « gros mensonge ». Beaucoup de députés ont d’ailleurs partagé le mécontentement du leader nordiste, ainsi que son refus de nommer quelque Premier ministre que ce soit. Même Georges Kassarji a estimé que cette formation n’est qu’« une comédie en trois actes : le vote (hier) en faveur du président Hariri ; les consultations (aujourd’hui) du Premier ministre désigné avec les députés ; les applaudissements au même président Hariri place de l’Étoile. (Elle aura lieu) au plus tard jeudi prochain ». Quoi qu’il en soit, près de sept heures après les consultations entreprises par le locataire de Baabda, uniquement entrecoupées, rappellent les sources officielles, par 120 minutes de repos, Nabih Berry est arrivé au palais présidentiel pour prendre bonne note du résultat. Les deux hommes ont ensuite invité Rafic Hariri à les rejoindre. Il est arrivé à 19 heures, pour en sortir trente minutes plus tard et annoncer qu’il allait former le prochain gouvernement. Selon les sources proches de Baabda, 92 députés sur 128 (soit 72 %) auraient nommé Rafic Hariri, un seul Sélim Hoss, 28 ont refusé de citer un nom, trois ont chargé le président Lahoud de le faire à leur place, deux en ont désigné un sans souhaiter le nommer, et deux se sont absentés – Omar Karamé et Mahmoud Abou-Hamdane. Troisième consulté (après Nabih Berry, qui reviendra avec son bloc, et Rafic Hariri) : l’ancien n° 2 de l’État, Hussein Husseini. « Je n’ai pas de problème personnel avec le président Hariri, mais je ne peux pas le nommer puisqu’il n’a toujours pas changé de méthode », a-t-il dit, sans donner au chef de l’État un quelconque autre nom. Le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, a nommé Rafic Hariri. Issam Farès a laissé le soin au président de la République de décider pour lui. Le bloc de la Résistance et du développement de Nabih Berry, formé de 15 députés, a cité Rafic Hariri. Idem, évidemment, pour le bloc de la Décision de Beyrouth du Premier ministre, formé de 17 membres. Nabil de Freige et Bassel Fleyhane n’ayant pas été présents – ils étaient en voyage. Le bloc de Michel Murr (4 députés) a également nommé Rafic Hariri – Antoine Haddad s’étant excusé pour raisons de santé. La Rencontre démocratique de Walid Joumblatt (16 députés) a ensuite été reçue par le président Lahoud, et a également nommé Rafic Hariri – Nehmé Tohmé était absent pour raisons de santé. Le chef du PSP a insisté, en sortant, sur l’importance du « rôle national » du chef de l’État ainsi que sur la nécessité de rester attaché aux constantes nationales, de soutenir la Résistance et d’appuyer la relation avec la Syrie. Le bloc du Hezbollah formé de 12 députés (Abdallah Cassir était en voyage) n’a nommé personne. Les raisons de cette abstention ont été explicitées dans un communiqué publié en début de soirée par le député Mohammed Raad (voir encadré). Le Bloc populaire, composé des deux députés de Zahlé, Nicolas Fattouche et Élie Skaff, a décidé de laisser au chef de l’État le choix d’un Premier ministre. Le bloc de la Békaa-Ouest (Robert Ghanem, Fayçal Daoud et Sami Khatib) a nommé Rafic Hariri. Les députés du Liban-Nord (inclus les ministres Sleimane Frangié et Négib Mikati) ont également porté leur choix sur Rafic Hariri. Le Bloc tripolitain (Mohammed Kabbara, Maurice Fadel et Mohammed Safadi) n’a nommé personne, idem pour Georges Frem ainsi que pour Farès Souhaid et Mansour Ghanem el-Bone. Le Bloc de la décision populaire (Farès Boueiz, Farid el-Khazen et Abbas Hachem) a nommé Rafic Hariri, de même que le Baas. Le PSNS a pour sa part nommé un Premier ministre en laissant ce nom aux bons soins du président Lahoud. Pour leur part, Abdel-Rahim Mrad, Mikhaïl Daher et Wajih Baarini ont cité Rafic Hariri, alors que Nayla Moawad puis Nassib Lahoud et Misbah Ahdab se sont abstenus. « Tout est nommé à l’avance », a asséné la députée de Zghorta. Dans l’après-midi, les députés Kabalan Issa el-Khoury et Gebrane Tok ainsi que Talal Arslane, Jamal Ismaïl, Jean Obeid, Youssef Maalouf, Ahmad Fatfat et Farid Makari, Mohsen Dalloul, Mohammed Ali el-Meiss et Mohammed Abdel-Hamid Beydoun ont tous désigné le Premier ministre sortant. C’est Oussama Saad qui a désigné l’ancien Premier ministre Sélim Hoss. Six députés, au cours de la deuxième séance de consultations, n’ont souhaité désigné quiconque : Pierre Gemayel, Nazem Khoury, Boutros Harb, Naamatallah Abi-Nasr, Ghassan Moukheiber et Georges Kassarji. Quant à Pierre Hélou, il n’a pas souhaité dévoiler le nom qu’il a donné au président Lahoud. Enfin, Nader Succar a laissé à ce dernier le soin de parler en son nom.
Autant l’annonce de la démission du gouvernement Hariri et son timing ont constitué, avant-hier mardi, la surprise, autant le déroulement de la formation du prochain gouvernement paraît routinier. À commencer par les consultations parlementaires auxquelles a procédé hier le chef de l’État, Émile Lahoud, et dont l’issue était claire dès leurs premières heures : c’est...