Réserves de N. Lahoud et de Ahdab

Le Renouveau démocratique, représenté à la Chambre par deux députés, MM. Nassib Lahoud et Misbah Ahdab, s’est abstenu de nommer son candidat à la tête du nouveau gouvernement, dans le cadre des consultations parlementaires entreprises par le général Émile Lahoud, sans pour autant déléguer cette mission au président. Après leur entretien à Baabda, MM. Lahoud et Ahdab ont chacun fait une déclaration, pour exprimer leur désaccord avec le processus en cours. « Notre prise de position se justifie par notre appel à la formation d’un gouvernement d’union nationale qui puisse faire face aux défis régionaux et aux menaces adressées à la Syrie ainsi qu’aux pays arabes, qui puisse régler la crise libanaise sur base d’un programme qui assurerait une réforme de la vie politique, une préservation de la démocratie et des libertés, un règlement des crises économique et sociale et un rééquilibrage des relations libano-syriennes dans le respect de la souveraineté des deux pays ainsi que de leur stratégie commune », a affirmé M. Lahoud. « Il fallait créer une entente nationale autour de ces thèmes et la concrétiser à travers des consultations authentiques, ce qui ne s’est pas produit. Ce qui se passe aujourd’hui reflète malheureusement la poursuite des mêmes méthodes, celles du prolongement de la crise », a-t-il ajouté. M. Ahdab a tenu presque le même discours. « Nous appelons depuis longtemps au changement, car les nombreuses crises politique, économique, sociale et financière, sans compter les (atteintes à la) démocratie et aux libertés sont devenues intolérables », a-t-il déclaré en mettant l’accent sur la gravité de la situation régionale. « Tout cela commande un mécanisme qui puisse consolider la scène locale et favoriser l’entente, mais qui se fait toujours attendre. À mon avis, tout a été préparé à l’avance et le mécanisme suivi aujourd’hui ne permet pas d’atteindre les objectifs escomptés en cette période », a ajouté M. Ahdab.