Rafic Hariri nommé par 72 % des députés ; la nouvelle équipe verrait le jour samedi au plus tard La composition du cabinet achoppe sur la représentation sunnite et, surtout, maronite(photo)

Une chose est sûre, à 100 % : quelle que soit la composition du prochain cabinet Hariri (ce dernier a été désigné par 72 % des députés, hier), Damas exigerait, selon des sources ministérielles interrogées par L’Orient-Le Jour, que le troisième gouvernement du mandat Lahoud voit le jour après-demain samedi au plus tard. Autre certitude, du moins telle qu’affichée en coulisse par les décideurs : il n’y a pas de crise entre les trois présidents, les noms cités sont quasi définitifs, il n’y aura donc pas de retard. Trois : au lieu d’un gouvernement d’entente nationale, « qui engagerait des réformes démocratiques et rééquilibrerait les relations syriennes » (Nassib Lahoud dixit), c’est à une supersyrianisation programmée du cabinet à laquelle les Libanais semblent avoir droit. Le problème, c’était la distribution des portefeuilles. Notamment maronites. Émile Lahoud ne veut pas de Jean Obeid au palais Bustros, Rafic Hariri refuserait, pour le même poste, Farès Boueiz. Lequel serait en ballotage favorable par rapport à Georges Frem. Le chef de l’État souhaite voir Karim Pakradouni à l’Éducation nationale, ce que le Premier ministre conteste. Les décideurs souhaitent également des opposants chrétiens indépendants, modérés et représentatifs. Boutros Harb ayant refusé, le nom le plus coté serait celui de Salah Honein, proche de Kornet Chehwane, de Walid Joumblatt, et bien vu du Hezbollah. Problème également : la représentation sunnite. Le fils de Omar Karamé a refusé net, malgré la proposition de séparer les Travaux publics des Transports. Rafic Hariri refuserait Tammam Salam. Du coup, c’est Talal Merhebi qui raflerait la mise. Quoi qu’il en soit, les jeux devraient, en principe, être faits dès ce soir. PAGE 2