Le chef de l’État inaugure les travaux de la 22e session ministérielle de l’Escwa Les pressions sur la Syrie seraient liées à la « feuille de route », affirme Hammoud

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a inauguré hier les travaux de la 22e session ministérielle de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (Escwa), qui s’est déroulée en présence des ministres et des ambassadeurs représentant les pays participants. Le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, qui, par ailleurs, a estimé que les pressions exercées sur la Syrie sont liées à la « feuille de route » destinée au règlement du conflit israélo-arabe, a relevé dans son discours que « la présence parmi nous du chef de l’État révèle l’importance qu’il accorde au rôle des Nations unies ». « Le Liban a toujours estimé que le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde revient aux Nations unies », a-t-il ajouté, avant de faire assumer aux « forces d’occupation » leurs responsabilités « vis-à-vis du peuple irakien conformément aux accords de Genève, et sans que ceci ne constitue pour autant une reconnaissance de l’occupation ». Le président Lahoud, entouré de M. Hammoud et de Mme Mervat Tallawy, secrétaire exécutive de l’Escwa, a ensuite reçu les représentants des pays participant à la session. D’autre part, dans une déclaration faite à la presse, M. Hammoud a évoqué l’existence d’un lien entre les pressions exercées par Washington sur la Syrie et la « feuille de route » mise au point pour rétablir la paix au Proche-Orient et que Damas et Beyrouth n’ont pas encore acceptée. « La multiplication des menaces d’origines multiples contre la Syrie n’est pas un phénomène nouveau et les accusations ont toutes été démenties par Damas comme étant dénuées de tout fondement », a déclaré M. Hammoud à la presse. Il a indiqué « ne pas écarter la possibilité que ces menaces soient liées à ce qu’il a été convenu de désigner par “feuille de route” et ne pas écarter non plus une poursuite de cette campagne ». M. Hammoud a insisté sur le fait que « les positions syrienne et libanaise sont identiques ». « La position du Liban vis-à-vis de la “feuille de route” n’a pas changé », a-t-il souligné, ajoutant que celle-ci doit d’abord être publiée puis remise officiellement au Liban. Le gouvernement libanais l’étudiera alors avec attention avant de se prononcer. Le plan de paix, mis au point par le quartette pour le Proche-Orient (Nations unies, Union européenne, Russie et États-Unis) et désigné sous le nom de « feuille de route », prévoit la création par étapes d’un État palestinien indépendant d’ici à 2005. Rappelons que le chef de la diplomatie libanaise a entamé, depuis samedi dernier, une série de consultations avec ses homologues arabes dans le dessein de convoquer une réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères dans les jours à venir. Cette réunion serait éventuellement consacrée à l’étude des récents développements survenus en Irak et aux menaces américaines contre la Syrie. Parallèlement, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a présidé hier une réunion des délégués des pays membres pour mettre au point l’ordre du jour de cette réunion extraordinaire et en définir la date. Outre ses consultations permanentes avec les dirigeants syriens, M. Hammoud s’est mis en contact avec le ministre libyen de l’Unité africaine, Ali Abdel Salam al-Tureiki, dont le pays préside la session en cours des ministres arabes des Affaires étrangères. Dans le cadre de ses activités quotidiennes, M. Hammoud a reçu le délégué itinérant du président libérien de la République, Mohammed Salamé, en présence de l’envoyé spécial libyen au Liban, Fouad Ghandour. À l’issue de la réunion, M. Salamé a déclaré être porteur d’un message au président de la République, le général Émile Lahoud, de la part de son homologue libérien, Charles Taylor. M. Salamé a également évoqué la présence de la communauté libanaise qui compte quelque 7 000 personnes au Liberia, ainsi que les relations bilatérales.